Après Comment créer son propre Home Studio et Quelques infos pour commencer à écrire vos propres chansons, voici le dernier volet de cette trilogie de tutos : Quelques infos pour commencer à mixer et masteriser des chansons.
Vous ne trouverez pas toutes les réponses à vos questions ici. Comme les autres tutos, il s’agit d’infos pour mettre le pied à l’étrier, ceci n’est certainement pas un guide exhaustif des pratiques les plus optimales. C’est un point de départ.
Vous avez donc déjà enregistré votre musique, soit en line in (instruments en direct dans la carte son), soit avec des micros, et vous avez probablement programmé quelques éléments. Voici donc quelques infos pour commencer à mixer et masteriser vous-même.
Un point sur le son
L’oreille humaine entend habituellement de 20hz à 20khz. En dessous de 20hz, on n’entend plus les basses, bien qu’on puisse encore les sentir physiquement. De même, au delà de 20 khz, les fréquences ne sont plus perceptibles. À noter que la gamme de fréquences audibles réduit avec l’âge (et les éventuels traumatismes).
Si vous voulez connaître votre capacité excate, il existe des tests en ligne. Néanmoins, faites attention aux enceintes et/ou au casque que vous utilisez. Assurez-vous que votre système sonore est capable de reproduire les fréquences demandées dans le test.
Le spectre sonore est la représentation graphique d’un son. Un son pur est une vibration périodique de l’air à une certaine fréquence et une certaine amplitude. Tous les sons ont une fréquence relativement distincte. La fréquence correspond au nombre de vibrations par seconde. S’il y en a peu on entend un son grave, s’il y en a davantage on entend un son aigu. On exprime la fréquence en Hertz (Hz).
Voilà une manière d’appréhender le spectre sonore dans son ensemble :
– Ultrasons -> 16 khz et +
– Aigus -> de 5 khz à 16 khz
– Médiums hauts -> de 2,5 khz à 5 khz
– Médiums -> de 300 hz à 2,5 khz
– Médiums bas -> de 150 hz à 300 hz
– Basses -> de 20 hz à 150 hz
– Infrasons -> de 0 hz à 20 hz
Mixer
Le mixage audio est l’opération technique et artistique par laquelle un certain nombre de sources audio sont mélangées afin de parvenir à un équilibre cohérent, en intervenant sur le volume, l’égalisation, la dynamique et la spatialisation.
Voici quelques étapes pour ne pas se perdre :
L’organisation :
– Ouvrir son DAW
– Placer ses pistes sons qui ont préalablement été organisées dans l’ordre suivant (en général) : Batterie > Basse > Guitares > Chant > Claviers > Orchestrations > Effets
– Diriger les pistes (ou les groupes de pistes) vers des lignes de mixage indépendantes, ce qui vous permettra d’appliquer différents plug-ins à chaque groupe arbitrairement créé et donc de mixer les éléments séparément
Les étapes du mixage :
– Étape 1 : Balancer le volume des sons
– Étape 2 : Compression
– Étape 3 : EQ (égalisation)
– Étape 4 : Effets (reverb, delay, distorsion, etc…)
– Étape 5 : Automation (Modification des mouvements du volume et/ou des effets à des moments précis de la composition)
Le cycle peut se répéter indéfiniment jusqu’à satisfaction.
Lors d’une session de mixage, il est courant d’utiliser une chanson de référence. Non pas pour copier et essayer de faire pareil, mais pour avoir une idée de l’équilibre entre les sons que vous appréciez.
Comment devenir bon ? S’exercer et travailler son oreille… Pas de secret, il faut du travail et du temps.
Masteriser
Après avoir mixé, il sera temps de masteriser votre chanson. Le mastering est le processus consistant à transformer votre mix final en un fichier qui servira à la diffusion. Son but premier est de rendre le tout homogène, et de s’assurer qu’il soit aux normes du marché. Dans le Metal par exemple, au niveau du volume, on tourne autour de 10 RMS (bien que cela change avec les années). RMS est l’acronyme de Root Mean Square. Il s’agit du processus utilisé pour déterminer la puissance moyenne de sortie des haut-parleurs sur une longue période de temps.
Un exemple d’une chaîne de mastering digitale :
– Étape 1 : Compresser le Master Bus avec un compresseur adapté pour ce genre de tâches (ex : SSL Native Bus Compressor)
– Étape 2 : Égaliser le Master Bus avec un EQ en Linear Phase (ex : FabFilter 2)
– Étape 3 : Ajouter un peu de distorsion avec un Multiband Exciter (ex : Ozone Exciter)
– Étape 4 : Placer un premier Maximizer (ex : Ozone Maximizer)
– Étape 5 : Placer un Limiter (ex : Event Horizon)
– Étape 6 : Placer un deuxième Maximizer et ajuster jusqu’à avoir trouvé le volume recherché
– Étape 7 : Utiliser un Audio Spectrum Analyzer afin de vérifier si le spectre et le volume sont bien ceux désirés (ex : Span Voxengo)
Pour aller plus loin
Si vous voulez aller plus loin, de nombreux professionnels offrent des leçons ou des formations en ligne (URM Academy, Adam “Nolly” Getgood, Brian Hood, Jordan Valeriote, etc…).
Voilà, dernière chose, n’oubliez pas de prendre plaisir à ce que vous faites ! Il est facile de tomber dans les méandres du perfectionnisme et de la névrose, alors restez conscient !
