Vous aimez la musique ? Vous savez composer, et vous avez envie d’enregistrer vos chansons ou vos reprises afin de les partager avec le monde ? Eh bien, si vous n’avez pas assez d’argent ou pas envie de vous stresser à louer un studio et un ingé son, la meilleure alternative est le Home Studio.
Dans ce premier épisode des tutoriels MetalZone, vous trouverez un guide simple et efficace pour créer votre propre Home Studio en seulement quelques étapes. Commençons.
01. Ordinateur
De nos jours, un ordinateur est bien évidemment la base. Presque plus personne n’enregistre que sur du matériel analogique. La plupart du temps, ça se passe dans un environnement hybride, mi-analogique, mi-numérique, et parfois même “100% in the box”, c’est-à-dire uniquement avec un ordinateur et des plug-ins.
Pour être à l’aise de ce côté là, il vous faudra un ordinateur avec au moins 4 ou 6 go de ram, idéalement 8 ou plus, comme ça vous êtes tranquille. Un processeur rapide et une carte graphique correcte sont aussi conseillés, et le reste qui va avec, bien sûr.
Néanmoins, vous pouvez enregistrer même avec un ordinateur moins puissant. Vous serez juste plus vite limité quand viendra le temps de programmer des éléments ou mixer vous-même votre musique.
02. DAW
DAW sont les initiales de “Digital Audio Workstation”, qui signifie “station audionumérique” en français. Il s’agit d’un ensemble d’outils électroniques, conçu pour enregistrer, éditer, manipuler, créer et lire des contenus audionumériques. En gros, c’est le logiciel dans lequel tout se passe.
Il existe des DAWs gratuits, mais ils sont vite limités, comme par exemple Audacity. Le gros souci, c’est que vous ne pouvez pas programmer quoi que ce soit dans ce type de DAW, et que vous ne pouvez pas non plus créer des chaînes de plug-ins (qui sont essentielles pour mixer et masteriser du son). Malgré tout cela, ce type de logiciel vous permettra de débuter paisiblement et faire vos premiers pas dans le monde de l’audio sans payer un sou.
Après, il existe la catégorie des DAWs payants, qui sont utilisés tout autant par les amateurs que les professionnels du milieu. Aujourd’hui, tous les DAWs payants proposent globalement les mêmes fonctionnalités. Vous n’avez pas à vous inquiéter, votre choix ne vous limitera pas. La seule chose qui change est la prise en main et vos goûts personnels. Par exemple, les gens qui produisent de la musique électronique auront tendance à préférer FL Studio, et les métalleux utiliseront plutôt Cubase, Pro Tools ou Logic. Néanmoins, vous pouvez très bien faire de l’électro dans Cubase, Pro Tools ou Logic, et faire du Metal dans FL Studio.
Voici une liste de quelques-uns des DAWs les plus couramment utilisés, rangés par ordre alphabétique :
03. Interface audio
Après le DAW, il vous faudra une interface audio pour relier votre ordinateur à vos micros et instruments. Les paramètres à prendre en compte sont les pré-amplis, la résolution et le nombre de canaux selon ce que vous voulez enregistrer. Mais, je suppose que pour commencer vous n’allez pas enregistrer de la batterie ou un orchestre donc 1 ou 2 canaux suffiront.
Pour commencer, voilà quelques interfaces qui sont plus que correctes :
– Focusrite Scarlett 2i2 3rd Gen
04. Enceintes et/ou casque
Ensuite, il est temps de choisir une bonne paire d’enceintes ou un casque studio afin de pouvoir écouter ce que vous avez enregistré, puis éventuellement le mixer et masteriser.
Il faut savoir que si vous comptez travailler dans une pièce acoustiquement non-traitée, il est conseillé d’utiliser un casque car la reverb naturelle présente dans une pièce standard est très trompeuse. Les pro du mix vous diront majoritairement que mixer sur des enceintes est mieux, mais tout le monde ne peut pas se permettre ce luxe. De plus, de nombreux ingés ont des résultats incroyables avec des casques. Cela dépend surtout de vos compétences.
Il y a pas mal de facteurs à prendre en compte lorsqu’on choisit des enceintes ou un casque, mais pour faire simple, si vous avez l’occasion de tester du matériel faites-le, car ce qui est écrit sur le papier c’est bien mais utiliser vos oreilles c’est mieux.
