Pour ma première date de 2023, un concert très attendu, après de nombreux reports, The Amity Affliction au Cabaret Sauvage sous la houlette de Live Nation.
Bien évidemment, Courterparts n’a pas pu être au rendez-vous et c’est Fit For A King qui a finalement rejoint la tournée, avec Gideon et SeeYouSpaceCowboy, en vue de cette soirée très dynamique.
Texte et photos par Tetralens (tetralens.com)
SeeYouSpaceCowboy
Passé l’attente le long du canal de la Villette où les casquettes et les foulards cachent un peu les visages impatients, l’afflux de personnes entre dans la salle circulaire et chaleureuse du Cabaret Sauvage.
Les lieux sont encore assez clairsemés lorsque SeeYouSpaceCowboy apparaît sur scène. Les Californiens commencent leur performance avec une énergie contagieuse, distillant à travers leur punk hardcore une atmosphère positive.
Le frontman Connie Sgarbossa est une pile électrique qui court sur la scène sans s’arrêter, prenant des poses improbables. Les autres membres du groupe, notamment Ethan Sgarbossa à la batterie, ainsi que Taylor Allen et Timmy Moreno à la guitare et à la basse, se lâchent plus progressivement tout au long du set.
Le groupe créé en 2016 à San Diego, et dont le nom est inspiré de l’univers déjanté de Cowboy Bebop, a vu sa composition quelque peu remaniée au fil du temps.
Le set est relativement court mais a réveillé le public, grâce aux titres de leur deuxième album, The Romance of Affliction, sorti en 2021 chez Pure Noise.
Gideon
Après une courte pause, c’est avec Gideon que la soirée se poursuit. Dès que les gars de l’Alabama entrent sur scène, on est surpris par le décalage entre le look du chanteur Daniel McWorther, qui semble tout droit sorti d’un film de cow-boys, et le son Metalcore, franchement pas mauvais, qu’ils nous offrent.
Gideon a déjà un bon dossier à son actif. Formé en 2008, ils ont sorti leur dernier opus en 2019, Out Of Control, le cinquième d’une série d’albums sortis avec une grande régularité depuis leurs débuts. Ce dernier disque marque notamment l’éloignement du groupe de la sphère du “Rock chrétien”.
Pas très sensible à Bite Down, que je ne trouve pas le meilleur choix pour lancer les hostilités, j’aime bien Cursed, qui sonne bien mieux en live qu’en studio, et j’apprécie la puissance de More Power More Pain, un titre joué en avant-première avant sa sortie officielle quelques jours après le concert.
Le clou de la performance est sans aucun doute No Love/No One, un très bon morceau qui tabasse sévère et clôt le set de Gideon.
Setlist :
- Bite Down
- Cursed
- More Power More Pain
- Champions
- Too Much is Never Enough
- Take Me
- No Love/No One
Fit For A King
Après un petit rafraîchissement, c’est avec un enthousiasme non dissimulé que j’entre dans la fosse alors que Fit For A King a déjà entamé son premier titre, The Hell We Create, issu du dernier album éponyme sorti en octobre 2022. Très bon choix, à la fois pour placer le dernier opus au premier plan de ce set, mais aussi un bel exemple de toute la puissance dont sont capables ces Texans, mêlant une intro galvanisante, une rythmique effrénée et une musicalité entêtante.
Je reconnais Breaking The Mirror, l’une des pépites de The Path (l’album 2020), qui met en valeur le jeu de guitare de Daniel Gailey. Vient ensuite la tornade Annihilator, et quand je dis tornade, je ne parle pas seulement du fait que le morceau est idéal pour un headbanging féroce, mais aussi de l’énergie inépuisable de Ryan “Tuck” O Leary, qui tourbillonne et saute comme un fou avec une remarquable capacité à faire tournoyer sa basse.
End (The Other Side) est un morceau qui se distingue par ses lignes vocales croisées, dont l’une est rageuse, celle de Ryan Kirby, et l’autre de Ryan, le bassiste, qui est très remarquable en live (par sa présence très appréciable). N’en déplaise à mes amis fans de hardcore : non, un passage chanté n’associe pas par défaut un groupe à Justin Bieber.
En introduisant The Price of Agony (issu de l’album Dark Skies de 2018), la foule, déjà en grande forme à ce stade, devient folle, avec une mention spéciale pour le magnifique ensemble de mouvements de cheveux au cœur de la foule !
La performance se poursuit avec Times Like This, un titre efficace enregistré avec The Ghost Inside, figurant sur le dernier album.
Bon, là, c’est moi qui vais émettre quelques réserves, When Everything Means Nothing, bien que très propre et bien construit, est pour moi un titre où le chant est beaucoup trop dominant.
