Avec son premier album Second Life, sorti le 7 février 2025, Liquid Bear franchit une étape décisive. Entre rock progressif, psychédélisme et expérimentations sonores, le quatuor parisien affirme son identité musicale et sa volonté d’exploration. Emma, alias Tetralens, les a rencontrés pour MetalZone afin d’en savoir plus sur leur démarche artistique, leur évolution et leurs projets futurs.
Un cheminement naturel vers l’album
Depuis sa formation en 2018, Liquid Bear s’est laissé le temps d’explorer et de mûrir son identité musicale. Après deux EPs (Unwind en 2018 et Heavy Grounds en 2021), ainsi que les singles The Bear et Closer to an End en 2022, le groupe a privilégié une approche progressive plutôt qu’un calendrier rigide.
“Nous avons commencé en sortant des morceaux rapidement pour apprendre à jouer ensemble et affiner notre son. Produire des EPs nous permettait d’expérimenter sans pression. Mais à un moment, on s’est dit qu’on était prêts pour un album.”
Si les premiers projets ont été réalisés en totale indépendance, le passage au format long a nécessité un regard extérieur. Liquid Bear a donc fait appel à Arthur Gouret, qui avait déjà collaboré avec eux en 2022 sur deux singles.
“Travailler avec Arthur a été une révélation. Il nous fallait une cinquième paire d’oreilles pour prendre du recul et aller plus loin dans notre son.”
Enregistré au studio Sextan (Malakoff) au printemps 2024, Second Life conserve les éléments distinctifs du groupe : une approche novatrice de la guitare (notamment l’usage d’une fretless), des harmonies vocales riches, ainsi que des arrangements mêlant orgue Hammond, synthétiseurs et drum machines.
Une musique insaisissable et en perpétuelle mutation
Difficile d’étiqueter la musique de Liquid Bear tant elle oscille entre progressif, alternatif, psychédélique et post-rock. Une diversité assumée par le groupe : “On nous demande souvent comment définir notre son, mais on ne se fixe aucune limite. Nous suivons une approche proche de King Crimson : chaque projet est une exploration. Certains entendront du prog, d’autres du grunge ou du post-rock. L’essentiel, c’est que chacun puisse s’approprier notre musique à sa manière.”
Un bon exemple de cette ouverture est Headless, l’un des singles phares de l’album, accompagné d’un clip minimaliste où seules les mains et les instruments sont visibles.
“Ce morceau est né d’une envie de proposer quelque chose de plus accessible, avec une approche plus pop. Le clip s’est imposé naturellement : on voulait une vidéo simple, sans trop de moyens, et l’idée de ne pas montrer nos visages a pris sens. Avec du recul, cela recentre l’attention sur la musique et le jeu.”
L’album alterne entre passages introspectifs et moments explosifs, à l’image de It Will Never Happen Again, qui rend hommage au rock progressif des années 70.
“C’est sans doute le morceau le plus prog de l’album, dans le sens classique du terme. Il est structuré en plusieurs parties avec des harmonies qui évoquent Emerson, Lake & Palmer ou Yes, tout en restant ancré dans notre son.”
Une dynamique collective et une tournée à venir
Chaque membre de Liquid Bear apporte sa sensibilité et ses influences, ce qui enrichit la diversité sonore du groupe.
“Nous n’avons pas une seule méthode de composition. Parfois, un morceau commence avec une simple idée musicale, d’autres fois avec un concept ou un texte. On se fait confiance, ce qui donne à l’album une grande variété.”
Les musiciens explorent aussi d’autres projets en parallèle pour canaliser leurs envies artistiques.
“On aime tous expérimenter avec d’autres styles et formations. Ça nous évite la frustration et nous permet d’explorer d’autres univers sans tout intégrer à Liquid Bear. Mais au final, ce groupe reste notre noyau central.”
Avec la sortie de Second Life, Liquid Bear est prêt à défendre l’album sur scène. Un premier rendez-vous est déjà fixé : “On fait notre release party le 16 mai au Backstage by the Mill à Paris, en compagnie de Lisa Todd qui sort aussi son album. Ce sera une soirée spéciale, et on espère annoncer d’autres dates très bientôt.”
Après une année 2024 consacrée à l’enregistrement, le groupe est impatient de retrouver la scène.
“Certains morceaux sont assez complexes et n’ont encore jamais été joués en live, ce sera un vrai défi !”
Pour conclure, le groupe adresse un message aux lecteurs de MetalZone : “Soutenez les groupes français ! Il y a énormément de projets passionnants qui méritent d’être mis en avant. Et surtout, si vous aimez notre musique, soutenez-nous sur Bandcamp plutôt que de vous limiter au streaming. C’est là que ça fait vraiment la différence pour les artistes indépendants.”
Avec Second Life, Liquid Bear franchit une nouvelle étape et affirme son identité musicale. Un album à découvrir sans tarder, et à vivre en live dans les mois à venir !
