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AC/DC : L’autoroute de l’enfer !

AC/DC est un groupe de Hard Rock australien… ou plutôt LE groupe de Hard Rock par excellence ! Il a été formé en 1973 à Sydney, en Australie, par les frères d’origine écossaise Malcolm et Angus Young. Le nom du groupe est une référence au sigle figurant sur certains appareils ménagers, qui signifie “Alternative Current/Direct Current” (courant alternatif/courant continu) et une ode à la puissance festive et électrisante du groupe ! Le style musical de sa discographie forte de 18 albums, et d’un quasi demi-siècle d’existence, est sujet à débat ; les principaux intéressés ont qualifiés leur musique de Rock ‘N’ Roll ! Ce mastodonte du Hard Rock, qui a défini un style dès les années 70, est désormais à jamais une référence et une inspiration pour tous les artistes et fans de Rock et de Metal, bien au-delà de leurs frontières. AC/DC, c’est quelques centaines de millions d’albums vendus à travers la planète (son album Back In Black est le deuxième album le plus vendu au monde), c’est vingt-trois membres du groupe durant toute sa carrière, des performances scéniques littéralement épiques et une aura qui a fait du groupe l’un des piliers majeurs de la musique Rock ! Inutile d’attacher votre ceinture ou de porter un gilet de sauvetage ; prenons la direction de l’enfer avec le TNT comme moyen de propulsion !

Les débuts explosifs et le sens de la fête en dépit de la faucheuse !

Tout a commencé avec Malcolm et Angus Young, deux frères d’origine écossaise, tous deux guitaristes, qui ont décidé de former leur propre groupe. La légende veut qu’à leurs débuts, c’est leur sœur qui a suggéré à Angus de porter un uniforme d’école sur scène… Ce guitariste en uniforme d’écolier allait devenir par la suite l’une des icônes du Rock ! Les deux guitaristes ont recruté Dave Evans en tant que chanteur, Larry Van Kriedt à la basse et Colin Burgess à la batterie, cela a été la génèse de AC/DC en 1973 à Sydney.

Peu de temps après, lors de la sortie du premier album, High Voltage, en février 1975, la composition du groupe a déjà changé et Bon Scott assurait le chant, George Young la basse et Tony Currenti la batterie. À la fin de la même année, en décembre 1975, le groupe a sorti son deuxième album, TNT, et était alors composé de la première version solide de AC/DC avec les frères Young aux guitares, Bon Scott au chant, Mark Evans à la basse et Phil Rudd à la batterie. Cette deuxième production nous a gratifié de titres mythiques du Hard Rock tels que It’s a Long Way to the Top (If You Wanna Rock ‘n’ Roll) et TNT pour n’en citer que deux.

L’année suivante, en 1976, AC/DC a sorti son troisième album, High Voltage, qui était en réalité une réédition du premier opus, à l’international – les deux premiers albums ayant été produits uniquement pour le marché australien. Cet opus, d’une durée légèrement inférieure à 45 minutes, sera a posteriori certifié platine dans quatre pays (platine cinq fois en Australie et trois fois aux États-Unis) et or dans deux autres.

AC/DC, alors une jeune formation inexpérimentée qui venait tout juste de sortir son premier album à l’international, s’est lancé dans une tournée en Australie et aux États-Unis et a produit, à la fin de l’année 1976, son quatrième album, Dirty Deeds Done Dirt Cheap. Cet album sera également honoré par la suite de multiples récompenses et contribuera grandement à l’édification de la légende !

AC/DC était alors une machine de guerre bien huilée et a sorti un album par an jusqu’en 1981, tout en persévérant dans sa folie des tournées en continue. À l’automne 1977, AC/DC a sorti Let There Be Rock, qui est devenu son premier album à figurer dans les charts américains. Mark Evans a quitté le groupe peu après cette sortie, et a été remplacé par Cliff Williams à la basse, qui fait toujours partie du groupe de nos jours [2021]. Powerage qui est sorti au printemps 1978, a contribué à promouvoir le groupe auprès du grand public mais c’était surtout ses performances scéniques mémorables et magnifiquement Rock, qui ont fait la majeure partie du travail !

