Lors d’une apparition dans l’émission Appetite for Distortion, Dave Navarro, guitariste de Jane’s Addiction, a parlé de sa santé mentale et de certains des combats qu’il a dû mener dans sa vie.
Navarro a déclaré : “J’ai souffert de dépression toute ma vie. Ma mère a été assassinée quand j’avais 15 ans, j’ai donc une histoire profondément liée aux traumatismes et au PTSD.”
“J’ai eu la chance de rejoindre un groupe quand j’avais 17 ans, Jane’s Addiction, et j’ai eu beaucoup de raisonnements comme : ‘Une fois qu’on aura décroché un contrat, ça ira’ ou ‘Une fois qu’on aura un disque d’or, ça ira’ ; ‘Une fois que je gagnerai de l’argent, ça ira’ ; ‘Une fois qu’on sera connu, ou que j’aurai une certaine copine, ou que je réussirai, ça ira’.”
“Et je peux vous dire qu’il n’y a rien d’externe qui va résoudre vos problèmes internes profondément enracinés.”
Il a poursuivi : “Les gens pensent : ‘Cette personne a tout, pourquoi est-elle déprimée ?’. La dépression est un trouble mental, c’est quelque chose qui peut être travaillé, et qui peut être contenu et guéri par le travail, par la thérapie cognitive, par des choses comme l’EMDR, par le travail corporel somatique, par le yoga…”
“Il y a un million de choses que vous pouvez faire qui ne nécessitent pas des tonnes d’argent et de ressources, et la première chose à faire est de mettre de côté la honte que vous avez et d’être assez vulnérable pour demander de l’aide à quelqu’un. Car dans cette vulnérabilité réside un putain de super pouvoir. Si vous arrivez à vous permettre d’être humain pendant deux secondes et de dire ‘Hé, je ne vais pas très bien’, cela peut changer le cours de votre vie.”
Par la suite, il a parlé des réseaux sociaux et des commentaires en ligne. Il a expliqué : “Je n’ai qu’Instagram, j’ai abandonné les autres réseaux sociaux il y a longtemps. C’est une dépendance dont j’essaie de me défaire.”
“Sur Instagram, je ne laisse que mes amis commenter parce que c’est dévastateur pour les personnes qui luttent [mentalement]… Pourquoi voudrais-je être détruit émotionnellement par quelque chose que Fred à Wichita pense de moi ? Ce mec n’a aucune influence sur ma vie, je ne le connais pas, je ne le rencontrerai jamais, et il ne connaît pas toute mon histoire… J’ai donc décidé d’arrêter tout ça, car mon bien-être passe avant tout. Je pense que tout ce phénomène de comparaison qui crée du désespoir est en train de détruire le tissu social.”
“Personne ne poste de photos d’eux-mêmes en position fœtale en train de pleurer, personne ne poste de photos d’eux-mêmes passant une journée ordinaire et étant déprimés. Ils mettent des photos d’eux sur un yacht, dans un avion privé, photoshopées à mort, qui sont vraiment irréalistes et inauthentiques. Et les gens qui souffrent se comparent à ça et cela alimente leur dépression. Et ça détruit aussi le lien entre les gens, qui est essentiel.”
Il a ajouté : “À l’ère de la pandémie, nous avons besoin des réseaux sociaux pour rester connectés, mais globalement, si vous regardez l’impact des réseaux sociaux sur la personne moyenne, et sur les personnes ayant des problèmes de santé mentale, cela peut être très, très dangereux.”
“J’essaie donc de rester authentique, simple, lorsque je poste quelque chose. Voici ce que fait mon groupe, voici ce qui m’intéresse… mais je ne partage pas trop de détails sur moi – parce que je ne cherche pas à alimenter mon ego – je veux juste utiliser cette plateforme comme un bon outil pour promouvoir mon business et atteindre les gens.”
“On peut s’y retrouver si on sait comment gérer les choses, mais à part Instagram, j’ai abandonné tous les autres réseaux. Je ne veux pas être absorbé par un écran toute ma putain de vie. Je suis déjà assez absorbé quand je réponds à des textos et des mails, ça suffit. Après cela, c’est préjudiciable à votre expérience de vie globale.”
“Je ne dis pas que les réseaux sociaux sont mauvais, je dis simplement qu’en étant plus conscient, vous pouvez les utiliser de manière plus bénéfique.”
Navarro fait actuellement la promotion du troisième concert de charité Above Ground, qui aura lieu le 20 décembre au Fonda Theatre à Hollywood, en Californie. Les recettes seront reversées à MusiCares.