“Attention mesdames et messieurs, dans un instant ça sera terminé, veuillez tous quitter vos fauteuils tranquillement
5, 4, 3, 2, 1 – partez, tout le décor sera replié et tous les projecteurs vont s’éteindre en même temps” (*remerciements à M. Fugain).
Pour eux, c’est “the End of the road”, terminé, rideau, merci mesdames, messieurs, c’était bien ces presque 50 ans à vos côtés… si ça continue les “Tears are falling” vont dégommer le maquillage mais c’est pas grave, après tout, y’a un moment où les masques doivent tomber pour ne plus jamais être portés à nouveau…
Après ce mélodramatique préambule, on va faire un saut de 46 ans dans le passé…
C’est mon album de KISS préféré… peut-être celui qui impose la stature internationale du quartet, en tous cas, c’est celui qui leur donnera leurs titres de noblesse.
Ce Destroyer, quatrième album studio sorti en 1976, repose essentiellement sur 3 (voire 4) tubes incontournables dans la setlist du groupe, des titres taillés pour la scène, ce qui est la moindre des choses quand on s’appelle Kiss !
La notoriété des performances scéniques du groupe est immense : en ce temps-là, voir Kiss sur scène est assurément une expérience hors-norme, unique, au delà de la musique, le grand Magic Circus, un show démesuré à l’image des Platforms Boots, des jets de flamme et autres feux d’artifice.
Produit par Bob Ezrin, ce Destroyer démarre sur le fameux Detroit Rock City, inspiré d’un fait divers d’un fan victime d’un accident de la route en allant voir un concert de Kiss (on entend “Rock’n’roll all Night” dans l’autoradio de la voiture !). Selon la bio de Kiss, ce serait Bob Ezrin qui aurait suggéré le duo de guitares du fameux solo (à mon avis le seul solo du genre ?). Ce titre est celui de la maturité, plus élaboré et avec une production plus moderne et dynamique, celui qui fédère tous les fans, qui ne suscite aucun débat, Detroit c’est du Kiss comme on rêve d’en trouver sur chaque album !
Autre mise en bouche qui fonctionne comme une communion avec le public “Shout it Out Loud”, deuxième single et incontournable de la setlist depuis 46 ans ! Le chant est partagé entre Gene et Paul sur une mélodie très rock’n’roll et joyeuse avec break de batterie pour faire chanter le public…
Sur une ligne de basse saturée et un riff bien lourd, Gene emprunte sa grosse voix pour interpréter son incantation, le fameux “God of Thunder”. C’est le moment pour le Démon de tirer la langue, de cracher du feu et du sang, Simmons fait son show, le public exulte et les filles sont hystériques…
Entre ces singles qui vont écumer les charts, on retrouve des titres plus conventionnels mais pas moins intéressants (“King of the night time World”, “Flaming Youth”) mais aussi du bon Hard-rock mélodique sur “Do You Love Me” repris en fin de set sur la dernière tournée…
Et puis il y a “Beth”… sur chaque album, une chanson était dévolue à Peter Criss et pour le coup, cette bluette va cartonner sur les radios (énorme hit !) avec pluie de roses sur la scène…
Pour couronner ce joyau, Kiss propose sans doute sa plus belle pochette, magnifique et flamboyante, cette superbe peinture de Ken Kelly sur un décor de ville en ruines, a sans doute concouru au succès de l’album… en ce temps là, on accordait de l’importance à l’artwork (et on avait bien raison !) et ce Destroyer a une sacrée belle gueule…
Une fin de carrière, c’est toujours une transition douloureuse et notre démoniaque Gene a déclaré dans les médias à plusieurs reprises que le Rock était mort ! Sans doute voulait-il parler de ce rock là, celui de la démesure et du show ultime et finalement, il a peut-être bien raison…
Classique parmi les classiques, ce Kiss n’a bien sûr pas pris une ride (l’avantage des masques c’est que ça ne se voit pas!), à écouter en version 76 ou version remasterisée de 1997, pour le plaisir ou pour saluer ce quatuor légendaire qui démarrait tous ses shows avec cette fameuse voix d’ouverture “You wanted the best, you got the best : KISS !”
Pour la pochette, celle de Love Gun et de Unmasked ne sont pas mal non plus. Merci pour ton hommage à ce groupe de légende.
Salut Kingeddie. Merci pour ta chronique. Perso, j’ai été les voir pour la dernière fois à Nîmes. Quel concert! Ta chronique est assez complète. La discographie du groupe de 73 à 77 est vraiment excellente, cet album compris. Pour l
Salut LemmyHalford03,
Merci pour ton commentaire, pour ma part je les ai vus en 1985 à Paris et j’ai bêtement raté leur dernière tournée, notamment aux arènes de Nîmes !! trop tard pour regretter…