À l’approche du célèbre festival Hellfest, le sociologue Christophe Guibert fait la lumière sur l’évolution du paysage des genres dans le domaine de la musique Metal. Dans un article publié sur The Conversation, Guibert se penche sur la relation complexe entre le genre et le metal, en s’appuyant sur des enquêtes sociologiques et sur ses recherches approfondies.
L’analyse de Guibert met en évidence les stéréotypes persistants qui entourent la musique metal en France, en particulier son association perçue avec la masculinité. Malgré les efforts déployés pour combattre ces stéréotypes, les médias grand public présentent souvent le metal comme un domaine essentiellement masculin, ce qui contribue à sa marginalisation dans les programmes télévisés et radiophoniques.
Une exception notable à cette tendance est le Hellfest, un festival connu pour sa programmation diversifiée et son public dévoué. Guibert révèle que si la fréquentation féminine du Hellfest a toujours été faible, elle a sensiblement augmenté ces dernières années. De 3% du public en 2006 à 27% en 2022, le festival a connu une féminisation progressive, reflétant l’évolution de la démographie et des perceptions.
Cependant, Guibert reconnaît les défis persistants, y compris les représentations sexistes et hétéronormatives au sein de la communauté du metal. Les artistes et groupes féminins restent sous-représentés à l’affiche du Hellfest, ce qui, selon lui, met en lumière les disparités persistantes dans l’industrie.
La notion de metal en tant que style “naturellement” masculin est également examinée, Guibert remettant en question les normes de genre enracinées qui imprègnent le mouvement. Malgré les efforts déployés pour remettre en question ces normes, le metal continue d’être perçu comme un domaine dominé par les hommes, ce qui renforce les dynamiques de pouvoir existantes.
Les recherches de Guibert portent également sur les origines du goût des femmes pour la musique metal, révélant des processus de socialisation complexes qui façonnent les préférences culturelles. Si les influences familiales jouent un rôle important, les amitiés et les relations personnelles contribuent également à l’engagement des individus dans la musique metal.
En outre, Guibert explore les modèles de consommation de musique au Hellfest en fonction du sexe, en soulignant les différences de préférences musicales entre les festivaliers et les festivalières. Alors que les hommes gravitent autour des styles de metal “rapide” et “violent”, les femmes sont plus enclines aux sous-genres “mélodiques” et “symphoniques”.
Malgré ces différences, Guibert souligne l’importance de remettre en question les normes de genre et de créer des espaces inclusifs au sein de la communauté metal. La présence croissante des femmes au Hellfest représente un pas important vers l’égalité des sexes, signalant un changement dans les perceptions et les attitudes à l’égard de la musique metal en France.
Pour plus d’informations, de détails et de graphiques, vous pouvez consulter son article complet sur The Conversation via le lien précédent.