Après trois ans de report de ce concert, Paris attendait avec ardeur la reine du Metal Symphonique à la Cigale. Le public comprenant une bonne proportion de fans hardcore, cartes VIP laminées et sourires de circonstance, se presse devant les portes.
Pour l’occasion, la Finlandaise est entourée de Temperance, et de Beneath the Embers ; ces derniers clôturant leur participation à la tournée ce soir même.
Texte et photos par Tetralens (tetralens.com)
Beneath The Embers
Après quelques frayeurs organisationnelles, je suis accueillie par Clint, guitariste et cofondateur de Beneath The Embers – BTE pour les intimes. Ce groupe de Metal britannique mêlant thrash et heavy, agrémenté de tonalités Metalcore, originaire de la région de Cambridge, a pris du galon depuis Ashes, son premier EP de 2017 après s’être formé en 2016.
Je les ai découverts il y a des années dans un petit pub local qui sentait la stout (bière brune). Depuis, ils ont fait quelques concerts, et ont sorti un album plutôt bien fichu, Condemned, en novembre 2022. C’est avec cet opus qui enrichit leur discographie que les 5 larrons ouvrent le bal. Habillés de vestes à patchs à l’effigie du groupe, personnalisés par leurs noms respectifs à la manière d’une section d’armée, référence volontaire aux forces militaires dont est issu Clint Bredin.
C’est dans une salle plutôt pleine et joyeuse que le collectif entre en scène. Lewis Roland au chant, Clint Bredin, magicien du riff à la guitare lead, Quentin Radburn très efficace à la guitare rythmique, ainsi que le facétieux Liam Gloster à la basse et Spencer Churchill à la batterie commencent leur set sans attendre.
L’énergie est délivrée sans aucune retenue par Lewis, Quentin et Liam, et avec une impressionnante technicité de Clint, et une belle précision de Spencer. Il faut cependant avouer que la restitution sonore et l’équilibrage ne semblent pas leur rendre pleinement justice, aplatissant un peu trop la richesse des couches dans les compositions telles qu’on les entend sur l’album. Comme c’est souvent le cas pour les premières parties, la lumière n’est pas non plus optimale, mais cela n’empêche pas le public de répondre très positivement à la performance scénique du groupe britannique.
La performance de Lewis, parfois un peu en retrait sur les voix claires, est amplement compensée par un growl féroce et une pêche qui rappelle un peu celle d’Andy Cizek de Monuments. Pendant le set, qui mettra largement en avant Condemned, le groupe sera rejoint par des membres de Temperance dans un joyeux méli-mélo pour célébrer la dernière date de la tournée de BTE.
Pour les fans de thrash/Heavy Metal aux contours metalcore old school, je ne peux que vous conseiller de découvrir le groupe à travers Condemned, notamment les titres Drag You To The Grave, Battleborn, ou le très bon Fade Away.
Setlist :
- Contact (intro)
- Undead
- Breaking Down The Walls
- Condemned
- Drag You To The grave
- Set Me Free
- What You Become
- Fade Away
Temperance
Deuxième acte de la soirée, le collectif italien de Power Metal mélodique, à la limite du symphonique, Temperance, met incontestablement une belle ambiance, avec une discographie riche d’au moins six albums (plus des EP et un album live). Dans une performance scénique en mouvement constant, où les deux chanteurs ont des looks très similaires au point qu’il est difficile de les distinguer, se produit également une chanteuse invitée, la française Lina Victoria (Sleeping Romance) ; l’énergie frise parfois la confusion.
Peut-être en raison du départ soudain de certains membres du groupe avant la tournée, Alfonso (batterie) et Alessia (chant), la composition du groupe a dû être remaniée dans l’urgence. Cela semble se prêter à un léger manque de coordination. Néanmoins, le show est joyeux, les musiciens communicatifs, notamment lors des passages très chorégraphiés, et la performance vocale tient la dragée haute.
Avec Marco Pastorino au chant, Luka Negro à la basse, et Marco Sacchaetto à la batterie (sur la tournée), et Gabriele Gozzi également présent pour la tournée uniquement, les musiciens livrent une setlist quelque peu uniforme mais dynamique, sans se laisser déstabiliser par la coupure totale du son qui intervient vers la fin du set.
Les Italiens font participer la salle avec brio, demandant toujours plus de bruit “We are italians, we like it loud !” et remercient leurs compagnons de tournée, Beneath The Embers, et bien sûr Tarja.
Le groupe termine joliment son set avec un titre (dont je ne peux vous citer le nom) plus entraînant, avec notamment un beau passage a cappella de Lina.
Tarja
Euphorie généralisée, clameurs et regards pétillants dans la foule, Tarja Turunen, la chanteuse finlandaise la plus lyrique et emblématique du metal symphonique, fait enfin son apparition sur scène.
