C’est la période Slipknot en ce moment, puisque le septième album du groupe, The End, So Far, est sorti il y a une dizaine de jours.
Et si l’on met de côté tous les débats sur l’évolution sonore de Slipknot au fil des années, il y a une chose qui est indéniable : le premier album éponyme, sorti en 1999, reste à ce jour une référence en matière de brutalité et a gagné à juste titre sa place parmi les classiques du Nu Metal, et du Metal en général.
La rapidité et la férocité des compositions, le chant rugueux poussé à l’extrême, le son emblématique de la batterie, les riffs gras et huileux, les idées folles… autant d’éléments qui font de ce disque un incontournable dans le domaine.
Mais il se trouve qu’un autre album d’une férocité folle est sorti à peu près un an auparavant, mais celui-ci est beaucoup moins connu et plus rarement évoqué.
Il s’agit de Inhale/Exhale, le premier album d’un groupe suédois appelé Nasum (prononcé “Nazoum”). Sorti via Relapse Records, il s’agit d’un disque de grindcore, et il dure plus de 43 minutes, ce qui peut sembler excessif pour un opus de ce genre (qui ne dure généralement qu’entre 10 et 30 minutes)… et ça l’est, mais c’est le but !
Bien sûr, il n’y a pas de Corey Taylor sur cet album, mais de nombreuses chansons ont la même énergie que le premier album de Slipknot, non pas que les géants du nu metal aient copié Nasum, mais certains riffs sont vraiment similaires, ainsi que certaines idées sur la batterie, et le son global, qui a à voir avec le matériel utilisé à l’époque et les techniques de mixage et les goûts du moment.
Les textes de Nasum traitent principalement de questions sociales et politiques (antiracisme, anticonformisme, lutte contre la désinformation, etc.), et son son est étonnamment clair et compréhensible pour un groupe de ce genre.
Nasum n’a peut-être pas été l’inventeur du grindcore, mais il a été l’un des meilleurs groupes à en jouer, c’est certain. Malheureusement, après quelques albums, les musiciens ont décidé de mettre fin à leur carrière en raison de la mort tragique du chanteur et guitariste Mieszko Talarzyk. Ce dernier est décédé fin 2004 en Thaïlande, lors du tsunami qui a frappé le pays cette année-là.
Le groupe a entrepris une série de concerts en festival, puis une tournée en tête d’affiche en 2012 pour célébrer les 20 ans de Nasum, rendre hommage à Mieszko Talarczyk et faire ses adieux aux fans. À cette occasion, le poste de chanteur a été repris par Keijo Niinimaa de Rotten Sound.
Depuis, le groupe s’est éteint et on n’en entend plus beaucoup parler en ligne. Voici donc une petite occasion de se (re)plonger dans ce classique du grindcore !