La performance de Fit For A King se termine en beauté sur God Of Fire, qui se distingue par des arrangements plutôt élaborés, mais qui délivre une rage appropriée.
Setlist :
- The Hell We Create
- Breaking the Mirror
- Annihilation
- End (The Other Side)
- The Price of Agony
- Locked (in My Head)
- The Path
- Times Like This
- When Everything Means Nothing
- God of Fire
The Amity Affliction
Après ces trois premiers actes, c’est enfin au tour de The Amity Affliction de jouer et de nous donner une bonne leçon de Post-Hardcore à la sauce australienne. Et le collectif commence très fort, ne laissant pas le temps à l’ambiance de monter progressivement ; ils attaquent le set avec Pittsburgh, un de leur titre, si ce n’est LE titre, le plus populaire. C’est assez fou de se rappeler que l’album Let The Ocean Take Me date de 2014, déjà.
Évidemment, le public s’enflamme dès la première note, et le groupe fait preuve d’un engagement fantastique devant cette audience si réceptive. En bref, près de quatre minutes de bonheur où l’on est contaminé par le son du groupe.
Ils poursuivent avec All My Friends Are Dead (issu du très bon album Everyone Loves You… Once You Leave Them de 2020), un titre à l’identité plutôt ambivalente, entre passages très déliés, voix claire d’Arhen Stringer et arrangements électro pratiquement pop (pardon, mais c’est vrai), et passages à la double pédale couronnés des growls furieux de Joel Birch.
Like Love, un single de 2021 qui figurera sûrement sur le prochain album attendu en 2023, est un peu moins puissant, mais contient l’ADN de The Amity Affliction.
Avec un rythme beaucoup plus lent et régulier, mais une mélodie efficace, Drag The Lake, issu de l’album Misery de 2018, agit comme un passage calme dans la performance, qui se poursuit avec Shine On de 2015. L’énergie monte d’un cran, et le public aussi, avec Death Is All Around (2021) qui se compose d’une batterie dénuée de complexité mais efficace grâce à la maîtrise de Joe Longobardi, des riffs lancinants de Dan Brown, comme un fil rouge au sein du morceau, et d’une partie de basse très saccadée d’Arhen Stringer.
Quelques slams, un wall of death, et beaucoup de headbang accueillent sans retenue la suite du set, avec notamment le titre All Fucked Up (2016) ou encore Don’t Lean on Me (2014).
Show Me Your God, le dernier single sorti fin 2022, est un vrai régal en concert, avec certes la marque de fabrique de TAA mais plus de profondeur qu’à l’accoutumée.
Lorsque la soirée touche à sa fin, après le titre Death’s Hand, les musiciens nous offrent un dernier morceau en rappel, Soak Me in Bleach, un titre déjà fort en studio, mais qui en live se transforme en une sorte de sentiment de communion, un lien impalpable qui se propage parmi les métalleux.
Une très belle prestation, avec, je le précise au passage, un travail de qualité sur les lumières. Même si, personnellement, j’aurais souhaité entendre Coffin ce soir-là.
Setlist :
- Pittsburgh
- All My Friends Are Dead
- Like Love
- Drag the Lake
- Shine On
- Death Is All Around
- All Fucked Up
- Ivy (Doomsday)
- Show Me Your God
- Don’t Lean on Me
- Chasing Ghosts
- I Bring the Weather With Me
- Death’s Hand
Encore :
- Soak Me in Bleach
Une soirée metalcore/post-hardcore que je n’ai pas vu passer, malgré la présence de quatre groupes, finalement assez différents les uns des autres. Une réussite.
À propos de Tetralens
Cet article a été rédigé par Tetralens, qui est également la propriétaire de toutes les photos que vous avez vues ci-dessus.
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TETRAlens rassemble toutes les expressions de mon travail photographique, récent ou datant de plusieurs années. J’y présente principalement un extrait de mes captures de concerts live, essentiellement issus de la scène Metal et Rock, ainsi qu’un petit aperçu de mes autres sujets photographiques, tels que les paysages, les détails et l’architecture. D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu capturer à travers mon objectif ce que mes yeux voulaient immortaliser : le tranchant d’une lumière, la force d’un instant, la douceur d’un regard, l’énergie d’un moment, ces choses qui rendent le monde plus beau. Depuis mon plus jeune âge, cette passion m’a suivi dans mon quotidien ou dans mes voyages, mes yeux regardant constamment la nature, les villes et les gens comme une source d’inspiration pour nourrir mon expression artistique. Le canal le plus emblématique étant la musique live, les événements à travers lesquels l’humain est un vecteur des vibrations les plus positives.
