Yann Le Baraillec nous parle du prochain Motocultor Festival, de ses espoirs pour l'avenir, et plus encore

à 17 h 03 min
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Yann Le Baraillec nous parle du prochain Motocultor Festival, de ses espoirs pour l'avenir, et plus encore
© Tetralens

La quatorzième édition du Motocultor Festival se déroulera dans le Finistère à Carhaix sur le site de Kerampuilh les 17, 18, 19 et 20 août 2023, avec 110 groupes jouant sur 4 scènes.

À l’occasion de cette édition de taille, le fondateur du festival, Yann Le Baraillec, a accordé une interview à Tetralens pour MetalZone, dans laquelle il parle de l’événement de cette année, des changements apportés, de ses espoirs pour l’avenir et plus encore.

Pour plus d’informations et pour acheter vos billets, vous pouvez vous rendre sur le site du Motocultor !

Texte et photos par Tetralens (tetralens.com)

Le Motocultor est une histoire qui s’écrit depuis plusieurs années, dès 2007. Elle a connu des rebondissements, des changements de site, à plusieurs reprises. C’est une histoire assez singulière dans l’univers des festivals de musiques extrêmes français. Qu’est-ce qui caractérise selon toi l’ADN du Motocultor ?

C’est un festival de Metal en Bretagne, très éclectique et ouvert. C’est axé sur le metal extrême, un peu old school, et en même temps on s’ouvre à des choses plus modernes et à des styles un peu plus décalés ; du Rock ou d’autres groupes un peu “ovni” qui peuvent paraître surprenants mais qui sont cohérents et complémentaires à mes yeux. Cet éclectisme fait partie de l’ADN du festival, et c’est un événement à taille humaine, ce qui est très important ; il faut que ça reste comme ça.

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Le Motocultor a changé plusieurs fois de lieu, avec le changement de cette année, pensez-vous réussir à garder cet esprit convivial et “à taille humaine” ?

Maintenir et faire perdurer cet état d’esprit à Carhaix ? C’est tout l’enjeu. Afin de garder la convivialité, nous avons dû partir, malheureusement, car l’endroit [où nous étions auparavant] a subi quelques changements. Je sais qu’il y a eu des promesses de la mairie pour que dans quelques années des entreprises puissent s’y installer, etc.

Quoi qu’il en soit, nous avons vu qu’à moyen et long terme, nous ne pourrions pas continuer au même endroit. Il aurait fallu négocier des terrains à une dizaine de kilomètres, [et c’était trop compliqué]. Il aurait fallu mettre en place des systèmes de navettes ou des choses comme ça. On l’a vu au Hellfest, ce n’est pas facile et j’imagine que pour que ça se passe bien cette année, ils vont devoir mettre des moyens énormes. À notre échelle, on ne peut pas se permettre de faire des choses comme ça.

Je vois les Eurockéennes de Belfort qui sont beaucoup plus grandes que nous et on entend souvent que les campings sont loin, les gens se plaignent souvent parce que c’est éloigné. Parfois il n’y a pas de navette, ou bien elle n’arrive pas à l’heure, etc. Nous voulons que tout soit à moins d’un ou deux kilomètres [entre les scènes, les campings, etc.], et nous ne voulons pas augmenter la capacité d’accueil.

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L’objectif est donc de conserver la jauge. Et le déplacement du site vise à conserver cet esprit plutôt qu’à croître, n’est-ce pas ?

Voilà. Et là, on ne peut pas vraiment faire mieux, le camping est central entre deux aires de stationnement, qui sont à peu près à la même distance de l’aire d’entrée. L’idée était de rester compact.

Nous nous sommes également posé beaucoup de questions sur le terrain, sur l’inclinaison des installations, etc. Mais nous finalisons les études de sol et nous savons qu’il n’y aura pas de soucis.

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Parce que cette année, le festival se déroulera sur le site des Vieilles Charrues ?

Oui, nous sommes sur le même site, mais nous sommes dans leur zone d’entrée. C’est là que nous installons les scènes. Là où ils placent leur public, c’est notre camping.

Penses-tu que ce changement de site va simplifier l’organisation du festival ?

