Un rapport révèle des utilisations controversées des fonds de secours alloués aux artistes pendant la pandémie.
Une aide nécessaire, mais controversée
En 2020, en réponse à l’arrêt brutal de l’industrie musicale causé par la pandémie, le gouvernement américain a mis en place le programme Shuttered Venue Operators Grant (SVOG). Ce dispositif visait à soutenir les artistes, techniciens et lieux de spectacle affectés par les confinements. Cependant, un récent rapport de Business Insider a révélé des utilisations discutables de ces fonds par certains artistes de renom, dont Alice In Chains et Shinedown.
Alice In Chains : des priorités remises en question
Selon le rapport, Alice In Chains aurait alloué une grande partie des 4,1 millions de dollars reçus à ses membres principaux. Jerry Cantrell et Sean Kinney ont chacun perçu 1,4 million de dollars, tandis que le bassiste Mike Inez a touché 682 000 dollars. En tout, 3,4 millions de dollars, soit près de 83% des fonds, ont été versés aux trois musiciens.
Parallèlement, l’utilisation des fonds pour le personnel a suscité des critiques. Alors que des sommes importantes étaient versées aux membres du groupe, des employés, comme le technicien guitare Scott Dachroeden, n’ont pas bénéficié d’une aide significative malgré des besoins urgents, notamment pour des soins médicaux après un diagnostic de cancer. Une collecte de fonds a été partagée par le groupe pour soutenir Dachroeden, mais des sources proches de la situation ont indiqué que le groupe n’aurait pas directement contribué de manière substantielle.
Shinedown : des écarts similaires
Le rapport a également pointé du doigt Shinedown, qui aurait reçu 8,3 millions de dollars de subventions. Sur cette somme, 2,5 millions de dollars auraient été partagés entre trois des quatre membres du groupe, tandis que 1,2 million ont été alloués à la masse salariale. Sur ce dernier montant, les 15 techniciens en tournée n’ont perçu qu’un total combiné de 650 000 dollars, une somme inférieure aux parts individuelles des musiciens.
Un débat éthique sur l’utilisation des fonds
Ces révélations soulèvent des questions sur la gestion et l’encadrement des fonds de secours. Si aucune fraude n’a été prouvée dans ces cas, les critiques se concentrent sur l’éthique de telles décisions, notamment lorsque des artistes recevant ces fonds affichent des revenus conséquents, comme la vente des droits musicaux d’Alice In Chains pour 48 millions de dollars en 2022.
En réponse à ces controverses, le sénateur Rand Paul avait déjà exprimé ses préoccupations en 2023, dénonçant le manque de transparence dans l’utilisation des fonds et soulignant le risque d’abus par certains bénéficiaires.