Le public est principalement composé de vrais fans, d’irréductibles depuis les années Nightwish où Tarja était la chanteuse, mais aussi d’adeptes acquis depuis, peut-être davantage partisans du son plus heavy metal du groupe qu’elle a réuni autour de ses talents d’auteur-compositeur-interprète.
Avec beaucoup de sourires au public dans la salle, dans la fosse, dans les gradins sur les côtés ainsi que dans les balcons, la chanteuse accompagnée de ses musiciens entonne Serene, un titre avec un bel équilibre entre délicatesse et riffs plutôt lourds, figurant sur l’album de 2019, In The Raw.
Tarja s’adresse ensuite à la foule pour exprimer sa joie d’être ENFIN ici, et dire que l’attente a été aussi longue pour elle que pour ses fans.
Le titre suivant, Demons In You, dont la version studio est un duo avec Alissa White Gluz (Arch Enemy) déroute un peu par son introduction très marquée par un style free jazz, puis bascule vers du heavy plus à mon goût, mais le public est conquis du début à la fin.
Les morceaux s’enchaînent, avec notamment Anteroom Of Death (What Lies Beneath, 2010), un bijou construit sur des bases de sonorités et une structure baroque, autour desquelles s’articulent des passages de metal symphonique du plus bel effet.
Après Diva, de Shadow Self, album de 2016, où l’échange avec le public réchauffe le cœur, la Finlandaise et ses talentueux musiciens un peu plus mis en avant sur ce titre, notamment le charismatique bassiste Doug Wimbish et Max Lilja au violoncelle, entament Goodbye Stranger, titre dont la version studio est un duo avec Cristina Scabbia (Lacuna Coil), figurant sur l’abum In the Raw (2019).
S’ensuit une performance de Wishmaster (reprise de Nightwish) qui ravira particulièrement les fans de la première heure.
Bien que la beauté nordique et la générosité scénique de la star ne gâchent en rien ses incomparables talents vocaux, l’engouement énamouré de certains fans me semble à la limite de l’excessif. La grande richesse des compositions, la précision des musiciens, et bien sûr la virtuosité de l’interprétation de Tarja suffisent à convertir quiconque se plonge dans sa discographie.
C’est dans une atmosphère beaucoup plus solennelle en solo, au clavier, que Tarja interprète The Golden Chamber (Loputon Yö) / You and I dans une magnifique démonstration vocale qui emplit la salle et les cœurs.
Après quelques autres chansons, dont Undertaker, la performance semble toucher à sa fin, mais un rappel (un peu téléphoné…) permet au public de profiter de quelques chansons supplémentaires, comme la sublime I Walk Alone, l’une des toutes premières compositions de la chanteuse dans sa carrière solo – “It all started 16 years ago with this song”.
Le concert se termine en apothéose sur Until My Last Breath.
Un show Gérard Drouot Productions très attendu et qui ne déçoit pas, tant au niveau de la setlist représentant à merveille l’univers musical complexe de Tarja, mais aussi par la qualité de sa mise en scène, notamment des lumières. Avec, cerise sur le gâteau, une belle communion entre l’artiste et son public totalement conquis.
Setlist :
- Serene
- Demons In You
- My Little Phoenix
- Anteroom Of Death
- Diva
- Goodbye Stranger
- Silent Masquerade
- Wishmaster (Nightwish cover)
- The Golden Chamber (Loputon yö) / You and I (acoustic)
- Undertaker
- Victim Of Ritual
Encore :
- Innocence
- I Walk Alone
- Dead Promises
- Until My Last Breath
À propos de Tetralens
Cet article a été rédigé par Tetralens, qui est également la propriétaire de toutes les photos que vous avez vues ci-dessus.
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TETRAlens rassemble toutes les expressions de mon travail photographique, récent ou datant de plusieurs années. J’y présente principalement un extrait de mes captures de concerts live, essentiellement issus de la scène Metal et Rock, ainsi qu’un petit aperçu de mes autres sujets photographiques, tels que les paysages, les détails et l’architecture. D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu capturer à travers mon objectif ce que mes yeux voulaient immortaliser : le tranchant d’une lumière, la force d’un instant, la douceur d’un regard, l’énergie d’un moment, ces choses qui rendent le monde plus beau. Depuis mon plus jeune âge, cette passion m’a suivi dans mon quotidien ou dans mes voyages, mes yeux regardant constamment la nature, les villes et les gens comme une source d’inspiration pour nourrir mon expression artistique. Le canal le plus emblématique étant la musique live, les événements à travers lesquels l’humain est un vecteur des vibrations les plus positives.
