La grande messe Black Metal de ce mois de septembre est donnée à l’Élysee Montmartre, au cœur d’un des quartiers les plus touristiques de la capitale. Le line-up comprend quatre groupes, on comprend donc pourquoi les festivités ne commencent pas trop tard… Néanmoins, l’ouverture des portes annoncée à 17h pour un premier set à 17h30, ça surprend quand même.
Avec des horaires dignes d’un goûter d’anniversaire, on s’attend presque à se voir servir un verre de lait et un choco BN au bar de cette salle mythique rénovée suite à son embrasement en 2011.
Une file ininterrompue de fans de black Metal s’enroule autour du bâtiment. L’attente se prolonge et à l’entrée dans la salle le premier groupe est encore en train d’effectuer des balances, qui s’éternisent. Visiblement, le son ne convient pas aux musiciens, et plusieurs fois, on craint un faux départ…
Texte et photos par Tetralens (tetralens.com)
Bölzer
Lorsque Bölzer, groupe de metal extrême suisse créé en 2008 et ayant fait des émules en 2013, commence réellement son set, dans une obscurité très marquée, on découvre un style plutôt mélancolique qui est en effet entaché de quelques problèmes de rendu dans le son des guitares.
Le groupe est essentiellement un duo, composé d’un batteur très précis, Fabian Wyrsch alias HzR, et d’un chanteur et guitariste, Okoi Therry Jones, alias KzR. Il est clair que le duo parvient à remplir l’espace de la scène de son identité, et de son son profond, à la fois beau et chaotique, porté par une rythmique rapide qui gagnerait à être enrobée de basse, pour accompagner les lignes de chant qui semblent venir de l’au-delà, en version studio, mais aussi en live.
On notera les très bons titres The Archer et Roman Acupuncture. À revoir dans de meilleures conditions, notamment pour une performance plus longue.
Tribulation
C’est Tribulation qui prend le deuxième tour de cette soirée. Apparemment, il y a pas mal de fans du groupe suédois dans la salle. Et après les avoir vus plus tôt cette année au Hellfest, j’avais également hâte de les revoir, surtout sur cette scène plus confortable. Et au final, leur set de qualité sera, je dois l’avouer, mon préféré de la soirée.
Nous avons assisté à une très belle présence scénique accompagnée d’intéressants effets d’ombre et de lumière. Ils n’étaient pas loin de voler la vedette à la tête d’affiche de la soirée, Watain, avec qui ils ont déjà tourné en 2013.
Ce soir, Tribulation a enveloppé la salle de son atmosphère, à la fois âpre et profonde, à mi-chemin entre le Death Metal, comme sur Hamartia, le dernier titre paru en septembre 2022 (juste avant le show parisien), et le black metal, pour les passages à la noirceur plus tranchante.
Chapeau bas à Adam Zaars, au corps frêle mais au regard déterminé et intense, et à ses compagnons pour cette belle performance.
Setlist de Tribulation :
- In Remembrance
- Leviathans
- Nightbound
- Melancholia
- Hamartia
- Funeral Pyre
- Strange Gateways Beckon
Abbath
C’est au tour d’Abbath de relayer Tribulation et de prendre possession de la scène avec une facilité presque déconcertante.
Ces showmen norvégiens décomplexés nous font apprécier quelques titres de Dread Reaver, leur album sorti en mars 2022, dont Acid Haze avec lequel ils ouvrent la performance.
Le son d’Abbath incorpore, au-delà d’une solide base de black metal, quelques accents de Heavy Metal. L’ensemble du show est caractérisé par une forte présence scénique. Néanmoins, on sent que le public est un peu moins impliqué avec ce groupe dont l’énergie est parfois moins marquée qu’avec Tribulation.
Setlist d’Abbath :
- Acid Haze
- Dream Cull
- The Artifex
- Ashes Of The Damned
- Dread Reaver
- Hecate
- Warriors
- Winter Bane
- In My Kingdom Cold (Immortal cover)
- Beyond the North Waves (Immortal cover)
- Withstand the Fall of Time (Immortal cover)
Watain
Watain entre sur scène dans un cérémonial impressionnant et incite à une forme de recueillement. “Satan” résonne partout dans la foule, qui est encore plus dense en cette fin de soirée.
La mise en scène est très aboutie et soignée, en parfaite harmonie avec l’univers musical du groupe. Une ambiance sombre et poignante est orchestrée et délivrée par le collectif suédois qui malgré une longue carrière (depuis 1998) sait se renouveler sans perdre son identité.
Avec The Agony & Ecstasy of Watain, dernier album sorti au premier trimestre de cette année, Watain aborde différents thèmes, dont la complexité des paradoxes ou des opposés apparents, dont l’équilibre et la limite sont maintenus, comme entre la vie et la mort, entre le vide et le tout (notamment sur The Howling), ou entre le sacré et l’impie, illustré par le titre de l’album entre agonie et extase. Des thèmes magnifiés par une écriture qui fait la part belle à la beauté des abysses à travers un sens de la mélodie, particulièrement bien restitué en live, notamment sur des titres comme Serimosa dont la progression rythmique invite à l’introspection.
Watain a ensorcelé le public de l’Élysée Montmartre par son univers sinistre et fascinant, à travers une performance inspirée mettant en scène des musiciens très impliqués.
Setlist de Watain :
- Ecstasies in Night Infinite
- Black Salvation
- The Howling
- I Am The Earth
- Reaping Death
- Devil’s Blood
- Serimosa
- Not Sun Nor Man Nor God
- Before The Cataclysm
- Malfeitor
Une soirée black metal de qualité organisée par Garmonbozia, qui se termine en beauté dans une ambiance très immersive.
À propos de Tetralens
Cet article a été rédigé par Tetralens, qui est également la propriétaire de toutes les photos que vous avez vues ci-dessus.
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TETRAlens rassemble toutes les expressions de mon travail photographique, récent ou datant de plusieurs années. J’y présente principalement un extrait de mes captures de concerts live, essentiellement issus de la scène Metal et Rock, ainsi qu’un petit aperçu de mes autres sujets photographiques, tels que les paysages, les détails et l’architecture. D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu capturer à travers mon objectif ce que mes yeux voulaient immortaliser : le tranchant d’une lumière, la force d’un instant, la douceur d’un regard, l’énergie d’un moment, ces choses qui rendent le monde plus beau. Depuis mon plus jeune âge, cette passion m’a suivi dans mon quotidien ou dans mes voyages, mes yeux regardant constamment la nature, les villes et les gens comme une source d’inspiration pour nourrir mon expression artistique. Le canal le plus emblématique étant la musique live, les événements à travers lesquels l’humain est un vecteur des vibrations les plus positives.
