Avec The Screaming Of The Valkyries, Cradle Of Filth livre l’un de ses albums les plus convaincants depuis les années 1990, mêlant avec brio black metal gothique, mélodies flamboyantes et énergie théâtrale contagieuse.
Un retour triomphal à l’élégance macabre
Disponible dès maintenant via Napalm Records, The Screaming Of The Valkyries marque le quatorzième chapitre discographique de Cradle Of Filth. Et quel chapitre ! À travers neuf morceaux à la fois brutaux et raffinés, le groupe britannique affirme son statut de maître du black metal gothique, tout en injectant une nouvelle vitalité à sa formule éprouvée.
Dès l’ouverture avec To Live Deliciously, le ton est donné : riffs thrash acérés, harmonies à la Iron Maiden, touches symphoniques lugubres, le tout porté par les cris caractéristiques de Dani Filth. Mais au lieu de ralentir la cadence après cette entrée en matière féroce, l’album maintient une intensité remarquable, sans jamais sacrifier la diversité.
Entre tradition et renouveau
The Screaming Of The Valkyries parvient à équilibrer le meilleur des différentes ères du groupe. On y retrouve l’élégance noire de Midian (2000), l’éclat pop maîtrisé de Thornography (2006), la flamboyance de Nymphetamine (2004) et la folie décadente de Dusk And Her Embrace (1996). Un condensé de ce que Cradle Of Filth fait de mieux, sublimé par une production ciselée et une écriture plus concise et directe que jamais.
Les nouveaux membres, le guitariste Donny Burbage et la chanteuse/claviériste Zoe Marie Federoff, apportent un vent de fraîcheur notable. Zoe, en particulier, impressionne par sa prestation sur Malignant Perfection et Non Omnis Moriar, où sa voix angélique contraste avec la noirceur ambiante, flirtant parfois avec les sphères de Within Temptation ou Nightwish.
Un album complet et jubilatoire
Du groove black & roll de The Trinity Of Shadows à l’ambiance baroque d’Ex Sanguine Draculae, chaque morceau a son identité propre. Dani Filth, plus en forme que jamais, module ses cris avec une expressivité retrouvée, alternant entre théâtralité maléfique et attaques viscérales. La section rythmique, menée par Martin Skaroupka, se montre d’une précision infernale, tandis que les guitares s’entrelacent avec une virtuosité macabre.
Clôturé par When Misery Was A Stranger, un final sombre et poignant, l’album confirme que Cradle Of Filth n’a rien perdu de sa verve. Bien au contraire : le groupe semble s’épanouir pleinement dans cette deuxième jeunesse artistique entamée avec Hammer Of The Witches.
The Screaming Of The Valkyries n’est pas seulement un excellent album de plus dans la discographie de Cradle Of Filth : c’est un manifeste éclatant de sa pertinence actuelle, une célébration de son héritage et une déclaration d’amour au metal extrême le plus théâtral et passionné. Les fans de la première heure comme les néophytes y trouveront de quoi frissonner.
