Cream
Disraeli Gears

Disraeli Gears, album référence de Cream – Ok, ce n’est pas très original mais dans un élan de nostalgie sonore, je me suis retrouvé à jouer « Sunshine Of Your Love » et si mon cœur est parti à Sabbath et Motörhead ; aussi loin que je me souvienne c’est grâce à Cream que le son Rock m’a marqué.

On retourne dans le passé, et plus particulièrement dans les 60’s , pour le récap : les U.S.A ont la mafia, les cadillacs et les Chevy Impala en plus des rockstars ; L’Angleterre dévoile leurs talents musicaux, et moi en France je suis dans un coin bien isolé de tout ça… En 1967 sort Disraeli Gears, autant vous dire que je l’ai découvert gamin quelques années plus tard au début des années 70 je crois, ce son si épais (je me demande bien comment je le qualifiais avant de devenir musicien) et lourd mais sans distorsion criarde (encore non utilisée à cette époque) ce n’était que de la fuzz, effet qui m’était évidemment inconnu à l’époque.

Ce son, si vous avez eu la chance de le découvrir, c’est comme une batterie très proche de vous dans le sens où il parcourt vos os et raisonne là-haut, c’est omniprésent comme son, surtout lié aux basses lourdes de l’époque. C’était surtout étonnant quand on le découvrait tardivement et qu’on passait de Howlin’ Wolf et Chuck Berry à Cream.

Cream c’est quand même les proto Hard-Rock et ; dans le style que The Stooges était le proto Punk ; du Blues pleine puissance à haut volume (High Voltage ?) tout en restant sur la vague Psyché (qui sera remise en jeu avec un certain Hendrix et son son lourd mais mélodique et plus tranchant) ; puis ils avaient Eric Clapton un des meilleurs bluesman qui avait déjà ce petit jeu de faire « chanter » sa guitare, certes en dissonance parfois, pour le côté planant mais enivrant.

Bref, j’adorais ce son mais je venais (dans les mois voire années qui ont suivi) de découvrir ce son lourd mais multiplié par 10 en la personne de Tony Iommi, « Ok, c’est ce son que je veux » (encore aujourd’hui je regarde les nouveaux Laney et n’importe quel autre matos me rapprochant de ce son) puis encore plus tard en la personne de Lemmy : « Et si je devenais bassiste ? ». Les amplis à lampes et les pédales de saturations étaient mes amis, et encore aujourd’hui quand je joue c’est souvent avec ce vieux son rauque qui me rappelle ces vieux albums aux pochettes désormais jaunes et disques un peu mous, à cette odeur de vieil ampli couvert de tweed et aux lampes qui chauffent.

Je me rends aujourd’hui compte que c’est ce son qui m’a inspiré, voire Mr. Clapton tout court qui me conduit plus tard vers mon guitare hero Keith Richards (ou Jimmy Page en plus de Iommi ; le choix est trop dur) qui me renverra lui-même à Chuck Berry ; Buddy Guy ; et tous ces gars qui étaient meilleurs que les blancs de la musique populaire qu’écoutaient tout le monde. Ils savaient comment faire chanter leurs instruments et faire ressentir la musique, après tout il la vivait.

Comme quoi, même un album qui ne nous vient pas tout de suite à l’esprit peut influencer toute notre vie, je m’en suis rendu compte récemment alors j’en ai profité pour rappeler à quel point cet album, en plus d’être excellent, a marqué l’histoire de la musique elle-même, et a influencé tout le genre Hard-Rock qui nous mènera plus tard au Metal, comme quoi tout est lié…

PS : La pochette est juste magnifique, j’ai veillé à la conserver en bonne état depuis toutes ces années.