Après quelques dates à travers la France où le public était déjà bien présent, Ten56 s’est arrêté à Paris pour un concert à guichets fermés, égayant l’une des froides soirées d’hiver de la capitale.
Accompagnés de FreeHowling et de Solitaris, Aaron Matts et ses frères d’armes sont bien décidés à semer la pagaille au Backstage by the Mill, lors de cet événement organisé par Opus Live.
Texte et photos par Tetralens (tetralens.com)
FreeHowling
Avec l’énergie propre au groupe qui a la lourde tâche d’ouvrir les festivités, FreeHowling entame son set sans attendre, devant un public déjà chaud et plutôt fourni pour un début de soirée.
Le groupe de hardcore parisien créé sous l’impulsion de 2 frères (Guillaume et Sam), en 2017, met en scène un frontman habillé d’un survet nonchalant, en mode Moscow Death Brigade, et qui envoie sans retenue, suivi de musiciens qui font le job.
Bien que je sois incapable de citer la setlist avec précision, le set est assez court mais pêchu, et il y a matière puisque FreeHowling n’a pas chômé avec déjà deux albums à son actif, dont le titre plébiscité Unagi, single de l’album Journey Of A Dead Man de 2021.
En tout cas, le public est bien réactif et enjoué par cette première partie dynamique.
Une petite pause shopping pour certains, avec la tentation d’acheter des t-shirts ou des casquettes à l’effigie des trois groupes, mais aussi l’objet le plus original que j’ai vu depuis longtemps dans le merchandising des groupes : une boîte qui semble contenir des antalgiques, mais estampillée Ten56, Dr. Downer… Je ne saurai pas ce qu’elle contient… car en ce qui me concerne, la pause est technique, avec la déception de découvrir une carte mémoire fissurée… Heureusement, j’ai de quoi la remplacer pour la suite des événements.
Solitaris
Comme à l’accoutumée, le collectif français Solitaris fait sensation dès son apparition sur scène. Dans une obscurité quasi-totale où on les voit à peine, si ce n’est le logo identifiable sur la batterie ainsi que sur les parkas, ils nous assaillent de Blaze.
Dans une tornade de rage, ils prennent possession des lieux, diffusant un son à la fois puissant et atmosphérique. Le public, déjà bien motivé par la première performance, s’en donne à cœur joie dans un mosh pit de bon ton.
La marque de fabrique du groupe est bien représentée ce soir avec une setlist composée avec soin, comprenant Distress et Outset, ainsi que la visite sur scène de Guillaume de FreeHowling ; le tout se terminant par un morceau qui me parle particulièrement : Alive, datant de l’année dernière.
Setlist :
- Blaze
- LMO
- Distress
- Soudra
- Denial
- Outset
- Siwa
- Tarnished
- Alive
Ten56
Dans une foule qui rend l’endroit presque impraticable, les derniers arrivés se faufilent dans un Backstage enfumé pour assister à la performance tant attendue de Ten56.
Pour ceux qui pensent encore qu’une telle ferveur pour le groupe né il y a seulement deux ans est due à la seule popularité d’Aaron Matts (ex-Betraying The Martyrs), c’est qu’ils n’ont pas vraiment fait le tour de la discographie, ni vu ces musiciens et showmen hors pair sur scène.
Certes, le frontman est incontestablement un vecteur de charisme et de bonne humeur, mais la popularité de Ten56 est tout simplement due au talent de chacun de ses membres. Que ce soit la force du jeu de Steeves Hostin, le cœur battant du groupe, Arnaud Verrier, ou la précision de Quentin Godet et Luka Garotin aux guitares, ces gars-là n’ont pas à s’excuser de l’engouement qui se développe à une vitesse folle autour de leur musique.
Ten56, c’est avant tout un son qui casse les standards du Metal Français, des compositions enrichies de relents d’arrangement industriel dont Luka est l’élément clé, et comme j’aurai l’occasion d’en parler quelques jours plus tard avec Arnaud, l’une des figures centrales du renouveau de la scène Deathcore/hardcore française à mon sens. Et ça, c’est rafraîchissant.
Digression mise à part sur leur ascension fulgurante, Ten56 nous sert ce soir un show en tête d’affiche bien mérité, avec une setlist aux accents très particuliers. Lançant les hostilités sur Diazepam, le collectif assure une bonne dose d’adrénaline, avec des cris déjà furieux d’Aaron, rehaussés par des lignes de guitares grinçantes qui collent parfaitement à l’univers du groupe.
La folie s’empare du public, et la performance continue, avec des remerciements d’Aaron pour l’énergie et l’accueil du public parisien. Saiko et Yenta sont également bien accueillis, et je savoure les “bass faces” de Steeves. En bon concert de hardcore, un chaos visuel mêlant de plus en plus artistes et public se développe, stage dive, slams, sourires, ambiance de folie sont de rigueur.
Sick Dog, l’un des premiers titres de Ten56, fait irruption dans la salle, suivi du très bon Traumadoll. On enchaîne avec quelques titres de Downer Part 2, dont le révolutionnaire RLS, avant de s’imprégner de la violence de l’excellent Boy.
La soirée passe bien trop vite et on réalise que c’est déjà la fin avec Kimo. Mais il n’y a aucun doute, c’est un succès total.
On a hâte de revoir ces valeurs sûres de la scène deathcore française pour un autre moment comme celui-ci.
Setlist :
- Diazepam
- Exit Bag
- Saiko
- Yenta
- Shitspitter
- Sick Dog
- Traumadoll
- RLS
- Intruder
- Masque
- Ender
- Boy
- Kimo
À propos de Tetralens
Cet article a été rédigé par Tetralens, qui est également la propriétaire de toutes les photos que vous avez vues ci-dessus.
Tetralens est une photographe basée à Paris. Si vous souhaitez discuter avec elle de son travail et/ou collaborer avec elle, vous trouverez toutes ses informations ci-dessous !
TETRAlens rassemble toutes les expressions de mon travail photographique, récent ou datant de plusieurs années. J’y présente principalement un extrait de mes captures de concerts live, essentiellement issus de la scène Metal et Rock, ainsi qu’un petit aperçu de mes autres sujets photographiques, tels que les paysages, les détails et l’architecture. D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu capturer à travers mon objectif ce que mes yeux voulaient immortaliser : le tranchant d’une lumière, la force d’un instant, la douceur d’un regard, l’énergie d’un moment, ces choses qui rendent le monde plus beau. Depuis mon plus jeune âge, cette passion m’a suivi dans mon quotidien ou dans mes voyages, mes yeux regardant constamment la nature, les villes et les gens comme une source d’inspiration pour nourrir mon expression artistique. Le canal le plus emblématique étant la musique live, les événements à travers lesquels l’humain est un vecteur des vibrations les plus positives.
