À la sempiternelle interrogation sur le meilleur album, la communauté metal répond en grande majorité Abigail concernant l’ex-chanteur de Mercyful Fate. J’aime bien sans pour autant approuver, et objecte humblement en proposant son album de 1989, en l’occurrence celui par lequel a débuté ma passion pour le danois horrifique. De King et au crépuscule des 80’s, je découvrais un choc visuel avec les intriguantes vidéos de Family Ghost et Welcome Home. Celle en noir et blanc de Sleepless Nights confirmait son (bon) goût pour le macabre et l’horreur gothique à la Mario Bava. L’écoute de Conspiracy s’imposait donc…
Ce disque conclue d’un récit débuté avec Them (King au centre d’un complot surnaturel et familial qui lui coûtera sa santé mentale, puis la vie) et reste, vous l’aurez sans doute compris, mon préféré, et de loin le meilleur qu’a pu sortir le groupe!
Il profite d’une production qui sonne plus maîtrisée à mes oreilles que sur Abigail car moins polissée, et moins brouillonne et tout aussi agressive que sur Them.
On retrouve aussi cette maîtrise dans les compositions, avec une entrée en matière en mode montagnes russes (At the graves) et un final d’autant plus (sur)prenant qu’il est instrumental (Cremation). Car entre autres étoiles alignées vers une même réussite, il y a cette voix déroutante pour certains, stationnant à des hauteurs stratosphériques (mais capable aussi de fouiller les entrailles de l’enfer avec Sleepless nights), la batterie metal mais puissamment rock de Mikkey Dee, et les duels de guitares infligés par le fidèle Andy LaRoque et l’impitoyable Pete Blakk (Sleepless Nights encore, A visit from the dead, Victimized).
Rien n’est à jeter dans cet album qui demeure pour moi le sommet discographique de King Diamond. Pour les raisons invoquées plus haut, mais aussi parce que dès le départ de leur batteur, le groupe entamera une décennie avec un personnel trop changeant et une inspiration moins féconde. On remontera éventuellement à Abigail 2, 13 ans plus tard, pour lui trouver un regain de forme au service d’une richesse mélodique plus affirmée (à défaut d’être renouvelée).
Alors oui, chacun aura son préféré de King Diamond (d’autres préféreront Mercyful Fate), mais Conspiracy mérite une redécouverte pour quiconque affectionne le heavy metal quand il s’associe pleinement aux ambiances gothiques et l’épouvante!
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