Motörhead
No Sleep 'til Hammersmith

Cette modeste chronique est aussi un hommage aux trois membres originels du groupe aujourd’hui disparus: Lemmy Kilmister, Phil “Animal” Taylor, et “Fast” Eddie Clarke. Une pensée également pour Michael “Würzel” Burston, lui aussi parti trop tôt.

“No Sleep ‘Til Hammersmith” est issu de la tournée 80-81. Considéré à juste titre comme l’un des plus grands live de tous les temps, c’est le second des deux concerts de Newcastle qui nous est proposé. Le titre de cet album est sous forme de clin d’oeil, le groupe ne s’étant pas produit dans cette mythique salle londonienne lors de cette tournée.

Contre toute attente, ce live va réaliser l’impensable en se classant n°1 au Royaume-Uni, et demeurer six semaines dans le Top 10. Un réel exploit pour un album brut, hargneux et anti-commercial.

Le son est médiocre, mais le trio sonne énorme et puissant. Il n’y a pas de gras chez Motörhead, pas de solos qui s’étirent dans le temps, peu de morceaux qui excèdent les quatre minutes. Leur musique est une version sur-vitaminée du bon vieux Rock and Roll Old Shool joué à un volume délicieusement scandaleux, pied au plancher.

Lemmy a une voix rauque comme s’il avait bouffé des clous. Une voix qui sent le Blues, les bars enfumés, celle d’un Rock qui ne fait pas semblant. Il s’est imposé, avec le temps, comme l’incarnation suprême du Rock and Roll. Respecté et adulé, il reste un personnage aussi intègre qu’unique.

Il chante la gloire des roadies (“We Are” The Road Crew), la malchance persistante (Ace Of Spades), l’implacable férocité d’un monde d’acier et de béton (Iron Horse, The Hammer, Metropolis), ou encore un hymne auto-dédié (Motörhead).

Ce live est une salve de DCA, un raid viking sur des contrées apeurées, une attaque en ligne d’une Panzer Division. Bref, on en prend plein les oreilles. They were Motörhead, and they played Rock and Roll!!!! Merci pour tout messieurs.