Loathe parle de I Let It In And It Took Everything, son nouvel album qui va secouer la scène Metal

à 8 h 08 min
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Loathe parle de I Let It In And It Took Everything, son nouvel album qui va secouer la scène Metal
© Loathe

Dans le cadre de la sortie du nouvel album de Loathe, nous avons eu le plaisir de nous entretenir avec Erik Bickerstaffe, le guitariste et chanteur du groupe de Metalcore britannique. Pour rappel, le nouvel album du groupe intitulé I Let It In And It Took Everything sortira le 7 février 2020 via SharpTone Records. Vous pouvez le pré-commander en cliquant sur le lien précédent ou en bas de l’interview. For the non-French readers, find the English version of the interview below !

Interview de Loathe

MetalZone : Tout d’abord, félicitations pour l’album. Je l’ai beaucoup apprécié ! Comment te sens-tu vis-à-vis de la nouvelle sortie à venir ?

Loathe : Merci beaucoup, je suis content que tu l’aies apprécié. Je suis très enthousiaste. Nous étions très nerveux, mais en voyant la réaction à nos derniers singles, ça a en quelque sorte mis fin à nos craintes, et nous sommes juste impatients que tout le monde puisse entendre ce que nous avons fait sur le reste de l’album. C’est toujours un si bon sentiment de sortir de la nouvelle musique. Ça va être dingue.

MetalZone : Est-ce que c’était un défi d’enregistrer cet album ?

Loathe : Oui, totalement, parce que nous avons produit l’album nous-mêmes. Nous avons tout enregistré nous-mêmes, à part la batterie. Il y a donc eu beaucoup de travail. Il nous a fallu un peu plus d’un an pour tout finaliser. Après, on a engagé notre ami Lewis Johns pour enregistrer la batterie, puis nous avons demandé à notre ami George Lever de mixer l’album. Nous n’avions pas de producteur sur place pour nous aider à enregistrer. Tout ce qui figure sur l’album vient de nous, et c’était beaucoup de travail. Je crois que le fait que nous nous soyons auto-produits, c’était surtout ça le défi. Si nous avions fait appel à un producteur, je pense que ça aurait été un peu plus facile [rires].

MetalZone : Pendant que je faisais des recherches, j’ai vu le Tweet de Chino Moreno. Qu’est-ce que ça fait d’être validé par l’une de vos principales influences ?

Loathe : C’est incroyable. Je n’ai rien écouté d’autre que Deftones depuis [rires]. Notre chanteur, Kadeem, était au travail en train d’écouter Deftones, puis il est sorti du travail et a vu le tweet. C’est époustouflant. C’est d’autant plus dingue que c’était le deuxième jour de la sortie. Le fait qu’en 48 heures, nous ayons sorti une chanson, qu’elle lui soit parvenue, qu’il l’ait écoutée et partagée, c’est de la folie. Je dirais que c’est probablement l’une des choses les plus bénéfiques qui nous soit jamais arrivée.

MetalZone : Chino a tweeté votre chanson Two-Way Mirror, et vous avez vu la réaction des gens. C’était très positif. Pour Loathe, c’est un son plus doux, car vous êtes un groupe très heavy. Les gens peuvent-ils s’attendre à d’autres morceaux comme Two-Way Mirror dans le futur ?

Loathe : Oui, très certainement. J’ai l’impression que c’est une voie que nous voulons continuer à explorer, mais ce ne sera pas le même type de chanson que Two-Way Mirror. Nous allons juste prendre des éléments de cette chanson, et les mettre dans un autre environnement sonore. Two-Way Mirror a été la première sortie genre : “Ok, voici quelque chose que vous n’avez jamais entendu de notre part”, et vu la réaction, ça nous a donné envie de faire plus de choses comme ça. Nous essayons de créer la musique qui nous semble ne pas exister.

MetalZone : Comme vous êtes un groupe très conceptuel, quelles sont les choses qui ont inspiré cet album en particulier ?

Loathe : Beaucoup de David Lynch. Ça a en quelque sorte donné le ton et l’ambiance. J’ai récemment regardé la première saison de Twin Peaks, et ça m’a vraiment touché. C’est une sorte de mélodrame, et ça m’a beaucoup inspiré. C’est le genre de sentiment que je voulais présenter, pas dans tout l’album évidemment, mais j’aime ce sentiment et David Lynch a été un pionnier pour ce genre d’ambiance et de sentiment. De plus, depuis le début, nous avons eu des influences communes comme la bande originale de Silent Hill, la bande originale d’Akira… Cette vibe sombre et tendue est quelque chose qui fait partie de notre caractère. Nous l’utilisons comme une couche de base, puis nous ajoutons beaucoup de choses spécifiques au moment de la création pour remodeler le son en quelque chose de nouveau.