C’est en 1979 que l’album Highway To Hell est sorti ! Cet album a été le premier de AC/DC à s’écouler à plus d’un millions d’exemplaires et s’est hissé à la 17e position des charts aux États-Unis et à la 8e au Royaume-Uni ! Cet opus qui est une véritable ode à l’épicurisme et à l’esprit Rock ‘N’ Roll a été la première étape de l’émergence du mythe AC/DC.
Malheureusement, après quelques années de tournées, quelques albums déjà emblématiques et une notoriété internationale au sommet, Bon Scott, le chanteur du groupe, est retrouvé mort le 19 février 1980. Il s’est tué “en faisant la fête” ; la cause officielle étant une une intoxication aiguë à l’alcool.

AC/DC
© Larry Hulst, Getty Images

Malgré cette tragédie, la machine AC/DC ne s’est pas enrayée et en mars 1980, un mois plus tard, le groupe a engagé Brian Johnson en tant que nouveau chanteur et en juillet de la même annéé, AC/DC a sorti son 8e album, Back In Black !

Ainsi, a démarré la nouvelle ère de AC/DC avec un premier titre en hommage à Bon Scott, Hell’s Bells mais l’entièreté de l’album était un hommage à l’image du groupe, une ode à la fête et au Rock ‘N’ Roll ! Les frères Young ont servi de superbes riffs et l’énergie de Brian s’est parfaitement intégrée au groupe, ce qui nous a gratifié d’un chef-d’œuvre, une fête que même l’ange de la mort n’a pas pu arrêter ! Outre le premier titre, plusieurs autres ont atteint le statut de référence du Hard Rock, tels que Shoot to Thrill, Back in Black et You Shook Me All Night Long. Pour les plus jeunes générations qui liront, c’est la musique de Iron Man !

Back In Black s’est écoulé à plus de 50 millions d’exemplaires et a littéralement raflé toutes les récompenses et a explosé les charts ; il ne restait guère de place pour la concurrence.

Pendant les années qui ont suivi, AC/DC a été l’un des plus grands groupes de Rock au monde, couronné avec la sortie de son 9e album, For Those About to Rock We Salute You en 1981. Malgré la frénésie et la perpétuelle quête de la scène, ce 9e opus a marqué un essoufflement de la machine AC/DC. La composition était un peu redondante et l’absence de Bon Scott, palpable… C’était l’aube d’une nouvelle ère pour AC/DC, et bien que le monstrueux premier titre éponyme, For Those About to Rock (We Salute You), soit devenu un incontournable des concerts du groupe, le groupe a marqué un temps d’arrêt. Rétrospectivement, cela semble inévitable après neuf années d’existence, seize membres du groupe différents, neuf albums studio et une boulimie insatiable de concerts et de tournées.

En 1983, Phil Rudd a quitté le groupe après l’enregistrement du dixième album, Flick of the Switch ; il a été remplacé par Simon Wright à la batterie.

La traversée du désert et la renaissance de la machine à TNT !

Une véritable traversée du désert a commencé, malgré le rythme de production toujours soutenu, Flick of the Switch (1983), Fly on the Wall (1985) et Blow Up Your Video (1988), AC/DC n’a pas réussi à inverser la tendance et a vu sa notoriété se dégrader inexorablement.

Même l’arrivée d’un nouveau batteur, Chris Slade, en 1989 n’a pas réussi à changer la donne, AC/DC n’était plus que l’ombre de lui-même.

Comme il est dit, c’est après les heures les plus sombres que l’aube se lève. Le treizième album du groupe, The Razors Edge, est sorti en 1990 et c’était le défibrillateur tant attendu. Porté par le mythique titre, Thunderstruck, cet opus a sorti le groupe de sa léthargie et a renoué avec le succès et le public. Bien que ses performances commerciales n’ont pas été pas à la hauteur de celles de l’âge d’or révolu, AC/DC a réussi à s’imposer à nouveau en tant qu’acteur majeur de la scène Rock.

La machine de guerre infernale, AC/DC, n’était certes pas morte mais clairement ralentie, le laps de temps écoulé entre deux productions était désormais bien plus long. Chris Slade a fini par quitter le groupe en 1994 et a fait place au retour de Phil Rudd à la batterie !

Le quatorzième album de AC/DC, Ballbreaker, est sorti en 1995 ! Cet opus a été produit par le mythique producteur, Rick Rubin et a clairement renoué avec le succès, en se hissant à la 14e position des charts aux États-Unis et en s’écoulant à plus d’un million d’exemplaires au cours des six premiers mois d’exploitation. BallBreaker est considéré par beaucoup comme la meilleure production de la dernière ère de la discographie du groupe.

