Mötley Crüe
Mötley Crüe

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1989. Mötley Crüe est à son apogée. Le groupe de Los Angeles, en même temps que de cure de désintoxication, vient de sortir son cinquième album, Dr. Feelgood, qui se trouve être le premier à être classé numéro un des charts américains. Immense succès planétaire, la bande de Nikki Sixx et Tommy Lee était attendue au tournant. Cependant, au début des années 90, Vince Neil, le chanteur, claque la porte, excédé. Les trois restants, du fait de leur contrat avec Elektra Records, se mettent en quête d’un remplaçant. C’est alors qu’ils tombent sur un jeune homme à la voix puissante : John Corabi. Bonus : celui-ci sait également jouer de la guitare. C’est alors décidé : Corabi devient la nouvelle voix de Mötley Crüe, qui devient par la même occasion un groupe à deux guitares (poste jusque là occupé en solo par Mick Mars).

Le groupe, toujours sous la houlette de Nikki Sixx le principal compositeur et parolier, se met alors à écrire moult chansons. Fait nouveau, le chanteur participe également activement à l’écriture de l’album.

1994. Le groupe sort son album éponyme, voulant montrer que, malgré le départ de Vince, “it’s the same old situation”. D’ailleurs, les fans sont au rendez-vous… La première semaine. Car rapidement, les ventes s’effondrent et l’album Mötley Crüe parvient péniblement à devenir disque d’or (jusque là, tous les albums du groupe étaient au moins certifiés disque de platine). L’album reçoit rapidement des critiques négatives beaucoup ayant du mal à s’accommoder de la voix du nouveau chanteur et considérant que le Crüe a trahi ce qui faisait son essence. Par ailleurs, une fois Corabi parti et Neil revenu, le groupe mettra un point d’honneur à ne jamais interpréter une seule chanson de ce disque maudit.

Mais alors, pourquoi lui mettre une note aussi élevée ? Tout simplement car je considère Mötley Crüe comme l’un des meilleurs albums du groupe.

Revenons un peu en arrière, Dr. Feelgood marquait déjà une volonté du groupe d’évoluer vers un style plus heavy et, à mon sens, cet album ne fait que confirmer cette envie. De plus, Vince Neil n’a jamais été un très grand chanteur (il suffit de voir les lives du groupe pour s’en apercevoir) alors que John Corabi, celui qui pourtant sera désigné a posteriori que le “principal responsable” de ce “désastre” vient apporter chaleur et puissance aux morceaux du groupe (écoutez la version live de Dr Feelgood avec Corabi au chant, c’est une pépite).

On sent une véritable cohérence dans cet album de 1994 et même si l’on retrouve les thèmes chers à Mötley Crüe comme la rébellion (Power To The Music, Hooligan’s Holliday) et la fête (Smoke The Sky), le groupe se permet aussi d’aborder des thèmes plus sérieux comme la peur de la solitude (Misunterstood, Til Death Do Us Apart), la pédophilie et l’inceste (Uncle Jack) ou les déboires de la célébrité (Poison Amples). On sent le groupe particulièrement inspiré et Tommy Lee et Mick Mars en particulier se montrent extrêmement inventifs dans leur jeu. La prouesse de cet album est qu’il est a la fois un véritable renouvellement tout en étant respectueux de la patte du groupe. Voilà pourquoi une note aussi haute car Mötley Crüe mérite que vous le réécoutiez sans a priori.
Malgré tout, encore aujourd’hui cet album est victime de sa mauvaise situation, beaucoup imputant la “faute” a John Corabi. D’ailleurs, Vince Neil fera son grand retour avec le groupe en 1997. Mais alors comment expliquer que ni Generation Swine et New Tattoo n’aient été des succès ?…

8 Commentaires

  1. Perso j’adore cet album, le son est puissant et motley avait su se réinventer, le problème a mon sens est un problème de timing, l’album est sorti au moment ou le grunge avait pris la place du hard rock a l’ancienne. En tout cas merci pour cette chronique qui met un peu de lumiere sur cet album qui est une pure merveille.

  2. Excuse moi King mais je suis un grand fan du groupe ( ça se voit a ma photo de Profil ou encore mon Pseudo) Mick Mars est un très bon guitariste, approuvé par Eddie, Lemmy , et d’autres, n’hésite pas à regarder le solo de “Home Sweet Home” en live en 2016 à Los Angeles.

    1. Prend le ou ne le prend pas, mais le Crüe ,d’un point de vu évolutif, vaut mieux l’écouter (la discographie) dans l’ordre.
      On voit l’amélioration, et le rajout plus doux voir plus bluesy pour Theater Of Pain par exemple . Quand a Dr.Feelgood je ne peux que le conseiller. Une fois fini l’air Vince Neil il faut écouter l’album sujet de cette Review.

    1. SixxMars et moi on se connaît bien et appart lui, je connaissais personne qui connaissait vraiment bien Mötley Crüe et qui en parlait avec autant de respect et de réflexion sur le groupe.
      Ça fait plaisir de voir qu’il y a des gens qui connaissent vraiment.
      J’adore ta chronique.

    2. Merci beaucoup les gars ça fait énormément plaisir !
      J’espère aussi que du coup vous êtes allés donner une autre chance à cet album mal aimé !

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