MetalZone : Je peux certainement sentir cette atmosphère sombre et tendue dans votre musique, même dans vos vidéos et le titre de l’album (I Let It In And It Took Everything). Quelle est l’histoire derrière le titre ?

Loathe : En gros, cet album témoigne de notre gain de maturité. C’est presque comme si le premier album, c’était genre : “Et voilà les gars ! Vous avez été signés, vous allez en Amérique, vous faites un album…”, tout était très : “Wow, c’est tellement excitant et incroyable”. Et puis, nous sommes arrivés au deuxième, et on a commencé à se dire : “Oh, maintenant, il va falloir faire la suite, et il faut le faire correctement sinon…”. Ce n’est pas l’idée principale derrière l’album, mais c’est quelque chose que nous avions à l’esprit. Nous devions exceller et continuer. C’est quelque chose qui nous a coûté cher. La création de l’album nous a en quelque sorte pris tout ce que nous avions. Nous sommes passés par ce grand voyage de réalisation de soi et de compréhension mutuelle. C’est un peu devenu une séance de thérapie de groupe. C’est comme si nous étions sortis de l’obscurité pour aller vers la lumière. Ça peut sonner cliché, mais c’est vraiment ce que nous avons ressenti, et le titre reflète ce processus.

MetalZone : En ce moment, j’ai l’impression que la scène anglaise, c’est de la folie. Pour moi, Loathe et Sleep Token sont les deux nouveaux venus les plus excitants. Envisageriez-vous de tourner avec eux à l’avenir ?

Loathe : Oh oui. Ça a été envisagé [rires]. J’aimerais vraiment tourner avec Sleep Token. Le groupe est phénoménal et c’est vraiment quelque chose à voir en live. Ce n’est pas vraiment prévu, mais je suis sûr que ça se fera. Il y a bien un moment où ça arrivera.

MetalZone : Comme vous avez autoproduit votre nouvel album, es-tu plutôt pour la perfection ou l’imperfection dans la musique ?

Loathe : Je suis du genre plus que perfectionniste, au point où je dois repasser dans chaque projet et aligner parfaitement chaque fichier audio. C’est très excessif, mais même si c’est quelque chose qui n’affecte pas l’audio, par exemple, si c’est juste le désordre dans le projet, j’imaginerai le désordre quand j’écouterai l’audio. Je suis donc très perfectionniste quand il s’agit de production et tout ça. Mais en même temps, nous avons essayé d’être spontanés. Nous avons enregistré beaucoup de samples sur nos iPhones. La guitare acoustique à la fin de Heavy Is The Head, ce n’est qu’un enregistrement sur iPhone. Ce n’est pas un album conceptuel au même titre que The Cold Sun, c’est plus une collection de chansons qui s’inscrivent dans un même univers. Quand on a produit l’album, on s’est dit que c’était un vrai album, une chose vivante. Alors, on a ajouté des petites choses pour lui donner cette vibe vivante et imparfaite. Ça ajoute quelque chose qui ne peut pas être répliqué et qui est spécifique à une chanson ou à un album, donc je pense que c’est cool.

MetalZone : Eh bien, vous avez fait un excellent travail, ça sonne propre mais pas stérile.

Loathe : Merci beaucoup ! C’était le but. Je voulais que ce soit parfait, je voulais qu’on donne la meilleure performance possible, mais en même temps je voulais que ça reflète ce que nous sommes en live et que ça dégage la même énergie que quand tu regardes un groupe sur scène. Je ne voulais pas que les gens écoutent des robots.

MetalZone : En quelque sorte, c’est en lien avec le perfectionnisme. J’ai vu dans une autre interview que ta résolution du nouvel an était : “Dire moins et créer plus”. Comment ça se passe ? Et as-tu des conseils pour être plus concentré ?

Loathe : C’est bizarre, mec. J’ai encore du mal à trouver l’équilibre parfait entre tous les aspects de ma vie. Je dirais bien que j’ai 23 ans et que ça me donne une excuse, mais ce n’est plus vraiment une excuse. J’aime à penser que je suis vraiment jeune [rires]. Ces derniers temps, j’ai juste fait un gros focus, sans regarder Facebook ou quoi que ce soit d’autre. J’étais juste complètement immergé dans le moment et ce que j’essayais de créer. Cependant, il n’est pas vraiment question de s’isoler. Ça a été une bonne technique pendant un moment, mais ça change beaucoup avec le temps, et en fonction de la musique que tu composes. Je suppose qu’en fin de compte, si j’ai ma petite routine et que ce n’est pas adapté au groupe, ce n’est pas bon, alors j’essaie juste de me concentrer, de faire de mon mieux, et de créer de bonnes choses.

