Quelle meilleure façon de clôturer une semaine marathon où la capitale a été assaillie de concerts de très bonne qualité et où j’ai fait de mon mieux pour être présente, que le groupe sensation Leprous accompagné de Monuments et Kalandra.
Ce dimanche là, c’est à la salle Pleyel que Base Productions nous a concocté cette soirée trépidante.
Dans un cadre superbe, je me réjouis de retrouver un panel de visages connus, musiciens, fans, journalistes, venus en nombre pour assister aux performances très attendues de cette soirée.
Texte et photos par Tetralens (tetralens.com)
Kalandra
C’est à 19h précisément que débute le set de Kalandra, groupe hybride norvégien, mêlant une musique folk douce et atmosphérique à des accents Rock. Sur le papier, on peut s’interroger sur l’adéquation de la première partie avec le reste de la soirée… Mais en live, cela prend tout son sens. Une introduction toute en délicatesse, des sons qui incitent à prendre de la distance, à écouter, à s’immerger dans cet univers à mi-chemin entre un voyage sur les terres du nord, et un flottement initiatique magnifié par un palimpseste d’arrangements (un certain nombre en piste préenregistrée) savamment distillés.
La voix douce et enveloppante de Katrine Ødegård Stenbekk, accompagnée par les autres musiciens plus discrets, nous raconte son histoire tantôt en anglais, tantôt en norvégien (comme sur Virkelighetens Etterklang).
Une belle découverte pour ma part, qui me fait un peu le même effet que Lili Refrain, avec des airs de Myrkur aussi de manière générale.
Setlist :
- Borders
- Slow Motion
- Naive
- Virkelighetens Etterklang
- Inconnu (probablement de l’album de 2022)
- Ensom
- Brave New World
Monuments
Le deuxième acte de la soirée fait frémir la salle d’une impatience palpable, démontrant qu’une part importante des personnes présentes sont également là pour Monuments. Il faut dire que le quatuor britannique de Metal Progressif fait parler de lui depuis plusieurs années, avec un renouveau bien mérité ces derniers temps, notamment avec la sortie du brillant In Stasis en 2022.
C’est sur I, The Creator, un titre iconique sorti en 2014, que le groupe commence son set, dans une belle démonstration de djent dans son expression la plus appréciable. Andy Cizek déploie beaucoup d’énergie dans ce morceau, accompagné de lignes de guitare techniques offertes par un John Browne lui aussi en grande forme.
Sur une intro à base de voix féminine éthérée, une basse puissante (Werner Erkelens) et une batterie solide (Mike Malyan) viennent s’ajouter pour donner vie à Opiate, pépite de In Stasis, mettant merveilleusement en avant l’alliage faisant l’identité de Monuments, voix claire très mélodique, growl réveillant nos rages profondes, et complexité rythmique.
Lors du troisième acte, Leviathan, le morceau qui a fait entrer Monuments dans ma playlist, j’ai, comme sur Opiate, inévitablement envie de danser et de mosher simultanément. Mais je me contente de capter et d’apprécier les très appréciables jeux de lumières qui renforcent la performance.
Le reste du set ne faiblit pas, avec une intensité redoublée sur Cardinal Red et une performance particulièrement remarquable de Mike à la batterie.
Je ne saurais identifier en quoi, mais Monuments a cette faculté de délivrer un son puissant, équilibré, technique et mélodieux, dont l’ensemble est marqué par une forme de sensualité rythmique. Certes, cela peut paraître étrange, mais c’est néanmoins perceptible.
Nous nous souviendrons longtemps de ce concert, tout comme Andy Cizek, qui, si j’ai bien compris, s’est cassé une dent à la fin du spectacle !
Outre les qualités indéniables de ces performers, on apprécie également leur côté humain, puisque c’est l’un des groupes qui n’a pas peur de se confier ces temps-ci sur les problèmes financiers rencontrés en tournée, notamment sur les taxes appliquées au merchandising.
Setlist :
- I, The Creator
- Opiate
- Leviathan
- Empty Vessels Make The Most Noise
- Cardinal Red
- False Providence
- Lavos
- The Cimmerian
Leprous
Après une courte pause, c’est au tour de Leprous, star du metal progressif de ces dernières années, d’entrer sur scène. Le public est électrique mais calme, à l’image du tempérament du groupe norvégien. Dans une mise en scène peu éclairée, le collectif de musiciens talentueux entre en scène, avec en tête Baard Kolstad, le batteur de génie.
Sur le titre Have You Ever? de 2021 (Aphelion), la performance prend forme, avec un Einar Solberg très concentré. Un choix ambitieux, compte tenu du caractère très très calme et jazzy du morceau.
The Price (2015), le morceau suivant, dont l’introduction incarne tout ce que la rythmique de Leprous a d’emblématique, réveille le public. L’interprétation, certes mesurée en énergie mais d’une grande précision, montre les points forts des nordiques. Même en live, il n’y a pas la moindre perte de qualité.
Après un Illuminate qui ne m’emporte pas, l’ambiance reprend dès les premières notes de Running Low ! Einar offre une très belle performance vocale et semble un peu plus à l’écoute de ses fans, tandis que le jeu croisé des guitaristes Robin Ognedal et Tor Oddmund Suhrke, magnifié par le violoncelle de Raphael Weinroth-Browne, prend tout son sens.
On Hold et Castaway Angels apportent leur moment de calme où la superbe voix du frontman est mise en avant. From The Flame (2017), aux accents plus dynamiques, est bien accueilli, avec un refrain repris en cœur par le public qui semble conquis.
Out Of Here, un de mes titres préférés de Leprous, trouve un public très réceptif, notamment lors des envolées vocales ainsi que des passages puissants de ce titre majeur d’Aphelion qui met en avant un solo de violoncelle du plus bel effet.
Slave est également un point fort du set, avec une belle mélodie qui reste dans la tête. Quelques autres morceaux bien choisis complètent la setlist, notamment Below avant le dernier morceau, The Sky Is Red.
Leprous est acclamé par le public, totalement envoûté par les Norvégiens et leur performance de haut vol. Le lien entre les génies du metal progressif et la France se confirme une fois de plus.
Setlist :
- Have You Ever?
- The Price
- Illuminate
- Running Low
- On Hold
- Castaway Angels
- From The Flame
- Alleviate
- Out Of Here
- Slave
- The Cloak
- Below
- Nighttime Disguise
Encore :
- The Sky Is Red
À propos de Tetralens
Cet article a été rédigé par Tetralens, qui est également la propriétaire de toutes les photos que vous avez vues ci-dessus.
Tetralens est une photographe basée à Paris. Si vous souhaitez discuter avec elle de son travail et/ou collaborer avec elle, vous trouverez toutes ses informations ci-dessous !
TETRAlens rassemble toutes les expressions de mon travail photographique, récent ou datant de plusieurs années. J’y présente principalement un extrait de mes captures de concerts live, essentiellement issus de la scène Metal et Rock, ainsi qu’un petit aperçu de mes autres sujets photographiques, tels que les paysages, les détails et l’architecture. D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu capturer à travers mon objectif ce que mes yeux voulaient immortaliser : le tranchant d’une lumière, la force d’un instant, la douceur d’un regard, l’énergie d’un moment, ces choses qui rendent le monde plus beau. Depuis mon plus jeune âge, cette passion m’a suivi dans mon quotidien ou dans mes voyages, mes yeux regardant constamment la nature, les villes et les gens comme une source d’inspiration pour nourrir mon expression artistique. Le canal le plus emblématique étant la musique live, les événements à travers lesquels l’humain est un vecteur des vibrations les plus positives.
