Van Halen

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Tout a commencé avec une émission de radio sur France Inter présentée par Patrice Blanc-Francart “Feedback “au générique tout simplement hallucinant : on y entendait une guitare rugir et se transformer en avion supersonique avec une seule question : mais qui peut bien faire un truc pareil ? À se demander même si c’était de la guitare ? C’était de la lave en fusion, son titre :”Éruption” ! Son créateur : un certain Eddie Van Halen ! (RIP)

Si 1978 fut une année très riche en lives d’anthologie (voir review sur “Live and Dangerous”) elle fut aussi l’année de mon premier (mais pas unique !) traumatisme musical : l’écoute du premier disque de Van Halen !

A bien des égards je considère cette production comme l’album parfait, à tous les niveaux, son et compos, un de ces albums qu’il faut avoir écouté dans sa vie ! C’est grâce au disquaire du coin (que je n’ai pas remercié mais j’aurais du !) que j’ai pu écouter et acheter le 33 tours (à deux reprises, le premier ayant été rayé à force de passages sur ma platine !) qui allait devenir ma bible pour de nombreuses années : un Dieu de la guitare venait de naître et j’en étais le témoin privilégié , alors que tous autour de moi écoutaient de la variété, française de préférence ! (pauvres fous !)

La déflagration Van Halen allait balayer la planète et toute une génération de guitaristes allait devoir réviser leurs gammes.

Le premier son du disque sorti de mes enceintes Mercuriales Bass Reflex 60 W résonne encore dans mes oreilles, laissant une empreinte sonore indélébile dans mon cerveau avec cette sirène lugubre suivie de quelques notes de piano juste avant le riff, voilà comment débute le voyage…

Pourtant si on se penche sur “Running with the Devil” et son riff tranché sur un mid-tempo, pas de démarrage en trombe comme c’était la coutume, mais dès que le solo surgit, on devine que Eddie en a sous les pédales et qu’on ne perd rien pour attendre…

Si “Eruption” reste à ce jour un exercice technique toujours de haut niveau,il n’est pas le seul brûlot de ce disque : le riff de” Ain’t Talking about Love” me fout toujours le frisson,44 ans après sa sortie, véritable modèle du genre, (repris par Dream Theater en public) percutant, carré et incisif !

Pour ceux qui comme moi, ne connaissaient pas les Kinks et leur “You really got me”, la reprise par Eddie et ses boys va sublimer le titre et le hisser au rang de tube ! Il est assez rare qu’une reprise dépasse l’original mais ici c’est bien le cas !

Cet album a été enregistré dans les conditions du live avec assez peu d’overdubs et la démonstration parfaite en est l’ebourriffant” I’m the One”où la frankenstrat d’Eddie, en roue libre, débite telle une mitrailleuse lourde, emmenée par la basse de Michael Anthony jusqu’au break inattendu, très swing et fun, (chez VH, la déconne n’est jamais loin !) pour finir la face A.

Même si “Jamies ‘crying” en début de face B n’est pas la démonstration la plus hard du groupe, il n’en reste pas moins un titre hyper efficace au refrain entêtant. Il sortira même en single.

Changement de ton avec “Atomic Punk “qui démarre sur une série de sons résultant d’un mix d’effets dont Eddie a le secret, assorti d’un riff puissant et de dérapages contrôlés sur le manche de sa six cordes.

Si l’on pouvait penser que le sens mélodique n’était pas l’apanage du combo, ” Feel your love tonight “et “Little dreamer ” nous prouvent le contraire : ces deux mid-tempo aux riffs affûtés (que de temps passé à essayer de les rejouer sur ma gratte sèche !) laissent de l’espace pour les chœurs entre deux solos !

On approche doucement de la fin mais avant la conclusion, la (deuxième) reprise “Ice Cream Man” de John Brim : ce Blues à la sauce Eddie est un de mes préférés, démarrant par la guitare acoustique, suivie de deux solos incendiaires et la performance d’un Dave survolté…

On clôture ce chef-d’œuvre avec “On Fire” qui, pour ma part, reste acceptable sans faire d’étincelles (un comble pour un titre pareil !).

Bien sûr, beaucoup de spécialistes se sont penchés sur l’aspect “révolutionnaire” du jeu de guitare d’Eddie mais ce qu’on retient c’est bien la performance hors-norme d’un jeune groupe exceptionnel découvert par un certain Gene Simmons..

1978 marquera un tournant dans le monde du rock avec l’éclosion d’un nouveau genre qui va bouleverser les codes et “ringardiser” la vieille garde des guitaristes traditionnels…

Véritable volcan en éruption (le bien nommé !) ce disque qui allait changer à tout jamais la face du hard-rock garde une (double) place dans ma discothèque et une place à part dans mon cœur…

4 Commentaires

  1. Salut Slipknot28
    Merci pour ton appréciation, je suis content de faire “découvrir”à des jeunes quelques albums légendaires de l’histoire du Hard-rock et du métal… Ce qui est encourageant c’est qu’à 18 ans à peine tu aies déjà une culture musicale,loin du rap et de la soupe diffusée sur les médias grand public… sinon, j’ai mon plus jeune fils qui a ton âge et qui malheureusement ( pour moi !)ne s’intéresse que modérément à ce style de musique….

    1. Merci pour tes gentils mots. Concernant ma culture musicale, c’est parce que mon père est un “enfant du hard rock et métal”. Il a grandi avec Metallica, Anthrax, Slayer, Iron Maiden,… (que des seniors). Mais j’ai aussi des goûts plus anciens : j’aime énormément Iron Maiden, Mothörhead, Metallica, Kreator, Slipknot, Helloween, Pink FLoyd, Genesis…et je vais m’arrêter là. C’est vraiment agréable de pouvoir discuter avec des gens comme toi qui ont des arguments pour débattre et qui sont d’accord pour dire que la musique actuelle, surtout le rap (si c’est ce qu’on peut appeller du rap) c’est de la soupe (pour être poli).

  2. Salut Kingeddie. Tu as vraiment de bons goûts en termes de musique.
    Je n’ai jamais écouté cet album mais je l’écouterai un jour. Eh oui j’ai beaucoup d’albums à rattraper mais je ne sais pas quel âge tu as, personnellement je suis majeur cette année. Mais ça commence à faire beaucoup d’albums que je dois rattraper (Black Sabbath – Black Sabbath que tu avais chroniqué aussi, Van Halen – Van Halen,…). En tout cas, très bonne chronique. Eddie Van Halen nous manque.

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