J’attendais ce concert avec impatience… Lors de leur dernière performance à Paris, en première partie de Bullet For My Valentine à l’Olympia fin janvier 2023, j’étais ravie de voir enfin l’un de mes groupes préférés en live, mais frustrée de ne pas pouvoir l’immortaliser depuis la fosse. Les Américains d’Atreyu avaient alors rapidement annoncé leur retour en tête d’affiche d’une tournée européenne en fin d’année. À ne pas manquer !
Le concert est organisé par Opus Live au Backstage By The Mill, gage de bonne ambiance. Mais c’est aussi un défi de contenir la profusion de talents qui constitue Atreyu sur une si petite scène.
Préoccupée par des soucis personnels, je ne suis pas au mieux de ma forme, mais mon instinct me dit de passer outre et d’assister à cet événement que j’ai tant anticipé, souhaité et attendu, et de profiter de la soirée, magnifiée par la validation de mon accréditation par le groupe lui-même. Je ne pouvais pas manquer ça…
Un entrain semble animer de nombreux spectateurs qui attendent à l’entrée, et c’est dans une salle baignée d’une atmosphère joyeuse que le premier groupe entame sa performance.
Texte et photos par Tetralens (tetralens.com)
Creeper
Je n’avais jamais entendu parler de ces Britanniques de Southampton auparavant, bien qu’ils existent depuis 2014, mais les multiples bannières sous lesquelles ils ont été identifiés ont pu brouiller les pistes. Sur leur île d’origine, Creeper s’est attiré pas mal de distinctions, décrit comme “l’un des groupes les plus prometteurs” de son époque (Metal Hammer), des classements dans les charts, et notamment une apparition au Download UK de 2021 (Pilot, ainsi nommé parce qu’il a été conçu comme un test grandeur nature du retour des grands événements musicaux post-covidiques).
Leur style ? Je suis toujours à la recherche d’une définition… Et pour cause, l’évolution du style porté par Will Gould (chanteur), n’a cessé d’évoluer au fil des albums, passant d’un post punk/emo (encore visible dans les looks de scène) aux allures de My Chemical Romance, à un glam Rock un peu old school, puis sur certains aspects une sorte de gothic-core assez doux.
Le style musical, qui semble en constante évolution tout au long du set et qui est un peu déstabilisant, prend tout son sens lorsqu’on se plonge un peu plus dans la biographie du groupe.
La dichotomie visuelle de ses protagonistes emo/post-indus et leur expression musicale finissent par être perçues comme une identité très personnelle qui les distingue. Outre le frontman aux allures de Chris Motionless, les différents musiciens du groupe font preuve d’une belle énergie, notamment Ian Miles (l’autre tête pensante du groupe) à la guitare et Hannah Greenwood au clavier et au chant.
Même si je ne suis pas fan de leur style, force est de reconnaître qu’ils offrent une belle performance, vivante, qui réveille le public, et qu’ils sont techniquement pertinents malgré un ou deux bugs de sonorisation.
Setlist :
- Cry To Heaven
- Room 309
- Sacred Blasphemy
- Lovers Led Astray
- Teenage Sacrifice
- Be My End
- Down Delow
- Hiding With Boys
- Annabelle
Un petit tour au stand merchandising, où je me contiens et repars avec un seul article, après que l’agent en charge du merchandising a eu des sueurs froides avec son terminal de paiement…
Atreyu
Lors du changement de scène, où le moindre technicien est accueilli par des hourras, la salle se remplit, et oui, pas de doute, c’est complet ! Se frayer un chemin est une véritable mission !
Nos Californiens d’Atreyu (nom d’origine du groupe : Retribution) ont commencé à évoluer un peu avant l’an 2000. Le groupe s’est fait un nom avec son son Metalcore vers 2004/2005, en tournant avec Deftones et en faisant partie de bandes originales de films à succès, avant de grimper encore plus haut en popularité avec Lead Sails Paper Anchor (2007) et des tournées comme celle avec Linkin Park. Puis vint la pause en 2011, annoncée par Alex Varkatzas, alors leader du groupe. Mais en 2014, le groupe se reforme et reprend son chemin.
C’est durant la période difficile de la pandémie et au moment du départ d’Alex Varkatzas que débute la troisième période d’Atreyu, avec la sortie du single Save Us, et un nouveau batteur pour remplacer Brandon Saller, qui assurera désormais le chant principal. Et un album, Baptize (2021), qui marquera leur retour, leur renaissance, avec un metalcore toujours aussi puissant aux textes profonds, des parties vocales portées par une voix prégnante, des riffs hypnotiques et une rythmique sans concession, le tout porteur d’une lueur d’espoir, la marque d’une signature musicale élégante et forte.