Nous avons fait plusieurs études, pour la partie restauration – nous avons eu des problèmes d’affluence – nous avons donc opté pour des food trucks. Pour la file d’attente à l’entrée, nous avons décidé d’ouvrir les portes plus tôt. Le site ouvre vers 11h30 et les concerts commencent à 12h45. Nous avons un budget serré, donc nous préférons ouvrir plus tôt plutôt que de doubler le nombre d’agents de sécurité pour fluidifier la file d’attente à l’entrée. Cette année, nous voulons mettre plus de moyens sur la signalétique à l’intérieur du festival, ainsi que sur le nettoyage des douches et des toilettes, qui peut être amélioré. […] Ah oui, et il y aura normalement des consignes pour les casiers sur demande.

La tournée “Warm Up” a-t-elle eu des retombées positives ?

Celle de janvier ? C’était un partenariat avec Access Live avec qui nous avions déjà travaillé par le passé. Ils nous ont dit qu’ils aimeraient monter une tournée comme ça qui passerait dans plusieurs villes européennes et quelques dates en France. Et ça a été mis en place l’année dernière, alors que j’y pensais déjà depuis 2019, mais il n’y avait pas de routing, de plateaux des groupes, etc.

Il y a des gens qui ont découvert le nom du festival dans différentes villes de France. Je pense donc qu’en faisant cela encore et encore, cela contribuera à la communication. L’impact semble intéressant, peut-être pas très important, mais c’est toujours intéressant de le faire.

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L’édition de cette année est-elle déjà presque complète ?

Non, pas encore. Nous sommes à peu près au même pourcentage que les autres années à l’heure actuelle ; nous suivons une courbe habituelle.

Combien d’artistes seront présents au final cette année ?

110 groupes, sur quatre jours. Je pense que l’année prochaine, nous ne proposerons qu’un pass de 4 jours. Les gens pourront toujours acheter des billets à la journée. Mais nous n’offrirons probablement plus de pass de 3 jours.

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Personnellement, quelles sont les formes de musique extrême que tu préfères ?

Je suis surtout intéressé par le Metal Progressif. Même s’il n’y en a pas beaucoup au festival. Comme j’adore le metal progressif, je préfère ne mettre que des groupes que j’aime ou n’en mettre aucun [rires]. Devin Townsend, Leprous… ce sont des groupes que j’aime vraiment.

Avez-vous des objectifs, des perspectives, des souhaits pour les prochaines éditions ?

Depuis l’année dernière, nous sommes sur une jauge de 15 000 par jour. Idéalement, nous aimerions être complets plus tôt, pour figer le modèle économique là-dessus et éventuellement faire d’autres projets dans l’année [concerts, etc.].

Depuis l’année dernière, nous essayons de constituer une équipe permanente. De sorte qu’il y ait moins de tournus d’une année sur l’autre.

Un dernier mot ?

Jusqu’à présent, le déménagement se passe bien. Il est difficile de tourner la page, mais le pari semble gagnant, alors nous sommes satisfaits !

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Cet entretien a été édité et raccourci pour plus de clarté.

À propos de Tetralens

Cette interview a été réalisée par Tetralens, qui est également la propriétaire de toutes les photos que vous avez vues ci-dessus.

Tetralens est une photographe basée à Paris. Si vous souhaitez discuter avec elle de son travail et/ou collaborer avec elle, vous trouverez toutes ses informations ci-dessous !

TETRAlens rassemble toutes les expressions de mon travail photographique, récent ou datant de plusieurs années. J’y présente principalement un extrait de mes captures de concerts live, essentiellement issus de la scène Metal et Rock, ainsi qu’un petit aperçu de mes autres sujets photographiques, tels que les paysages, les détails et l’architecture. D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu capturer à travers mon objectif ce que mes yeux voulaient immortaliser : le tranchant d’une lumière, la force d’un instant, la douceur d’un regard, l’énergie d’un moment, ces choses qui rendent le monde plus beau. Depuis mon plus jeune âge, cette passion m’a suivi dans mon quotidien ou dans mes voyages, mes yeux regardant constamment la nature, les villes et les gens comme une source d’inspiration pour nourrir mon expression artistique. Le canal le plus emblématique étant la musique live, les événements à travers lesquels l’humain est un vecteur des vibrations les plus positives.