3rd Secret

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Parfois, il est bon de chroniquer un album à chaud, avant de s’en être imprégné. Cela évite deux écueils : le premier est celui d’être trop subjectif car amoureux, le second, moins sympa, est de le laisser tomber avant qu’il ait eu la chance de tourner en boucle dans la tête.

Sur le papier 3rd Secret rassemble trois des monstres sacrés de la scène de Seattle, à savoir le trop longtemps perdu de vue Kirst Novoselic, le bouillant Matt Cameron de Pearl Jam à la batterie reconnaissable entre mille, et surtout son comparse Kim Thail, la patte électrique de Soundgarden, élu par le magazine Rolling Stone il y quelques années 100ème meilleur guitariste de tous les temps.

Autour du trio, Bubba Dupree, de Void/Hater, pas né de la dernière pluie, et surtout les voix de Jennifer Johnson et Jillian Raye qui gravitent autour du bassiste. Parlons d’abord de ces voix, posées, jamais hors du cadre et qui accompagnent à merveille des compositions qui oscillent entre un calme parfois inutilement plaintif (« Live without you »), et d’autres plus punchy et plus électriques comme « Diamond in the cold » et l’excellent « I choose me » à qui il manque un peu de testostérone pour sortir tout droit de « King Animal ».

L’atmosphère se fait parfois bucolique à l’image de “ Last days of August” ou « Rythme of the ride » ainsi que de la moitié de l’album qui fait la part belle à la guitare électroacoustique. La grandiose “ The yellow dress” clos cet album, pièce maitresse triste et résignée.

Coté inspiration, chacun est venu avec son bagage. On regrette les trop peu nombreux soli et coups de pédale wah wah du grand barbu qui rappellent les grandes heures de Soundgarden. On croit reconnaitre dans « Somwhere in time » du Hater et surtout du wellwater conspiracy, projets parallèles psychédéliques de Matt Cameron. Enfin, à l’écoute de “Rhythm of the Ride” et de l’accordéon de “Right stuff” (Accordéon+Novoselic… ça vous rappelle quelque chose ?), comment ne pas se rappeler le projet du bassiste après le trépas de Nirvana, l’excellent Sweet 75 passé trop inaperçu ?

Chacun est venu avec son bagage, et le mélange tient. Mais nous ne y trompons pas. La musique de Seattle est morte. Depuis longtemps. Ce que nous propose cette formation de jeunes premiers c’est un tour en voiture quelques centaines de kilomètres au sud. De la balade californienne avec parfois un coup de poing venant du rétroviseur pour nous rappeler les choses. Je pense que je vais l’écouter un peu plus. Il commence à tourner en boucle.

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