Ce qui devait être le dernier concert du groupe l’a propulsé vers une autre grande aventure musicale.
Une formation chaotique
Au départ, Olaf et Stef ont formé le groupe Béruriers (ou Les Béruriers) en 1978 en référence à l’adjoint du commissaire San-Antonio des romans de l’écrivain Frédéric Dard. Cette première mouture était une formation de Rock classique avec un seul concert à son actif, à la MJC de Nogent-sur-Marne, en 1979. Stef, le guitariste fondateur, a changé de style et a quitté le groupe. Puis, François est arrivé à la fin de l’année 1979.
Entre 1980 et 1982, la formation de base a été composée du trio François (chant), Olaf (guitare), Pierrot (guitare) et de la fameuse boîte à rythmes d’Electro Harmonix. Pendant cette période chaotique, le line-up a changé continuellement autour de ce trio de base. Les Béruriers se sont inventés de multiples appellations : Béruriers rebelles, Béruriers véritables, Béruriers Army, Béruriers moines, Béruriers UTDM, Barbelés, Poli-Mili< et autres…
Le style de musique du groupe s’inspire de celui de Métal Urbain : une voix, une boîte à rythmes et une guitare électrique saturée. Le groupe a donné moins de dix concerts, principalement dans des squats ou dans la rue à l’occasion de la Fête de la Musique.
À ce moment-là, Pierrot a été appelé pour servir la France, puis, ayant déserté, il s’est vu contraint de faire un séjour en prison. Pour le remplacer, les Béruriers ont alors fait appel au guitariste du groupe Guernica, Loran, qui a rejoint le groupe définitivement par la suite. En décembre 1982, Olaf, parti également au service militaire, en Allemagne, a annoncé qu’il quittait le groupe dans une lettre adressée à François.
François et Loran ont alors décidé de faire un concert d’adieu, en hommage, marquant la fin à l’aventure des Béruriers. En signe de deuil, ils ont adopté un nouveau nom : “Bérurier Noir”. Le concert d’adieu s’est déroulé le 19 février 1983 à l’usine de Pali-Kao (une ancienne papeterie du XXe arrondissement de Paris qui accueillait la frange la plus “alternative” des artistes parisiens). C’est au cours de ce concert qu’ils sont apparus masqués pour la première fois et qu’une aventure singulière a commencé.
Au lieu d’être un final, ce spectacle les a propulsés en avant. Après avoir sorti le live de ce premier concert en K7 sur le label alternatif (V.I.S.A.), d’autres concerts ont suivi. Le troisième concert de Bérurier Noir a été organisé dans la salle de La Roquette, devant 1 000 spectateurs, lors d’un festival alliant défilé de mode et musique alternatives. L’accueil a été chaleureux et le groupe a joué trois fois le titre Lobotomie pour faire plaisir à son public.