À l’occasion du concert de Zeal & Ardor au Motocultor Festival de cette année, Manuel Gagneux, frontman du groupe d’avant-garde Metal suisse qui mélange Black Metal et negro spiritual, a accordé une interview à Tetralens pour MetalZone.
Lorsqu’on lui demande s’il souhaite continuer à expérimenter avec son son, Gagneux répond à Tetralens : “Je trouve triste que beaucoup de gens et de musiciens que je connais trouvent quelque chose qui fonctionne et s’y accrochent, mais qu’ils s’ennuient. J’ai le luxe d’explorer des choses et les gens attendent ça de moi. Je vais donc continuer à être bizarre [rires].”
Interrogé sur la montée en puissance de son groupe et si le mélange unique de genres que Zeal & Ardor affiche sur CD et sur scène fait partie de cette équation, Gagneux répond : “Je pense que c’est un peu ça et je pense que c’est aussi que nous avions une sorte d’histoire, vous savez, il y a quelque chose à quoi vous pouvez vous raccrocher. Pour beaucoup de gens, la musique est comme un bijou, une broche ou quelque chose comme ça. Et si vous portez un t-shirt [particulier], les gens se disent : ‘Oh, tu aimes les trucs sombres ou tu aimes ce genre de choses’. Et je pense que nous sommes comme une petite bague cool ou quelque chose comme ça – si vous voyez ce que je veux dire. Je pense que cela a pu nous aider.”
Parlant des groupes émergents qui expérimentent beaucoup dans la veine de Zeal & Ardor, le musicien déclare : “Je pense que c’est amusant. Je pense qu’il est important pour les gens d’explorer de nouvelles choses. Et, vous savez, si vous faites un certain type de metal établi, dans le meilleur des cas, vous sonnez comme un autre groupe qui existe déjà. Et j’aime être surpris. C’est ça le progrès, non ?”
Il confie ensuite à Tetralens qu’il aime les petits concerts dans des clubs pleins à craquer : “Je dirais que mon scénario préféré est celui d’un show dans un club qui est juste plein à craquer. Une petite salle. Tout le monde respire le même air. On pue tous ensemble. C’est mon genre de concert [rires].”
Il poursuit : “Nous n’avons pas beaucoup tourné cet été. L’année dernière, nous avons fait une centaine de concerts. C’était pas mal. Et cette année, c’est encore moins. C’est donc sain. Nous ne détestons pas la vie et nous pouvons être à la maison et nous faire à manger, ce qui est très important [rires].”
Lorsqu’on lui demande si lui et ses amis ont des projets pour les mois à venir, il répond : “Euh, je ne peux pas en parler, mais je pense que c’est une réponse suffisante [rires]. Vous voyez ce que je veux dire ? Cela veut en dire long. Il y a des choses qui se préparent.”
Avant de monter sur scène, Gagneux nous fait part des différences qu’il a constatées entre les foules américaines et européennes : “Aux États-Unis, c’est plus politique. Nous avons beaucoup de personnes de couleur à nos shows et elles s’identifient beaucoup aux paroles. Nous venons de Suisse, et si vous avez déjà assisté à un concert suisse, vous savez qu’ils sont très rigides [rires]. Il y a ce que nous appelons ‘la mer de la honte’, c’est un trou devant la scène où personne n’ose entrer. Et c’est vraiment merdique… Cela ne nous arrive plus, mais chaque fois que vous allez à un [petit] concert [en Suisse], c’est comme ça.”
Il ajoute : “C’est un peu bizarre de dire que les Allemands sont comme ceci et les Français comme cela, etc. Mais plus on va vers l’Est, plus les gens sont déchaînés – en général. Nous étions en Roumanie il y a quelques semaines, et c’était fou.”
Le dernier album du groupe, Zeal & Ardor, est sorti l’année dernière via MVKA.
À propos de Tetralens
Cette interview a été réalisée par Tetralens, qui est également la propriétaire de toutes les photos que vous avez vues ci-dessus.
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TETRAlens rassemble toutes les expressions de mon travail photographique, récent ou datant de plusieurs années. J’y présente principalement un extrait de mes captures de concerts live, essentiellement issus de la scène Metal et Rock, ainsi qu’un petit aperçu de mes autres sujets photographiques, tels que les paysages, les détails et l’architecture. D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu capturer à travers mon objectif ce que mes yeux voulaient immortaliser : le tranchant d’une lumière, la force d’un instant, la douceur d’un regard, l’énergie d’un moment, ces choses qui rendent le monde plus beau. Depuis mon plus jeune âge, cette passion m’a suivi dans mon quotidien ou dans mes voyages, mes yeux regardant constamment la nature, les villes et les gens comme une source d’inspiration pour nourrir mon expression artistique. Le canal le plus emblématique étant la musique live, les événements à travers lesquels l’humain est un vecteur des vibrations les plus positives.
