Korn

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Le groupe KoRn sort son premier album et frappe fort, très fort. KoRn est sûrement l’album le plus réussi après Freak on a Leash et pour cause : il dégage une énergie et véhicule à merveille différents sentiments tels que l’insécurité, la tristesse et la haine. Les membres arrivent extrêmement bien à poser les bases du groupe ainsi que du nu métal, nous offrant un résultat frôlant la perfection.

Effectivement, le groupe l’atteint presque car certains titres font plus penser à une musique expérimentale, telle que Predictable, qui est un bon titre mais qui ne présente pas vraiment de sens et fait plus penser à un morceau de métal plus traditionnel avec des moments de vide, ne transmettant que peu de sentiments comparé à l’album entier, même si on reste dans des accords qui paraissent relativement graves. C’était en tout cas mon impression en écoutant ce morceau.

Mais malgré quelques titres qui peuvent ne pas être parfaits –ce qui est normal dans un album de musique-, la plupart de ceux-ci se rapprochent de la perfection (je pense tout d’abord à Blind, Ball Tongue ou encore Divine, pour ne citer qu’eux).

Cet album instaure alors les bases du nu metal en rajoutant de nouvelles palettes de voix -des voix très claires qui s’harmonisent avec des cris rugueux- ainsi que des riffs lancinants qui vont en quelque sorte se déchaîner sur les refrains. En plus de tout ça, la batterie commence à prendre une place prédisposante, on reconnaîtra un morceau de KoRn sur ses percussion plus que sur ses riffs. KoRn, c’est cet ensemble dans un univers sombre et mélancolique qui fait qu’on ne peut qu’aimer le tout.

Pour aller plus en détail, en observant les tablatures du groupe, on voit que les notes utilisées sont surtout autour du 2 et du 6, quelque chose d’assez présent sur le style et rendant une ambiance bien plus obscure lorsque cette gamme est utilisée avec les bonnes cordes (ici Ré, La et Mi grave). Mais la où l’on diffère des groupes habituels de nu metal, c’est que les tablatures sont relativement techniques (je pense immédiatement à celle de Blind, relativement complexe à jouer).

En s’approchant des paroles, on peut observer que l’album parle majoritairement de la dépression, du rejet et du ressenti de « l’autre » par rapport à soi.

La basse suit ce chemin, utilisant une gamme entre 2 et 6 elle aussi, utilisant donc une gamme sombre elle aussi, accentuant cette impression de ne pas être en lieu sûr.

La batterie, elle, est relativement rapide, le batteur devant taper fort sur l’instrument, rendant les morceaux d’autant plus bruts et violents.

En bref, les musiciens maîtrisent leurs morceaux, les exécutant sans faute en concert, malgré que ce soit normal pour un groupe.

Cet album est d’autant plus intéressant qu’il est personnel. Effectivement, on peut souvent entendre les cris de Jonathan Davis se transformer en pleurs, montrant d’autant plus le fait qu’il se reconnaît dans beaucoup de ses paroles et faisant toujours plus apprécier l’album.

Maintenant que nous avons parlé de l’intégralité de l’album, j’aimerais parler d’une chanson en particulier et chaque personne ayant écouté l’album sait de quel titre je parle : du déchirant titre « Daddy ».

Cette oeuvre de 17 minutes parle du viol de Davis alors qu’il était encore enfant et de ses parents qui ne voulaient pas le croire, ne voulant seulement que ce ne soit qu’une plaisanterie, ayant fait plonger le chanteur toujours plus bas dans l’abîme de la dépression, comme il l’a précisé lors d’un documentaire trouvable sur leur chaîne Youtube (#KORN20 ‘Daddy’) : « Quand j’étais môme, j’ai été abusé par quelqu’un d’autre et je suis allé voir mes parents et je leur en ai parlé. Ils croyaient que je mentais et que je plaisantais, alors ils ne se sont jamais préoccupés de ça. Ils ne croyaient pas que ça pouvait arriver à leur fils. Je n’aime pas en parler, d’ailleurs je n’en ai jamais autant parlé ». Ce titre est dérangeant du fait que le fond musical est lancinant, les cordes utilisées étant plutôt aigües, l’ambiance n’en restant pas moins graves, la gamme se situant plus entre 13 et 16. La batterie, elle, ne change pas comparé a la basse qui reste vers les 1 mais change souvent de cordes.

Au niveau instrumental donc, un rythme qui change des chansons habituelles de cet album, rendant celle ci encore plus curieuse. Mais le gros de la chanson reste à venir, effectivement, Davis va commencer à rendre sa voix plus aigüe et va pleurer alors que les paroles défilent toujours.

En bref, ce titre sort du lot, est déchirant et représente un des titres les plus expressifs de KoRn.

Nous allons donc finir par cette note qui n’est pas des plus positives. Il y a bien d’autres anecdotes à raconter sur cet album mas tout cela paraît secondaire à mes yeux.

Cet album est sorti en 1994 via Immortal/Epic et représente sûrement un des meilleurs albums de nu metal de tous les temps.

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