Dead Again

Type O Negative
Dead Again

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Cette rubrique donne aux lecteurs une chance formidable : celle de pouvoir chroniquer (un mot pompeux j’en conviens…) des albums sortis potentiellement il y a longtemps. Si l’art est difficile et la critique aisée, c’est encore plus flagrant quand on arrive au champ de bataille avec son attirail quelques années plus tard alors que la victoire (ou la défaite) a été proclamée depuis longtemps.

Saisissons donc cette chance et repartons dans le passé. Et quitte à rendre hommage, autant que l’on commence par les morts. Et quitte à commencer par le mort, évitons la facilité avec son meilleur album et prenons le risque de discuter son dernier opus. Quitte à évoquer donc le mort, commençons par le plus grand. Et quitte à parler de grandeur, prenons des critères objectifs définis par le bureau international des poids et mesures. Le plus grand (si je me trompe merci de le garder pour vous), j’ai nommé Peter Steele (2.03 m), et le plus jamais comparable Type O Negative, dont on discutera aujourd’hui du Raspoutinien (sa pochette, son mythe, ses attributs…) « Dead Again », sorti en mars 2007.

Que dire d’abord de Type O, un des portes étendards du label Roadrunner qui a été au métal ce que Ferrari est à la formule un : puissant, régulier, populaire, à la fois tellement novateur et tellement main Stream dans le gros son. Arrivent dans les années 90 les quatre de TYN, avec déjà deux albums au compteur, d’un hardcore à la sauce Brooklynoise tartinée de punk mais oh quelle belle et improbable surprise, saupoudrée de doom romantique et mélodique à souhait. Le résultat : quelques albums inégaux, mais côté haut du panier, avec une base de fans solide qui a pris gout à des compositions aux textes noirs et souvent au second degré, une structure musicale et même un son de guitare caractéristique et constant.

« Dead Again » commence normalement, c’est-à-dire sans piste contenant un silence, un patient agonisant, ou un bruitage de toilettes. Dix chansons d’un album qui condense et qui résume le mieux leur vie artistique. On y retrouve le speed hérité de l’époque Carnivore, mais dans des sonorités en majeur marquant l’ironie ou l’optimisme (Dead Again, Halloween in Heaven), ou parfois plus malsaines (Some stupid tomorrow, Trippin a blind man). On tombe aussi régulièrement dans le panneau d’une intro pseudo Black Sabbathienne un peu réchauffée avant d’être emporté par une coulée de mélodie inattendue (These three things, An ode to the Locksmiths). Et que dire de la capacité du groupe au changement de rythme et son sens du break (Trippin a blind man, The profit of doom). Mention spéciale pour la slave et tellement belle September Sun, overdose romantique, et la dernière, Hail and ferewell to Britain, au début un peu en deçà, mais à la fin qui semble se retourner et voir les choses s’éloigner, comme un vol de corbeaux survolant nos petites existences.

L’une des citations sur la pochette de l’album « October Rust » stipulait : “Don’t Mistake Lack of Talent for Genius” (ne confondez pas le génie et le manque de talent), parfait résumé de ce qu’aura été la carrière de ce groupe mythique : Un grand foutage de gueule professionnellement et impeccablement sarcastique. Douze ans après le départ prématuré du géant à la voix basse profonde, je retiendrai donc le titre de la dernière piste du denier album de ces gars qui nous ont accompagné nos nuits longtemps (Type O s’écoute-t-il le jour ou la nuit ? vous avez quatre heures). Farewell Peter, Farewell Type O Negative.

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