Dans ses mémoires posthumes, Ronnie James Dio revient sur l’un des tournants majeurs de sa carrière : son hésitation à rejoindre Black Sabbath après le départ d’Ozzy Osbourne.
Un choix difficile pour Dio
Lorsque Ronnie James Dio a été approché en 1979 pour remplacer Ozzy Osbourne au sein de Black Sabbath, sa réaction n’a pas été aussi enthousiaste qu’on pourrait le croire. Dans Rainbow in the Dark : The Autobiography, publié à titre posthume avec l’aide de sa femme Wendy et du journaliste Mick Wall, Dio confie : “J’admets qu’au début, j’ai hésité face à cette perspective.”
Venant tout juste de quitter Rainbow, où il avait évolué sous la direction stricte de Ritchie Blackmore, Dio aspirait à une plus grande liberté artistique. Il redoutait également de devoir succéder à une figure aussi emblématique qu’Ozzy : “Contrairement aux années suivantes, où des groupes comme Van Halen, Bad Company, Iron Maiden et même Queen pouvaient changer de frontman en toute impunité, à la fin des années 70, l’idée qu’un groupe superstar comme Sabbath puisse remplacer son frontman était considérée comme impensable.”
La promesse de Tony Iommi et la pression financière
Une rencontre fortuite avec Tony Iommi avait pourtant rapidement abouti à des sessions d’écriture. Si les deux musiciens envisageaient initialement de créer un nouveau groupe, la proposition de Dio pour intégrer Black Sabbath s’est imposée comme “la prochaine étape logique”. Pourtant, Dio craignait que sa réputation ne joue contre lui : “Cela aurait pu être une arme à double tranchant : finir par se mettre à dos les fans de Sabbath et de Rainbow.”
C’est finalement la promesse d’une collaboration équilibrée – où il ne serait pas “le sous-fifre d’un patron”, comme avec Rainbow – qui a fait pencher la balance. Tony Iommi lui garantit une place à part entière dans le groupe. Mais c’est un autre facteur, bien plus terre-à-terre, qui a fini de le convaincre : “Le point décisif, c’est quand Wendy m’a contacté et m’a dit directement : ‘Ronnie, on a moins de 800 dollars en banque, il faut qu’on fasse quelque chose’… J’ai appelé Tony : ‘OK, mec, je suis partant. Quand est-ce qu’on commence ?'”
Cette décision entraîna aussi un changement dans la gestion du groupe. Iommi mit fin au contrat de management avec Don Arden, confia la gestion à Sandy Pearlman, et laissa Sharon, la fille d’Arden, commencer à s’occuper de la carrière solo d’Ozzy – amorçant ainsi deux trajectoires majeures du heavy metal.
