Dans la suite logique du lancement de l’exposition Metal – Diabolus in Musica, mettant à l’honneur la musique extrême et sa culture, ses origines, au sein même de la Philharmonie de Paris (et ce jusqu’à fin septembre), puis avec le concert événement de Behemoth quelques jours plus tôt, nous voici rassemblés à la Cité de la Musique pour la date parisienne de la tournée du Hellfest Warmup.
Comme chaque année, une très belle affiche, et dans le public, nombre de metalheads dans l’anticipation fébrile du festival, ainsi qu’une bonne partie d’amateurs du genre, n’ayant pu se procurer le sésame pour le pèlerinage de fin juin, se consolent avec cette soirée célébrant le brio français du genre.
Ce soir, c’est donc avec Ten56, Benighted et Rise of the Northstar que nous avons rendez-vous. La salle baigne dans une atmosphère bon enfant et joyeuse, comme le public metal sait générer.
Texte et photos par Tetralens (tetralens.com)
Ten56
C’est au son de Ten56 que démarre la soirée, et pour un coup d’envoi, quelle claque ! Nos trublions semblent gagner à chaque performance en sens du live. Pas si surprenant, pour ces surdoués qui sont très présents depuis leur formation en 2021, et encore plus depuis cette dernière année passée à vadrouiller sur les routes avec notamment des dates américaines. Pas de doute, ils savent mettre l’ambiance !
Depuis leur premier concert, ces musiciens, tous aguerris, se sont forgé, sur les bases de talents déjà présents, une connivence, une aisance, une générosité avec le public que je vois s’amplifier à chaque performance. Un pit furieux, des pirouettes, des rugissements de notre Aaron Matts, et Arnaud Verrier, trouvant le moyen malgré la position arrière-scène à la batterie, d’être très présent tout au long du set, en jouant beaucoup d’interactions avec le public. Luka Garotin, un peu moins expressif, s’adonne néanmoins à des passages de jeu en quasi-transe, voire même des convulsions alternant avec une concentration extrême, et les allers-retours de Quentin Godet et Steeves Hostin qui rendent la performance encore plus vivante.
Côté titres, une sélection de beaucoup de hits, comme Sick Dog, Traumadoll, ou Diazepam, sans oublier une clôture sur Kimo. Encouragés par le groupe, la fosse s’adonne à un wall of death mémorable. Le public est maintenant totalement préparé pour la suite de la soirée…
Setlist :
- Intro
- Exit Bag
- Saiko
- Yenta
- Intruder
- Shitspitter
- Sick Dog
- GOOD MORNING
- Traumadoll
- RLS (version courte suivie d’un passage instrumental)
- Diazepam
- Ender
- Boy
- Kimo
Petit intermède technique pour se dégourdir, commander un rafraîchissement, ou participer à un concours de « air guitare » des plus distrayants !
Benighted
Benighted, nous y voilà ! Beaucoup dans la foule semblent attendre de pied ferme le brutal death metal des Stéphanois, une proportion non négligeable étant venus spécifiquement pour eux.
Dans une obscurité quasi constante, les membres de Benighted, aussi cools dans les échanges humains que précis sur scène, déroulent un set puissant, aux riffs ravageurs, chacun avec leur brio et une très belle présence scénique. Comme à l’accoutumée, Julien Truchan, chanteur aux pieds nus, nous rugit sa puissance vocale et se cramponne aux enceintes, notamment quand l’interprétation s’intensifie dans un scream furieux.
Pierre Arnoux est magistral à la basse, offrant des mimiques dignes d’un haka, et une rythmique de précision, alors qu’à la batterie et à la guitare, le jeu est moins exubérant mais tout aussi technique.
Côté fosse, c’est la folie, et c’est tant mieux : moshpit, wall of death, slams, headbang et titres repris en chœur, rien ne flanche dans la participation du public.
Setlist :
- Scars
- X2Y
- Reptilian
- Nothing Left to Fear
- Implore the Negative
- Fame of the Grotesque
- Ekbom
- Metastasis
- Martyr
- The Starving Beast
- Let the Blood Spill Between My Broken Teeth
Rise of the Northstar
La salle est électrique dans l’attente de la performance des têtes d’affiche. Des yeux brillants, des sourires, des t-shirts ou gilets à l’effigie du collectif.
Un décor de scène très travaillé se dessine : références nipponnes bien entendu, fleurs de cerisier et affiches à idéogrammes, lampions, le tout dans une lueur bleutée du plus bel effet. Les protagonistes apparaissent dans leurs combinaisons blanches habituelles.
Vithia, au chant, est en grande forme et malgré son masque, on peut voir son regard pétiller dans l’expression de son entrain. Pour les avoir vus à quelques reprises, festivals et concerts, la performance de ce soir à la Cité de la Musique est à mon sens une de leurs meilleures.
Une setlist qui plaît aux fans, un set bien rythmé et des musiciens dynamiques. Une belle expression de leur rap metal ou neo/nu metal, d’ailleurs, vous les classeriez comment vous ? Quoi qu’il en soit, la formule fonctionne à en voir le taux de présence de la salle ce soir et les hourras sur Here Comes the Boom ou Samurai Spirit.
Le public très engagé participe à cette ambiance vibrante. Le superbe lightshow est bien mis en valeur en conditions de basse lumière.
Setlist :
- Intro
- The Anthem
- Showdown
- Third Strike
- One Love (+ Batoru)
- Here Comes the Boom
- Welcame (Furyo State of Mind)
- Bosozoku
- Samurai Spirit
- Nekketsu
- The Legacy of Shi
- Crank It Up
- Rise
- Again and Again
- Outro
Une bien belle soirée, qui sonne comme un avant-goût de Hellfest (c’est le but, non ?) où la communauté est rassemblée et la fleur du metal français est à l’honneur. Le tout retransmis par Arte Concert pour en faire bénéficier une audience encore plus large.
À propos de Tetralens
Cet article a été rédigé par Tetralens, qui est également la propriétaire de toutes les photos que vous avez vues ci-dessus.
Tetralens est une photographe basée à Paris. Si vous souhaitez discuter avec elle de son travail et/ou collaborer avec elle, vous trouverez toutes ses informations ci-dessous !
TETRAlens rassemble toutes les expressions de mon travail photographique, récent ou datant de plusieurs années. J’y présente principalement un extrait de mes captures de concerts live, essentiellement issus de la scène Metal et Rock, ainsi qu’un petit aperçu de mes autres sujets photographiques, tels que les paysages, les détails et l’architecture. D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu capturer à travers mon objectif ce que mes yeux voulaient immortaliser : le tranchant d’une lumière, la force d’un instant, la douceur d’un regard, l’énergie d’un moment, ces choses qui rendent le monde plus beau. Depuis mon plus jeune âge, cette passion m’a suivi dans mon quotidien ou dans mes voyages, mes yeux regardant constamment la nature, les villes et les gens comme une source d’inspiration pour nourrir mon expression artistique. Le canal le plus emblématique étant la musique live, les événements à travers lesquels l’humain est un vecteur des vibrations les plus positives.