Du coup, voici quelques recommandations pour débuter :
Enceintes :
Casques :
– Beyerdynamic DT-770 Pro 250 Ohms
05. Micros et câbles
Maintenant, c’est au tour des micros et des câbles. Au départ, vous n’aurez probablement pas besoin d’une panoplie de micros pour vous éclater. Il suffira de 2/3 assez polyvalents qui vous permettront d’enregistrer de la voix, de la guitare, de la basse, etc… N’oubliez pas de prendre des pieds de micro adaptés à vos besoins, ainsi qu’un pop filter pour votre micro voix.
Voici donc quelques micros polyvalents qui valent le coup :
Au niveau des câbles, essayez de prendre ceux avec une bonne qualité de fabrication, ainsi que la taille adaptée à vos besoins. Il ne vous faudra probablement que 2 types de câbles : des Jack pour vos instruments et des XLR pour vos micros.
Voilà quelques bons câbles :
– Sommer Cable The Spirit XXL Instr. 3.0 – Jack
– Harley Benton GC 6 PR Vintage Red – Jack
– Monster Cable Classic Microphone 30 WW – XLR
– Pro snake TPM 6 – XLR
06. Instruments, équipements et plug-ins
Bon bien évidemment, si vous êtes guitariste, vous n’aurez pas besoin de vous acheter une guitare. Même chose si vous êtes batteur, bassiste, claviériste, chanteur, etc…
Mais, ce dont vous allez avoir besoin, c’est des autres instruments que vous souhaitez enregistrer. Ou, si vous ne savez pas en jouer et que vous voulez faire des démos, ou que vous voulez vous spécialiser dans le domaine de la programmation d’instruments virtuels, il va falloir acheter des plug-ins.
Les plug-ins sont des modules d’extension. C’est comme un mini-logiciel que vous ajoutez à l’intérieur de votre DAW. Il en existe des milliers pour d’innombrables fonctionnalités. Certains sont des instruments virtuels (batterie, basse, guitare, clavier, instruments orchestraux et ethniques…), d’autres sont des simulations numériques de matériel analogique (compresseur, reverb, delay, etc…).
Faire un panier de plug-ins peut vite devenir cher. Cependant, il existe quelques sites sympathiques avec des archives gratuites, et si vous cherchez un peu il y a des pépites ! Par exemple, il existe VST 4 Free. On vous laisse faire un tour pour les intéressés.
Pour les plug-ins pro, vous pouvez faire un tour sur Thomann, ainsi que sur les sites des compagnies qui créent ces plug-ins (Waves, Universal Audio, Antares, Toontrack, Soundtoys, etc…). On parlera plus des plug-ins essentiels lors d’un prochain tuto orienté sur le thème du mixage audio.
Petit bonus, veuillez noter qu’une chose qui vous sera utile à coup sûr est un contrôleur MIDI. Ainsi, vous pourrez jouer sur un piano relié à votre DAW, au lieu de tout programmer à la souris (si vous utilisez des instruments virtuels).
07. Traitement acoustique
Après tout ce matériel, vous avez cette étape facultative qui est le traitement acoustique. Si vous avez opté pour un casque et que vous comptez programmer votre batterie et enregistrer vos instruments “in the box” (en dial-in), vous n’aurez pas ce problème, à part pendant l’enregistrement des voix.
Vous pouvez donc traiter acoustiquement votre pièce pour enlever la reverb naturelle, et avoir un son plus pur et plus modelable. Le traitement acoustique est quelque chose d’assez complexe, ça dépend vraiment de pas mal de facteurs, comme la forme, la taille de votre pièce, les choses qui se trouvent à l’intérieur, les matériaux, etc… C’est pourquoi on n’en parlera pas plus en profondeur ici. Peut-être plus tard. En attendant, si vous vous y connaissez un peu, vous pouvez aller acheter un peu de mousse et des bass traps sur Thomann !
Aussi, si vous avez déjà traité votre pièce et que vous cherchez des infos supplémentaires. Il existe des logiciels de “room correction”, afin de compenser et corriger le son qui sort de vos enceintes en fonction de votre pièce. C’est assez pointu, on n’en dira pas plus ici, mais voici quelques noms qui pourraient vous donner des pistes : IK Multimedia ARC System 2.5, Sonarworks Reference 4 et Dirac Live Room Correction Suite.
08. Entraînement auditif
Voilà, la dernière étape c’est de bosser ! Alors, écoutez, jouez, enregistrez, mixez, expérimentez, et surtout n’oubliez pas de vous amuser ! On tombe parfois très vite dans les méandres du perfectionnisme et de la névrose, alors pétez un coup et faites vous plaisir !
On se retrouve au prochain tuto 🙂