Lord Of The Lost, le groupe de Metal allemand, nous dévoile les dessous de son double album, Judas !

à 18 h 01 min
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Lord Of The Lost, le groupe de Metal allemand, nous dévoile les dessous de son double album, Judas !

Nous avons eu le plaisir de parler avec Pi Stoffers (guitare) et Gared Dirge (piano, synthé, guitares, percussions) avant la sortie du nouvel album, Judas ! Lord Of The Lost sortira son double album le 2 juillet, via Napalm Records.

Pour nos lecteurs qui ne connaissent peut-être pas encore LOTL, pourriez-vous présenter le groupe et le décrire ?

Pi : Si tu vas sur internet et que tu cherches LOTL, tu trouveras un groupe gothique ou un groupe de Rock sombre, quelque chose de sinistre. Le truc, c’est que ce n’est qu’une partie du groupe, nous aimons penser que nous sommes fluides au niveau des genres, il n’y a pas que des chansons gothiques ou Metal, il y a de l’électro, de l’industriel, de l’orchestral et même quelques touches de pop… mais pas de reggae [rires].

Gared : Pas encore [rires].

Pi : En bref, attendez-vous à l’inattendu.

Découvrons-en un peu plus sur vous deux.. Donc Pi tu es le guitariste et tu as rejoint le groupe en 2016, cela ne fait pas si longtemps, comment as-tu rejoint le groupe et quelle était ton expérience musicale avant cela ?

Pi : Tu dis que cela ne fait pas si longtemps, mais pour moi, c’est comme si je n’avais jamais fait autre chose et j’en suis très heureux. Commençons par mon parcours, en fait Lord Of The Lost est mon premier groupe professionnel, j’ai commencé la musique à 14 ou 13 ans. Je jouais dans un groupe de jeunes, nous faisions des spectacles de théâtre et de chorale… avec d’autres jeunes et leurs parents. Après cela, j’ai joué dans un groupe de Pop Punk pendant deux ans et nous étions très mauvais. Heureusement, après la séparation du groupe, j’ai fait la connaissance de ces gars grâce à mes études. En fait, Chris, notre chanteur, était notre professeur à l’université et il m’a emmené en tournée en tant que technicien de guitare de LOTL en 2015 et peu de temps après, en 2016, notre ancien guitariste a quitté le groupe, la place était donc libre, j’ai fait mon essai en tournée en décembre 2016 et j’ai rejoint le groupe ! Depuis lors, je n’ai jamais plus regardé en arrière.

Quelles sont tes influences musicales, les groupes que tu écoutes ou qui t’inspire dans ton style de guitare ?

Pi : Eh bien, ça a commencé avec le Nu Metal pour moi. Je suis né dans les années 90, et ça a commencé avec le Nu Metal parce que ma sœur écoutait beaucoup de Linkin Park, Limp Bizkit, et aussi un peu de Pop Punk, du Sum 41 et Blink 182. C’est ce qui m’a attiré vers la musique extrême et j’ai toujours ces albums que je lui ai volés [rires]. J’ai toujours Hybrid Theory et Meteora. À partir de là, j’ai découvert Guns N’ Roses, magnifique, à cause de la vidéo de November Rain, où Slash joue un solo devant une chapelle en plein milieu du désert, c’est exactement le moment où je me suis dit, je devrais jouer de la guitare aussi ! Je ne serai jamais aussi cool que Slash, mais il est certainement une influence. Après cela, la musique est devenue plus Core pour moi, je suis donc un grand fan de Metalcore ! Même si je pense que tout le Metalcore d’aujourd’hui se ressemble, honnêtement ! Ils sonnent tous comme Bring Me The Horizon de 2013 ! Désolé [rire], il y a des exceptions bien sûr et je ne suis pas tout à fait sérieux là, tu comprends l’idée [rires]. Donc oui, je suis très porté sur le Metalcore et le Nu Metal mais j’aime aussi beaucoup la musique Pop, peu importe le siècle.

En effet, en musique, il n’y a pas de frontière, tous les styles communiquent.

Pi : Absolument, quelle que soit la bonne musique, qu’elle soit jouée sur une guitare distordue ou une trompette, si c’est de la bonne musique, je l’aime, si elle me touche émotionnellement.

Alors Gared, tu es le claviériste du groupe depuis 2010, comment as-tu rejoint le groupe ?

Gared : Correct – parmi d’autres choses mais c’est correct [rires]. Il y a des similitudes frappantes avec la façon dont Pi est arrivé dans le groupe parce que Chris était aussi mon professeur. Nous avons presque tous étudié l’ingénierie audio, la plupart d’entre nous ont connu Chris pendant nos études, et ça a été la même chose pour moi. Vers 2008 ou 2009, j’ai fait sa connaissance lors d’un atelier pendant mes études. Il m’a écouté jouer au clavier et a dit : “Hey, tu sais, je suis en train de monter un groupe, d’inspiration plus ou moins gothique, et je cherche un claviériste !”. J’ai joué avec le groupe pendant quelques concerts, puis sur l’album suivant et j’ai finalement rejoint le groupe en 2010, et j’ai réalisé le rêve de toute une vie, celui de devenir un musicien professionnel et je le serai jusqu’au bout !

