C’est au Bataclan qu’une soirée mémorable pour les amateurs de Metalcore, et une affiche d’exception, a lieu : Imminence, accompagné d’Aviana et d’Allt. Malheureusement, c’est sur la fin de la performance d’Allt que j’arrive au Bataclan. Le groupe suédois, caractérisé par un metalcore aux accents progressifs, m’a donné envie de les revoir bientôt. Mais c’est avec plaisir que j’assiste aux sets d’Aviana et d’Imminence, qui ont livré des performances spectaculaires, chacune marquant les esprits d’une manière unique.
Texte de Tetralens et photos de fastlifeprojects
Aviana : Un show visuel percutant et mystérieux
Aviana a immédiatement captivé la salle avec un mélange explosif de puissance sonore et de mystère visuel. Tous les musiciens, à l’exception du chanteur, étaient masqués, renforçant l’atmosphère obscure et intense. Les masques ajoutaient une aura presque inquiétante, accentuant la brutalité de leurs riffs et le contraste avec la voix de leur frontman, seul visage visible, qui portait toute l’expressivité du groupe. La scénographie combinait ces silhouettes masquées avec des lumières vives, des effets stroboscopiques et des jets de fumée, créant une frontière énigmatique entre les artistes et le public.
Ces jeux de lumière, en harmonie avec leurs morceaux, rendaient chaque passage immersif et presque hypnotique. Le frontman semblait d’autant plus connecté à la foule, portant à lui seul l’interface émotionnelle entre le public et la puissance sonore déployée par ses partenaires masqués en arrière-plan.
Imminence : Une entrée quasi rituelle
Après une pause rondement menée, c’est au tour d’Imminence d’entrer en scène, de retour au Bataclan où ils avaient charmé tout le monde en première partie d’In Flames il y a près de deux ans. L’atmosphère de la salle mythique bascule alors vers une solennité captivante. Eddie Berg fait son apparition vêtu d’un long manteau noir à capuche, ajoutant une dimension presque rituelle à l’ouverture de leur set. Derrière lui, des projections représentant des vitraux baignent le groupe dans une lumière colorée et tamisée, évoquant une ambiance sacrée, comme si chaque note jouée s’élevait de la nef d’une cathédrale. Cette mise en scène soignée confère un caractère solennel à leur entrée, renforçant l’émotion qui imprègne tout le reste de la soirée.
Cette introduction prend tout son sens lorsque Eddie, violon en main, entame les premières notes de Come Hell or High Water, le public suspendu à cette intensité théâtrale. Les titres qui s’enchaînent semblent résonner comme des incantations dans cette atmosphère quasi mystique, tandis que les lumières, tamisées et quasi religieuses, créent un contraste saisissant avec l’énergie pure et brute de la musique.
Peu à peu, au fil du set, l’atmosphère mystique laisse progressivement place à la puissance brute, un des ingrédients clés du groupe suédois, l’un des plus prometteurs de ces dernières années. Cette montée en intensité survient quand le chanteur se débarrasse enfin de son long manteau, un geste symbolique qui magnifie l’expression musicale du groupe et ses nuances d’émotion. Cette transition marque un tournant, faisant basculer la soirée en une décharge de rage pure. Ce mouvement semble incarner la libération d’une énergie longtemps contenue dans la salle. Cette montée en intensité gagne peu à peu le public, qui, jusque-là suspendu dans une euphorie retenue, exulte avec la musique.
La setlist, savamment orchestrée, met à l’honneur des titres du dernier et excellent album The Black, sorti au printemps 2024, comme Heaven Shall Burn (non, pas le groupe de génie allemand), Continuum, ou Death by a Thousand Cuts. La soirée présente aussi plusieurs titres qui ont déjà fait vibrer les fans d’Imminence, comme les vibrants Infectious, Chasing Shadows, et bien sûr le percutant Temptation, toujours aussi marquant.
La fin de la performance voit le Bataclan plonger dans une forme de communion frénétique, où chaque cri et chaque accord semblent libérer des émotions accumulées et enfouies, comme enfermées en chacun de nous et ici libérées progressivement par la force du live, au fil du concert.
Setlist :
- Come Hell or High Water
- Desolation
- Beyond the Pale
- Ghost
- Continuum
- Erase
- Paralyzed
- Death by a Thousand Cuts
- Cul-de-Sac (instrumental)
- The Call of the Void
- Infectious
- Chasing Shadows
- Alleviate (acoustic)
- Heaven in Hiding
- Come What May
- L’appel du Vide (instrumental)
- Heaven Shall Burn
- Temptation
- The Black
Deux performances complémentaires et marquantes
Les performances d’Aviana et d’Imminence se sont parfaitement accordées : d’un côté, Aviana avec son jeu de masques, de lumières intenses et d’énergie brute ; de l’autre, Imminence, où la mise en scène solennelle et quasi mystique a laissé place à une énergie libératrice, donnant une dimension rituelle à son set. Ensemble, ils ont offert une soirée (organisée sous la houlette de Veryshow) où la musique et la scénographie se sont magnifiées l’une l’autre, laissant une empreinte inoubliable dans l’esprit des spectateurs du Bataclan.
À propos de Tetralens
Cet article a été rédigé par Tetralens, une photographe basée à Paris. Si vous souhaitez discuter avec elle de son travail et/ou collaborer avec elle, vous trouverez toutes ses informations ci-dessous !
TETRAlens rassemble toutes les expressions de mon travail photographique, récent ou datant de plusieurs années. J’y présente principalement un extrait de mes captures de concerts live, essentiellement issus de la scène Metal et Rock, ainsi qu’un petit aperçu de mes autres sujets photographiques, tels que les paysages, les détails et l’architecture. D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu capturer à travers mon objectif ce que mes yeux voulaient immortaliser : le tranchant d’une lumière, la force d’un instant, la douceur d’un regard, l’énergie d’un moment, ces choses qui rendent le monde plus beau. Depuis mon plus jeune âge, cette passion m’a suivi dans mon quotidien ou dans mes voyages, mes yeux regardant constamment la nature, les villes et les gens comme une source d’inspiration pour nourrir mon expression artistique. Le canal le plus emblématique étant la musique live, les événements à travers lesquels l’humain est un vecteur des vibrations les plus positives.