“Moins tortueux, plus jouissif” : Imperial Triumphant signe un album aussi chaotique que jubilatoire avec Goldstar

à 17h45
Lecture 3 min.
“Moins tortueux, plus jouissif” : Imperial Triumphant signe un album aussi chaotique que jubilatoire avec Goldstar
© Alex Krauss (Presse)

Avec Goldstar, Imperial Triumphant livre un album de metal extrême jubilatoire, brut et inventif, qui rompt avec les productions lisses et surproduites du moment. Disponible dès maintenant, ce disque affirme avec panache l’identité artistique du trio new-yorkais.

Un retour en force, entre opulence et chaos

Difficile d’imaginer comment Imperial Triumphant pourrait réinventer encore son esthétique unique mêlant décadence jazz, opulence new-yorkaise des années 1930 et extrémisme sonore. Pourtant, après un passage à vide post-Alphaville, le groupe semble avoir trouvé la solution : embrasser le chaos avec humour et générosité. Moins tortueux que Spirit of Ecstasy (2022), Goldstar se veut un concentré d’énergie, un feu d’artifice de moments dissonants et théâtraux, aussi explosifs que surprenants.

Les premiers morceaux, comme Eyes of Mars et Gomorrah Nouveaux, donnent le ton : riffs incisifs, claviers spectaculaires, slap bass délirant et percussions infernales. Le groupe ne cherche plus à plonger l’auditeur dans un enfer sonore, mais à le faire danser sur ses cendres. Le tout reste évidemment ancré dans un metal expérimental dense, mais s’autorise une forme de plaisir immédiat, bienvenu dans une scène souvent obsédée par la complexité et l’austérité.

Une production organique qui tranche avec la tendance

Un des grands atouts de Goldstar réside dans sa production (signée Colin Marston), particulièrement naturelle et vivante. À l’heure où de nombreux albums de metal (surtout les plus populaires) semblent tous passés entre les mains de Zakk Cervini, avec des sonorités numériques standardisées, Imperial Triumphant choisit l’authenticité. Cela donne à l’ensemble une texture rugueuse, presque improvisée, qui colle parfaitement à l’esthétique déglinguée du disque.

Quelques longueurs, mais beaucoup de panache

Certes, l’album accuse un creux vers son milieu, avec quelques morceaux moins marquants ou plus anecdotiques. Pourtant, ces petites baisses d’intensité n’entament pas vraiment la dynamique globale, tant Goldstar regorge de passages mémorables.

Le final Industry of Misery achève d’enfoncer le clou avec un solo de guitare digne de Dream Theater, et des riffs qui rappellent d’autres grands du rock. Une manière exubérante de clôturer un album qui fait du ravissement sonore sa priorité absolue.

Un nouvel âge d’or pour Imperial Triumphant ?

Sans égaler les hauteurs d’Alphaville, Goldstar réussit brillamment à redéfinir le style d’Imperial Triumphant en se libérant d’un certain académisme. C’est un disque festif, extravagant, volontairement cabossé mais furieusement jouissif. Une invitation à relâcher la pression, à rire de l’apocalypse, à headbanger sur les ruines de la modernité.

Un excellent album de metal extrême, original et inspiré, qui mérite qu’on s’y attarde. Goldstar est disponible dès maintenant.

Plus d'actus sur Imperial Triumphant
L'actu Black Metal