MetalZone : Je pense que tu ne peux pas vraiment te planter si tu es concentré, et en évitant d’être obsessionnel bien sûr. Comme ça, tu es plus conscient et tu sais quand tu dois t’adapter et changer des choses.

Loathe : Exactement, la frontière est mince entre devenir trop obsédé par ce que tu fais et comprendre quand t’éloigner et voir les choses d’un point de vue extérieur. Personnellement, j’ai du mal avec ça, et je pense que c’est pareil pour beaucoup de gens. Il faut une sorte de séparation entre ton idée et tout le reste. Il faut comprendre qu’il est sain de se détacher parfois, de revenir plus tard avec une tête fraîche, quand on est dans un état d’esprit différent. Parce que, je suis sûr que tu le sais, si tu fais que bosser, ça peut violemment te griller le cerveau. Tu travailles dur, et tu finis par ne plus dormir correctement, ça peut être un cycle très destructeur. Je pense que tout le monde est à la recherche de cet équilibre parfait. Une fois que je l’aurai trouvé, je te le dirai [rires].

MetalZone : Pour terminer sur une note plus légère, peux-tu nous faire part de ton TOP 3 des artistes/albums les plus écoutés en ce moment ?

Loathe : Deftones – Discographie complète

Bobby Caldwell & Jack Splash – Cool Uncle

Erykah Badu – Quelques chansons

Le truc, c’est que je suis du genre à écouter tout le temps les mêmes chansons. Je trouve une chanson qui me plaît, j’me dis : “Oh ouais, elle déchire” [rires], et puis je l’écoute en boucle.

MetalZone : Un dernier mot pour vos fans et nos lecteurs ?

Loathe : Merci pour votre soutien constant ! On se voit bientôt, Loathe As One.

Loathe – Two-Way Mirror :

Interview de Loathe (English Version)

MetalZone : First of all, congratulations for the album. I’ve enjoyed it quite a lot! How do you feel about the new release coming up?

Loathe : Thank you very much, I’m glad you enjoyed it. I’m very excited. We were very nervous, but now seeing the reaction to our latest singles, it kinda stopped our fears, and we’re just really excited for everyone else to hear what we’ve done on the rest of the album. It’s always such a good feeling to release new music. It’s gonna be sick.

MetalZone : Was it challenging to record this album?

Loathe : It actually was, because we produced the record ourselves. We engineered everything ourselves apart from the drums. So there was a lot of work going into it. It took us just over a year to completely finalize everything. We went with our friend Lewis Johns who engineered the drums, and then we got our friend George Lever to mix the record. We did not have a producer there to help us record, and it was simply down to us. So everything on the album is a product of ourselves, and it was a lot of work. I believe just the fact we self-produced was the challenge in fact. If we went to a producer, I feel like it would have been a bit easier [laughs].

MetalZone : While I was doing researches, I’ve seen Chino Moreno’s Tweet. How does it feel to be validated by one of your main influences?

Loathe : Unbelievable. I’ve not been listening to anything else than Deftones since then [laughs]. Our vocalist, Kadeem, was actually at work listening to Deftones, then got out of work and saw the tweet. It’s obviously mind-blowing. It’s especially crazy ’cause it was the second day of it being released to the world. So the fact that within 48 hours, we released a song, it traveled to HIM, he listened to it and shared it, it’s mental. I’d say it’s probably one of the most prolific things that ever happened to us.

MetalZone : Chino tweeted your song Two-Way Mirror, and you’ve seen people’s reaction. It was very positive. For Loathe, it’s a softer sound, as you are a really heavy band. Can people expect more tracks like Two-Way Mirror in the future?

Loathe : Yes, most definitely. I feel like it’s an avenue we want to keep exploring, but it wouldn’t be the same song as Two-Way Mirror. We’re just gonna take elements within that song, and put them into another dynamic. Two-Way Mirror was the first release that was like : “Ok, here’s something you’ve definitely not heard from us before”, and seeing the reaction, it’s got us excited to do more like that. We’re trying to create the music that we feel is missing.

MetalZone : As you are a very conceptual band, what are the things that inspired this particular record?

Loathe : A lot of David Lynch. It kinda set the tone and the mood of what we were going for. I’ve just recently watch Twin Peaks first season, and it really struck a chord with me. It’s sort of melodramatic, and that kind of inspired me quite a lot. It was the kind of feeling I wanted to present, not with the whole album obviously, but I like that feeling and David Lynch was a pioneer for that mood and feeling. Also, since the beginning, we’ve had common influences like the Silent Hill soundtrack, the Akira soundtrack… That tensed dark mood is something that is just a part of our character. We use it as a base layer, and then we add a lot of things specific to the time of creation that will influence and mold that sound and feeling into something new.