Quelles sont tes influences musicales ?

Gared : J’aime à dire que j’ai fait de la musique dès que j’ai été capable de faire quelque chose avec mes dix doigts agités. J’ai commencé à m’y intéresser très jeune, il y avait toujours un piano dans ma maison. J’ai pris des leçons de piano et de batterie et à ma puberté, j’ai commencé à jouer de la guitare parce que ça marche avec les dames. Enfin, c’est ce que je pensais, mais ça n’a pas été un franc succès ! [rires] Je venais d’un univers classique, j’ai fait du jazz et ensuite du Rock. J’ai touché à tout ce qui m’intriguait, mais c’est bien le domaine du Rock qui a été l’essentiel.

Pourquoi spécifiquement le Rock, qu’est-ce qui t’as intéressé dans ce style de musique ?

Gared : Je suis un enfant des années 90, je suis né à la fin des années 80, donc j’ai grandi en écoutant beaucoup de Euro Dance, un tout autre univers. À un moment donné, je me suis dit que le Rock était pour moi un bon exutoire de rébellion, avec tous les trucs Punk aussi, c’était une façon pour moi de me rebeller contre tout ce qui est habituel quand on est adolescent, mes parents, etc. [rires] Venant du Black Metal, du Dark Metal avec un bref détour par le Prog Rock et le Prog Metal, je ne me suis jamais débarrassé de ces éléments Dark Metal, c’est vraiment là que se trouvent mes racines musicales depuis 20 ans maintenant.

Ok, passons à Judas, apparemment c’est le sujet du jour ?

Gared : J’espère bien [rires].

C’est donc le septième album de LOTL, un double album, 24 titres, qui sort le 2 juillet via Napalm Records ! Peut-on dire que c’est un album concept, parce qu’il semble y avoir un lien entre toutes les chansons, il semble y avoir une seule histoire derrière tout ça ?

Gared : Je pense que lorsqu’on parle d’album concept, la plupart des gens pensent à Pink Floyd – Dark Side of the Moon. Quelque chose qui est vraiment connecté à une histoire du début à la fin. Je dirais plutôt que dans notre cas, il y a un fil conducteur entre tous les titres mais il n’y a rien de comparable à un album concept classique qui doit être écouté chronologiquement du début à la fin… Mais il y a bien un fil conducteur qui relie les chansons entre elles.

Pi : Exactement, et ce fil conducteur est Judas ! Si nous avions voulu simplement raconter l’histoire de Judas qui est célèbre, Judas le traître – il a trahi Jésus pour trente pièces d’argent – nous aurions pu le faire en une seule chanson. Nous l’avons même fait dans une chanson [rires]. Et si Judas et Jésus étaient en fait des amis, et que Jésus avait dit à Judas de le trahir, pour faire de lui le sauveur, afin que qu’il puisse sa sacrifier pour l’humanité ? Techniquement, cela fait-il de Judas le sauveur ? Parce qu’il a fait ce qui devait être fait pour nous sauver tous. Et si Judas ne voulait pas le faire mais que Jésus l’avait forcé ? Il y a beaucoup d’aspects dans cette relation entre Jésus et Judas qui vont bien au-delà de la mythologie chrétienne. Nous voulions aussi explorer ce que cela signifie pour les relations que nous avons les uns avec les autres, ou que les humains ont les uns avec les autres, que ce soit une relation entre humain et humain, le bien et le mal… Qu’est-ce qui est réellement bon ? Qu’est-ce qui est mal dans certains types de situations ? Oui, il y a un fil conducteur qui est Judas, mais il y a tellement de sujets qui viennent de ce seul nom que nous avons pu composer un double album. Grâce à la pandémie, nous avons également eu beaucoup de temps pour aller en profondeur, et nous  plonger dans l’abîme ! Oui – écrire les meilleures chansons que nous pouvions écrire, c’est ce que nous avons fait !

En effet, c’est un excellent opus et ce n’est pas parce que nous sommes en interview en ce moment [rires]. Au fait, y a-t-il un morceau en particulier que vous voulez expérimenter sur scène ?

Gared : C’est une question extrêmement compliquée. Pour moi, ça change d’un jour à l’autre, certains jours je dirais tous, d’autres jours… C’est comme choisir lequel de vos enfants est votre préféré.

