Dans une interview exclusive pour Ultimate Guitar, le producteur Jack Endino a partagé des anecdotes sur son travail avec Nirvana pour leur premier album Bleach. Tout en exprimant son admiration pour le groupe, il a également expliqué comment Nirvana s’est perfectionné en tant que groupe live et pourquoi cet album reste une pierre angulaire unique dans leur discographie.
L’impact de Bleach et une évolution constante
Jack Endino, producteur et musicien emblématique associé au label Sub Pop, a révélé son point de vue sur le premier album de Nirvana, Bleach. Enregistré dans des conditions modestes, cet opus marque les débuts du grunge en dehors de Seattle.
Selon Endino, bien que Nevermind ait ouvert les portes du succès mondial à Nirvana, il considère que Bleach possède une authenticité brute : “Bleach est un disque très cru et direct. En comparaison, Nevermind est plus produit, presque trop lisse, ce qui crée une barrière entre moi et le groupe.”
Cependant, il reconnaît que cette production sophistiquée a permis à Nirvana de connaître un immense succès commercial : “C’était la bonne production pour ce moment-là. On ne peut pas contester quelque chose qui sonne aussi bien à la radio et qui vend autant d’albums.”
Une progression marquante en live
Endino se souvient également des débuts de Nirvana en tant que groupe live. Il explique que, malgré leur talent brut, leurs performances scéniques initiales laissaient à désirer : “Leurs concerts n’étaient pas aussi bons à l’époque parce que Kurt essayait encore de trouver comment chanter et jouer en même temps. Mais en studio, sa voix était incroyable parce qu’il ne jouait pas de guitare en chantant.”
Cette faiblesse initiale a été surmontée grâce à une intense période de tournée : “Ils ont passé du temps sur la route, notamment en Europe et sur le circuit Sub Pop, en première partie de groupes comme Tad. Ils se sont clairement améliorés, et c’était ce qu’il fallait pour franchir un cap.”
Un talent brut évident dès le départ
Malgré ces débuts hésitants sur scène, Endino a toujours cru en le potentiel de Nirvana : “J’ai tout de suite aimé le groupe. En studio, ils étaient excellents. Kurt avait une voix exceptionnelle, et le groupe avait ce petit quelque chose de spécial.”
Certaines des premières démos enregistrées par Endino ont fini par être incluses sur la compilation Incesticide. Il se souvient avec enthousiasme de l’époque où il partageait ces enregistrements pour faire connaître le groupe : “J’essayais de faire écouter la cassette à des gens, et pour une fois, cela a fonctionné. C’est rare, mais dans ce cas précis, cela a aidé Nirvana à se faire remarquer.”
