“Un disque qui ravira autant les fans de la première heure que ceux qui avaient pu décrocher en chemin” : Dream Theater retrouve son mordant avec Mike Portnoy sur Parasomnia

à 15h34
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“Un disque qui ravira autant les fans de la première heure que ceux qui avaient pu décrocher en chemin” : Dream Theater retrouve son mordant avec Mike Portnoy sur Parasomnia
© Mark Maryanovich (Presse)

Après 15 ans d’absence, Mike Portnoy est de retour derrière les fûts de Dream Theater, et avec lui, un vent de renouveau souffle sur le groupe. Parasomnia, leur quinzième album studio, marque non seulement une réunion très attendue par les fans, mais aussi une évolution marquée vers une approche plus sombre, plus compacte et plus agressive. Construit autour du thème des troubles du sommeil – de la paralysie nocturne aux terreurs nocturnes – cet album s’affirme comme l’une des œuvres les plus cohérentes et captivantes du groupe depuis Metropolis Pt. 2: Scenes from a Memory.

Un son plus direct, une ambiance plus lourde

Dès les premières notes de Parasomnia, on sent un changement de direction. Exit les envolées parfois excessives et les démonstrations techniques gratuites, cet album se veut plus resserré, plus percutant. Night Terror, premier single dévoilé, est une démonstration de puissance qui capture toute l’intensité du Dream Theater des grandes heures. La rythmique de Portnoy est aussi fluide qu’implacable, propulsant le morceau avec une énergie renouvelée. Les riffs massifs de John Petrucci s’entremêlent avec des mélodies vocales prenantes, tandis que Jordan Rudess opte pour un jeu plus épuré, rappelant l’ère Kevin Moore, où les claviers servaient avant tout l’atmosphère.

Cette approche plus tranchante se retrouve sur A Broken Man, où Dream Theater flirte avec des sonorités plus modernes, évoquant parfois Protest The Hero dans la vivacité des structures rythmiques. Quant à Midnight Messiah, il fait écho à l’époque Train of Thought, poussant encore plus loin l’agressivité avec des passages presque punk-metal et des solos ciselés.

Une épopée immersive et un final magistral

Si l’album dans son ensemble privilégie la concision et l’efficacité, Dream Theater prouve qu’il n’a rien perdu de sa grandeur avec The Shadow Man Incident. Cette fresque de 20 minutes, qui clôt l’album, est une pièce monumentale qui justifie pleinement sa longueur. Contrairement à certaines compositions passées du groupe où la virtuosité prenait parfois le pas sur l’émotion, The Shadow Man Incident réussit l’exploit de raconter une histoire palpitante, chaque section apportant une progression dramatique jusqu’à une conclusion à la fois puissante et cathartique.

Une alchimie retrouvée

Le retour de Mike Portnoy ne se limite pas à sa prestation derrière la batterie. Sa patte est palpable dans le songwriting, ramenant un équilibre qui avait parfois manqué aux albums post-Black Clouds & Silver Linings. Ce n’est pas seulement un retour aux sources, mais une véritable modernisation du son Dream Theater, avec une production massive et une volonté de se recentrer sur l’essence même du groupe : des compositions immersives et émotionnellement riches.

Conclusion : un réveil en fanfare

Avec Parasomnia, Dream Theater prouve qu’il est encore capable de surprendre et de se réinventer. C’est leur album le plus cohérent et inspiré depuis des années, porté par une approche plus directe et un sens narratif affûté. Mike Portnoy ramène cette dynamique et cette fougue qui faisaient tant défaut aux dernières productions, tandis que le reste du groupe suit avec une précision et une intensité redoutables. Un disque qui ravira autant les fans de la première heure que ceux qui avaient pu décrocher en chemin.

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