Gojira : Joe Duplantier explique la genèse de leur performance aux Jeux Olympiques de Paris 2024

à 17h11
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Gojira : Joe Duplantier explique la genèse de leur performance aux Jeux Olympiques de Paris 2024
© Tetralens

Le 26 juillet, le heavy metal a fait ses premiers pas aux Jeux olympiques de Paris avec une performance éblouissante de Gojira lors de la cérémonie d’ouverture. Le groupe de metal  français a interprété “Ah ! Ça Ira”, un hymne de la fin du XVIIIe siècle inspiré par la Révolution française, captivant le public du monde entier.

Au milieu d’un parterre de stars, dont les icônes de la pop Lady Gaga et Céline Dion, la performance de Gojira s’est distinguée. Avec une mise en scène spectaculaire comprenant une foule d’effets pyrotechniques, des plateformes suspendues à la Conciergerie et même une représentation de Marie-Antoinette décapitée, le groupe a fait une impression saisissante. Le spectacle, réalisé en collaboration avec la mezzo-soprano Marina Viotti, a été complété par un ensemble de musique classique, Viotti arrivant sur un bateau tandis que Gojira jouait depuis les fenêtres du palais.

La représentation d’Antoinette, la dernière reine consort de France qui fut emprisonnée à la Conciergerie avant son exécution, était un clin d’œil puissant à l’histoire mouvementée de la France. Bien que certains spectateurs aient trouvé le spectacle morbide ou même “satanique” (surtout dans d’autres pays), la présence d’Antoinette symbolisait le passé révolutionnaire du pays.

Joe Duplantier, frontman de Gojira, a expliqué à Rolling Stone la genèse de cet événement historique. “Nous avons travaillé sur ce projet pendant des mois. Dès que nous avons été contactés par le Comité olympique et le compositeur, Victor le Masne, je n’étais pas sûr de ce qui allait se passer, car cela semblait complètement irréel… Je n’y ai pas trop réfléchi parce que c’était trop époustouflant pour y penser. La réalité du moment était absolument stupéfiante, de l’endroit où nous nous trouvions, dans la Conciergerie, à la vue que nous avions sur le paysage et sur toutes les équipes olympiques qui passaient sur les bateaux. C’était complètement surréaliste.”

S’exprimant sur le choix de la chanson et sur le processus créatif qui a présidé à leur performance, Duplantier a déclaré : “Ce n’est pas du tout nous qui l’avons choisie. C’est l’équipe de jeunes, de compositeurs et de concepteurs qui a décidé du thème. Nous ne savions rien de toute la cérémonie, nous nous sommes focalisés sur notre représentation et ce moment autour de Marie-Antoinette. Nous ignorions à quoi cela ressemblerait et comment cela s’intégrerait dans l’ensemble du spectacle.”

Gojira a relevé le défi de cette mission exceptionnelle. “Nous avons tout simplement et naturellement trouvé des riffs et des grooves que nous aimons jouer. Nous avons pris cela comme une opportunité de représenter la scène metal. Notre tâche consistait donc à nous donner à fond et à jouer, et pas seulement à être là et à jouer quelques notes pour choquer les gens. Nous avons décidé d’y aller à fond, avec deux grosses caisses, des cris, des growls, des moments épiques et une rupture de tempo à la fin ; nous voulions vraiment montrer ce qu’est le metal. À notre grande surprise, tout a été accepté par le comité.”

Répondant aux accusations de satanisme, Duplantier a présenté le spectacle comme une célébration de l’histoire de France. “Il ne s’agit pas de cela. Il est question de l’histoire de France. C’est le charme français, vous savez, les gens décapités, le vin rouge, le sang partout – c’est romantique, c’est normal. Il n’y a rien de satanique là-dedans [rires]. La France est un pays qui a séparé l’État et la religion pendant la révolution. Et c’est quelque chose de très important, de très cher à la fondation de la France républicaine.”

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