MetalZone : I can definitely feel that tensed dark mood in your music, even in your videos and the title of the album (I Let It In And It Took Everything). What’s the story behind the title?

Loathe : For lack of better words, it’s kind of a coming of age record for us. It’s almost like the first album was like : “Here you go boys! You’ve been signed, you’re going to America, you’re doing an album…”, it was all very : “Wow, it’s so exciting and amazing”. And then, we got to the second one, we were in a position that we’re like : “Oh, we now need to follow this, and we need to do it correctly otherwise…”. It’s not the main thought process behind the record, but it was definitely something we had in mind. We needed to excel and carry on. It’s something that took it’s toll on us. Creating the album kinda took everything that we had. We went through this huge journey of self-realization, and understanding each other a lot more. It just became like a group therapy session in a way. It has been like emerging from The Darkness into the light. Sounds cheesy, but it does feel like that for us, and the title is kind of a reflection of that process.

MetalZone : It feels like the English scene is on fire at the moment. To me, Loathe and Sleep Token are the two most exciting newcomers. Would you consider touring with them in the future?

Loathe : Oh yeah. It’s been considered [laughs]. I’d absolutely love to tour with Sleep Token. The band is phenomenal and quite a spectacle to behold. It’s not so much in plan, but I’m sure it will happen. It’s gotta happen at some stage.

MetalZone : As you self-produced your new album, are you more for perfection or imperfection in music?

Loathe : I’m like the biggest perfectionist, to the point where I need to go through a project and line up every audio file perfectly. It’s overly excessive, but even if it’s something that does not affect the audio, if it’s just messy within the project, I’ll imagine the messy project when I listen to the audio. So i’m very much a perfectionist when it comes to production and stuff. But at the same time, we’ve embraced spontaneity. There were a lot of samples that we just recorded on our iPhones. The acoustic guitar at the end of Heavy Is The Head, it’s just an iPhone recording. It’s not a conceptual album to the same extent as The Cold Sun, it’s more a collection of songs that all fit in one same world. When we were going through the process, we were like it’s a real album, it’s a real living thing so let’s have little things that will give it that lively and imperfect vibe. It adds something that will never be recreated and is specific to that particular song and that particular record, so I think it’s cool.

MetalZone : Well, you did a great job, it sounds clean but not sterile.

Loathe : Thank you so much! That was the goal essentially. I wanted it to be perfect, I wanted us to give the best performance, but at the same time I wanted it to reflect what we’re like live and give off the same energy as watching a band on stage. I didn’t want you to listen to computers basically.

MetalZone : It kind of ties with perfectionism. I’ve seen in an another interview that your new year resolution was : “Say less and create more”. How is it going, and do you have tips to be more focused?

Loathe : It’s weird man. I’m still kinda struggling to find the perfect balance between every aspect of my life basically. I’d say I’m 23 and it gives me an excuse, but it’s not so much an excuse anymore. I like to think i’m really young [laughs]. Most recently, I’ve been kind of sticking my head Down, and just doing it, not looking at Facebook, or at anything else. Just being completely immersed in that moment and that creative endeavor. It’s not so much about isolating yourself though. It was a good technic for a while, but it changes quite a lot with time, and whatever suits the music the best. I guess, at the end of the day, if I have my little routine or my go to thing and it does not make sense with what the band is, then it’s not gonna be correct, so i’m just trying to get my head stuck in and do everything to the best of my ability, and just create good stuff.

MetalZone : I guess you can’t really go wrong if you’re focused, and avoiding tunnel vision of course. That way, you’re more aware, and you know when to adapt and change things up.

Loathe : Exactly, there’s a fine line between becoming too obsessed with what you’re doing, and understanding when to step away and see it from an outside perspective. I personally struggle with this, and I think it’s something most people will go through. There’s a need for some sort of split between your idea and just everything else. You have to understand that it’s healthy to detach sometimes, come back later with a fresh head, when you’re in a different mindset. Because i’m sure you know it can fry your brain so hard if you just go and go. You work hard, and you End up not sleeping properly, it can be a very destructive cycle. I think everyone is on the quest for striking that perfect balance. Once I’ve found it, I’ll let you know [laughs].

MetalZone : To end on a lighter note, could you share with us your TOP 3 most listened artists/albums at the moment?

Loathe : Deftones – Full Discography

Bobby Caldwell & Jack Splash – Cool Uncle

Erykah Badu – Some songs

The thing is I’m like a song kind of guy, I’ll just find a tune and I’ll be like : “Oh, this is a tune” [laughs], and listen to it over and over again.

MetalZone : A last word for your fans and our readers?

Loathe : Thank you for always supporting us! We’ll see you soon, Loathe As One.

Loathe – New Faces In The Dark :

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