Pi : De mon point de vue, il y a beaucoup de chansons qui vont être superbes en live ! Beaucoup ont une énergie très hymnique, par exemple, Gospel Of Judas, même si personne ne connaît encore cette chanson… Ce n’est qu’un exemple, mais je suis content que l’une ou l’autre de ces chansons soit jouée en concert [rires]. Laissez-nous jouer, s’il vous plaît ! Ça commence à se détendre, je suis confiant que ça va arriver dans un futur proche !

Jusqu’à présent, nous avons deux singles qui sont sortis, Priest et For They Know Not What They Do, mais il y a aussi un troisième titre qui ne semble pas être un single et qui est sorti en premier. Quel est le but de Death Of All Colors, c’est comme une introduction à Judas ?

Pi : En effet, ce n’est pas un single à proprement parler, c’est un arrangement de chœurs et la voix de Chris en acapella. Nous voulions avoir une sorte de préquelle à l’album entier. Vous avez un petit indice, “un apéritif” (en français) [rires]. Ensuite, quand vous découvrirez l’album entier, il y a tellement d’informations dans cette seule chanson et tout sera révélé quand vous aurez l’album entier. Il sera tout à fait logique d’avoir cette préquelle, pour nous en tout cas, c’est tout à fait logique !

Gared : Et puis ça a déconcerté la plupart des gens [rires], il n’y avait rien de ce à quoi que les gens s’attendaient. Est-ce qu’ils font un album acoustique et pas un album Rock ? Alors oui, ce n’est que la voix de Chris et un chœur et les gens étaient totalement confus. C’est mission accomplie pour nous, ça fait monter la pression !

Bien sûr. J’ai remarqué quelque chose à propos du premier single, Priest. J’ai parcouru les paroles, y a-t-il un hommage à Genesis ?

Gared : Je ne sais pas de quoi tu parles… [rires]

“And Jesus knows me And he knows I’m right” ça m’a immédiatement frappé, ce sont des paroles de Genesis.

Pi : C’est vrai. C’est une ode à Genesis et ça prend aussi tout son sens dans notre propre scénario. Nous nous sommes dit : “C’est drôle, nous pourrions utiliser ces paroles”. Mais ce n’est pas seulement drôle.

En effet, mais Genesis a utilisé ces paroles dans un sens totalement différent, pour un autre objectif.

Gared : Exactement, c’est la beauté de la musique et de l’art en général. Les choses peuvent être si hautement subjectives, dans ce contexte, cette ligne de paroles fonctionne parfaitement, tout comme dans la chanson originale. C’est une question de contexte et d’interprétation personnelle.

Sur une note plus poussée, il y a deux pistes instrumentales sur Judas (l’avant-dernière piste de chaque album), Be Still And Know (CD1 : Damnation) et Apokastasis (CD2 : Salvation). Sur Be Still And Know, la guitare est la principale composante, Pi comment as-tu été inspiré pour écrire cette chanson ?

Pi : Eh bien, en fait, ce titre a été entièrement écrit par Gared et moi-même.

Gared : Quelle coïncidence ! [rires]

Pi : Quelle coïncidence, en effet [rires]. C’était censé être une chanson complète, mais elle n’a pas été retenue comme telle, puisque nous avions prévu d’avoir des instrumentaux sur les albums. C’était censé être un instrumental de guitare et j’ai écrit le solo et voilà, c’est à peu près toute l’histoire [rires].

Génial ! Il y a aussi le deuxième, Apokastasis, qui repose principalement sur du violoncelle.

Gared : Oui, c’est juste un arrangement d’instruments à cordes. Vous pouvez imaginer ces chansons comme les chansons du générique de fin d’un film. Cela conclut l’album, cela termine le tout joliment !

Y a-t-il quelque chose de spécifique que vous voulez partager à propos de Judas ?

Gared : Achetez l’album ! [rires]

Pi : Oui, non, sérieusement. Judas, l’ensemble de sa production, a été notre point d’ancrage pendant la majeure partie de la pandémie, une situation traumatisante pour tous les artistes de la planète. Nous en sommes incroyablement fiers ! Nous sommes aussi – et c’est très rare – 100% satisfaits de ces chansons. C’est vraiment – pour nous du moins – proche de la perfection [rires]. Il y a toujours quelque chose de plus à apporter mais nous avons eu tellement de temps libre à cause de la pandémie que nous avons poussé tous les titres jusqu’au bout. Nous sommes très satisfaits et heureux de partager cet album avec vous. Je suis impatient d’entendre ce que les auditeurs en diront.

Il va bientôt sortir ! Avez-vous un dernier mot pour tous les métalleux et les métalleuses francophones du monde entier ?

Pi : Merci bien (en français) et vous avez les meilleurs mosh pits [en France] !

Gared : Oh oui, c’est bien vrai !

Lord Of The Lost – The Death Of All Colours :

Lord Of The Lost – Priest :

Lord Of The Lost – For They Know Not What They Do :

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