Jimmy Page a dénoncé les propositions du gouvernement britannique concernant l’utilisation de l’intelligence artificielle dans la création artistique, affirmant que ces mesures menacent l’authenticité et les droits des artistes.
Une opposition ferme à l’utilisation de l’IA dans la musique
Alors que le gouvernement britannique vient de clôturer sa consultation publique sur le projet de loi Data (Use and Access) Bill, Jimmy Page a publié un communiqué détaillant sa position sur l’impact de l’intelligence artificielle sur la musique et les arts.
Ce projet prévoit un système d’opt-out qui permettrait aux intelligences artificielles d’utiliser des œuvres musicales existantes à des fins d’apprentissage, à moins que les artistes ne déclarent explicitement leur refus. Selon Page, cette approche est inapplicable et constituerait une exploitation des créateurs sans compensation équitable.
Le guitariste de Led Zeppelin, aujourd’hui âgé de 81 ans, a dénoncé cette proposition en ces termes : “Aujourd’hui, alors que l’intelligence artificielle cherche à imiter et monétiser la créativité, nous sommes à un tournant. L’art et la musique générés par l’IA, synthétisés à partir d’œuvres humaines existantes, manquent de l’essence viscérale qui naît de l’expérience vécue. Ce ne sont que des échos creux, dépourvus des luttes, des triomphes et de l’âme qui définissent la véritable création artistique.”
Il a également mis en lumière les implications éthiques de ces pratiques : “Lorsque l’IA extrait des données du vaste répertoire de la créativité humaine pour générer du contenu, elle le fait souvent sans consentement, attribution ou compensation. Ce n’est pas de l’innovation, c’est de l’exploitation.”
Un appel à protéger la créativité humaine
Page a exhorté le public et les législateurs à rejeter ce projet de loi et à œuvrer pour des politiques qui garantissent un respect des droits des créateurs : “Nous devons défendre des politiques qui protègent les artistes, en veillant à ce que leur travail ne soit pas absorbé dans ‘le vide de l’apprentissage machine’ sans considération adéquate. Célébrons et préservons la touche humaine dans l’art – les imperfections, les émotions, les histoires derrière chaque note et cadence.”
Il a également dénoncé le système d’opt-out envisagé, le qualifiant de “simulacre” : “L’idée que les artistes seront toujours en mesure de réserver leurs droits à l’avance est une imposture. Il est techniquement impossible pour eux d’opter systématiquement contre l’exploitation de leur travail. Cette consultation ne propose pas une réglementation, mais un laissez-passer pour l’IA afin d’exploiter la créativité sans conséquence.”
Pour Page, il est impératif d’établir des lois empêchant l’IA de monétiser la création humaine sans consentement explicite et rémunération équitable : “La musique n’est pas un produit de données. Elle défie la logique, c’est une collision entre le temps, l’espace et l’âme. Si nous laissons l’IA s’approprier le cœur de la créativité humaine, nous ne créons pas une nouvelle ère audacieuse – nous signons l’arrêt de mort de l’originalité.”
Face aux menaces que l’IA fait peser sur la musique et l’art, Page conclut sur une question qui interpelle : “Le choix nous appartient. Laisserons-nous les machines monter sur scène, ou nous battrons-nous pour la magie irremplaçable de l’art humain ?”
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