Stiff Upper Lip qui est sorti en 2000, a été dans la digne lignée de la production précédente et a connu un succès commercial similaire. Rick Rubin s’est chargé de la production de cet opus et bien que ce dernier n’ait pas brillé par son originalité, il était un pur produit signé AC/DC, simple et efficace, porté par des riffs de guitare toujours aussi percutants.

AC/DC en prenant de plus en plus de temps entre chaque production et en multipliant les partenariats majeurs avec l’univers du cinéma entre autres, a poursuivi sa renaissance avec la sortie de Black Ice en 2008. C’est Brendan O’Brien qui s’est occupé de la production de cet opus. Bien qu’il ait essayé d’apporter quelques touches d’originalité à la musique de AC/DC, les titres sont restés, dans l’ensemble, des titres typiques de AC/DC. Le groupe a prouvé depuis bien longtemps, qu’il excellait dans son domaine et s’est contenté de fournir ce qu’il sait faire de mieux !

AC/DC
© AC/DC

Alors que AC/DC a commencé à travailler sur un nouvel album, le producteur Brendan O’Brien a annoncé en 2014 que Malcolm Young avait de graves problèmes de santé et devait quitter le groupe ; son neveu Stevie Young a pris sa place lors des sessions d’enregistrement et de la tournée du 40e anniversaire de AC/DC, puis a fini par rejoindre le groupe à temps plein.

Juste avant la sortie de l’album Rock or Bust en décembre 2014, le batteur Phil Rudd est arrêté car il était soupçonné d’avoir engagé un tueur à gages et d’être en possession de cannabis et de méthamphétamine. Après de multiples péripéties avec la justice, Phil Rudd ne sera pas inculpé pour avoir commandité un assassinat mais devra faire face à une inculpation pour possession de drogues, il a été condamné à payer une amende de 70 000 euros.

Néanmoins, AC/DC est allé de l’avant et a sorti Rock Or Bust à la fin de l’année 2014. Comme d’habitude face aux complications, la machine AC/DC ne s’est pas enrayée et a poursuivi son implacable quête du Rock ‘N’ Roll. Le talent de Malcolm Young à la guitare et à l’écriture, était le grand absent de cet opus qui a atteint péniblement une durée totale de 35 minutes et les frasques du batteur Phil Rudd avec la justice n’ont pas facilité la tâche. Malgré tout, Rock Or Bust s’est inscrit également dans la digne lignée des productions de la dernière ère du groupe, une production simple et efficace, du AC/DC !

Phil Rudd a été contraint de quitter le groupe et a été remplacé par Chris Slade à la batterie, qui avait déjà fait ses preuves en tant que batteur dans AC/DC.

La période qui a suivi, était des plus étranges, en effet le chanteur, Brian Johnson a quitté le groupe en 2016 lors d’une tournée car il souffrait de graves problèmes d’audition et ses médecins lui ont ordonné de cesser immédiatement les concerts, car il risquait de devenir définitivement sourd. Axl Rose de Guns N’ Roses a alors assuré l’intérim, en tant que chanteur de AC/DC pendant quelques mois.

En novembre 2017, Malcolm Young est décédé à l’âge de 64 ans. Il sera révélé a posteriori que Malcolm Young a dans un premier temps combattu un cancer du poumon et malgré le succès de la thérapie suivie, il a dû par la suite faire face à des complications cardiaques…

Après un interlude de quelques années, le groupe s’est reformé avec le retour de Brian Johnson au chant et de Phil Rudd à la batterie, accompagné du producteur Brendan O’Brien pour la sortie du 18e album studio, Power Up ! Cet album en hommage à Malcolm Young, qui a respecté le talentueux guitariste et l’esprit de AC/DC, est une nouvelle production dans le pur style AC/DC. Power Up s’est hissé à la première position des charts dans 21 pays et est certifié platine [pour le moment, en début d’année 2021] dans cinq pays et or dans quatre.

AC/DC est incontestablement LE groupe de Hard Rock par excellence ! Une musique simple mais léchée qui remplit parfaitement sa fonction, une folie festive au service du Rock ‘N’ Roll ! Jusqu’à présent rien n’a pu arrêter définitivement cette machine qui a clairement annoncé son objectif : l’autoroute de l’enfer ! Le dernier né à ce jour [2021] Power Up, de la monstrueuse discographie du groupe, n’a pas réussi à émousser cette troupe infernale… Quand cette folie prendra-t-elle fin ?

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