Le guitariste des Eagles explique ce qu'il n'aimait pas dans Hotel California en tant que co-auteur de la chanson culte

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Lors d’une conversation avec Classic Rock (via UG), le guitariste des Eagles, Don Felder, a parlé de l’écriture du tube phare du groupe, le monumental Hotel California.

Don a commenté : “Lorsque j’ai rejoint les Eagles, ma femme Susan et moi vivions dans les montagnes surplombant Topanga Canyon, une belle région rurale de Californie.

Un jour, elle a mis une couverture sur le sol à l’extérieur pour que notre petit garçon Jesse puisse prendre le soleil, et, tout d’un coup, elle a vu un serpent à sonnette ramper vers lui.

Elle a attrapé Jesse et m’a appelé pour me dire qu’elle voulait qu’on déménage ailleurs. Alors quand je suis revenu de tournée, je ne suis pas revenu dans la maison que je possédais, mais dans une maison qu’elle avait louée à Malibu. Et c’est là que j’ai écrit Hotel California.

Quand j’ai rejoint le groupe, mon camarade de lycée Bernie Leadon m’a dit : ‘Si tu veux écrire des chansons avec Don [Henley, batterie/voix] et Glenn [Frey, guitare], fais-leur juste des trucs instrumentaux, n’essaie pas de leur donner des chansons complètes avec des paroles, parce que c’est leur boulot’.

Avant de faire ce qui allait devenir l’album Hotel California, j’ai donc écrit 15 ou 16 démos, en me basant sur cette approche. Deux d’entre elles se sont retrouvées sur le disque, dont l’une était Victim of Love, et l’autre qui est devenue la chanson titre.

Sincèrement, à l’époque, Hotel California n’était qu’une autre démo sur la cassette. Je ne pensais pas nécessairement que c’était la meilleure chanson, mais Don m’a appelé après quelques jours et m’a dit, ‘J’aime vraiment celle qui sonne comme du reggae mexicain’, et je savais de laquelle il parlait.

Nous avons donc commencé à lancer des idées. Glenn a trouvé le concept original de Hotel California, puis Henley s’est posé et a écrit ces paroles fantastiques… Ses paroles sont comme de petites photographies, ce qui, un peu comme lire un livre plutôt que regarder un film, vous permet de dessiner des images dans votre esprit.

‘On a a dark desert highway’, ce ne sont que cinq mots, mais ils vous mettent déjà une image en tête ; ‘Cold wind in my hair’, vous pouvez le sentir, vous pouvez le voir…

Le solo de guitare était directement issu de ma démo. Joe Walsh et moi avions joué ensemble sur [l’album live de 1976] You Can’t Argue With a Sick Mind, avant qu’il ne rejoigne les Eagles, et je voulais donc écrire quelque chose qui incorporerait la façon dont lui et moi jouions ensemble.

C’était juste un solo comme ça, rien de définitif, mais au moment où nous avons fait l’album Hotel California, Don Henley avait entendu la démo pendant plus d’un an, et il voulait que le solo soit joué note pour note. Donc le solo de la chanson est identique à celui de la démo.

Pour être honnête, je trouvais que la chanson était trop longue. Dans les années 70, la radio AM ne diffusait pas de chansons de plus de 3 minutes et 30 secondes, alors que Hotel California a une minute de musique avant même que Don ne commence à chanter – et un solo de guitare de deux minutes à la fin.

C’était tout simplement le mauvais format. Mais Henley a insisté pour que la maison de disques la mette en single. Et je n’ai jamais été aussi heureux d’avoir tort.

C’est un honneur et une surprise inattendue d’avoir participé à l’écriture, à la production et à l’interprétation d’un disque qui a connu un tel succès mondial.

Il y a quatre ou cinq ans, j’ai donné un show pour les Nations Unies à l’hôtel Waldorf Astoria de New York, devant un public d’environ 500 personnes, dont des présidents et des chefs d’État. J’ai joué Hotel California et quelle que soit la langue ou le pays d’origine des gens, ils ont tous chanté la chanson en entier. C’est là que j’ai vu que cette chanson avait vraiment un impact mondial.

Les Eagles jouent Hotel California lors de la cérémonie d’intronisation au Rock And Roll Hall Of Fame en 1998 :

Source : ultimate-guitar.com