Les lumières se tamisent, des ombres apparaissent, puis une guitare décorée de sushis, une lueur derrière la batterie, et le premier morceau est lancé, Drowning (issu du dernier opus), déclenchant une vague de bonheur en moi, et un vent de folie dans le public extatique à souhait. Je suis tellement dans l’ambiance que j’ai du mal à me concentrer sur mes premières photos.
Ce soir, Atreyu nous sert son dernier album, The Beautiful Dark Of Life, tout en nous rappelant son excellente discographie antérieure.
Suit Becoming The Bull. Les slams se multiplient, tout comme les petits échanges de Brandon avec le public, excellent frontman qu’il est.
Au fur et à mesure que la soirée avance, comme sur le banger Save Us, l’atmosphère devient de plus en plus détendue, et le sentiment de partager une nuit avec des amis caractérise cet événement.
Hannah Greenwood rejoint Atreyu sur scène, dans un featuring de toute beauté, suivi d’une déferlante de titres forts comme (i) ou Gone figurant sur le dernier opus, The Beautiful Dark Of Life (dans sa version complète de 15 titres) ou encore appelé A Torch In The Dark (dans sa version allégée de 12 titres).
Dan Jacobs, guitariste aussi souriant et enjoué que talentueux, alterne les guitares, mais toujours la même chose au menu : design autour des sushis, et riffs tranchants. Marc “Porter” McKnight est féroce à la basse et Travis Miguel très concentré à la guitare rythmique.
La soirée se poursuit avec une setlist savoureuse, comprenant des classiques comme Ex’s And Oh’s, et le tourbillonnant Battle Drums, où chaque musicien s’en donne à cœur joie en parcourant la scène dans tous les sens.
Warrior et Blow ne manquent pas d’énergie non plus, et la foule est totalement en communion avec Brandon et le reste du groupe, notamment lorsqu’il vient chanter immergé dans le cœur du public.
Atreyu se caractérise par une multiplicité de talents, dans ce collectif d’hommes orchestre : Brandon Saller nous rappelle ses talents en quittant son poste de chanteur principal pour nous offrir un morceau à la batterie, au cours duquel le batteur Kyle Rosa troque les fûts contre des cordes.
Il y a aussi le guitariste virtuose Dan Jacobs, qui s’illustre aussi aux chœurs et au saxophone, et le charismatique bassiste Porter McKnight, qui est aussi bon au chant qu’à la quatre cordes. Ainsi que Travis Miguel, dont le calme apparent cache un savoir-faire d’amuseur de foule, avec sa distribution de pâtisseries en fin de set… Bref, un véritable jeu de chaises musicales !
Le set se termine par une reprise de I Wanna Dance With Somebody de Witney Houston, démontrant que ces musiciens ne se prennent pas trop au sérieux, malgré leur indéniable talent.
Ce concert d’Atreyu a étourdi le Backstage By The Mill par sa musicalité, un bon aperçu de leur belle discographie, et le joyau qu’est leur dernier album. La sincérité et l’engagement du groupe se sont traduits par une superbe ambiance dans le public, avec des slams en continu. Bien sûr, je n’ai pas pu entendre mon morceau préféré, Broken Again (Baptize), dont le pont est profondément ancré (et encré !) en moi, ni Immortal, le morceau qui m’a le plus touché sur leur dernier album.
Espérons que la fanbase française grandira et qu’Atreyu nous reviendra bientôt avec l’accueil qu’il mérite !
Setlist :
- Drowning
- Becoming the Bull
- Right Side of the Bed
- Save Us
- When Two Are One
- (i)
- Bleeding Mascara
- The Time Is Now
- Ex’s and Oh’s
- Gone
- Battle Drums
- Hat pick
- Falling Down
- Warrior
- Blow
- Solo de saxophone de Dan
- I Wanna Dance With Somebody (reprise de Whitney Houston)
À propos de Tetralens
Cet article a été rédigé par Tetralens, qui est également la propriétaire de toutes les photos que vous avez vues ci-dessus.
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TETRAlens rassemble toutes les expressions de mon travail photographique, récent ou datant de plusieurs années. J’y présente principalement un extrait de mes captures de concerts live, essentiellement issus de la scène Metal et Rock, ainsi qu’un petit aperçu de mes autres sujets photographiques, tels que les paysages, les détails et l’architecture. D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu capturer à travers mon objectif ce que mes yeux voulaient immortaliser : le tranchant d’une lumière, la force d’un instant, la douceur d’un regard, l’énergie d’un moment, ces choses qui rendent le monde plus beau. Depuis mon plus jeune âge, cette passion m’a suivi dans mon quotidien ou dans mes voyages, mes yeux regardant constamment la nature, les villes et les gens comme une source d’inspiration pour nourrir mon expression artistique. Le canal le plus emblématique étant la musique live, les événements à travers lesquels l’humain est un vecteur des vibrations les plus positives.
