Dans une interview accordée à Metal Hammer en 2016, récemment republiée en ligne, les membres de Gojira partagent leur philosophie sur l’importance d’avancer lentement mais sûrement dans l’industrie musicale, un état d’esprit qu’ils n’ont jamais abandonné depuis.
Prendre le temps de bien faire les choses
Alors en pleine promotion de leur album Magma, Joe Duplantier confiait à l’époque : “On a ce côté compétitif, comme tous les groupes. On veut toujours faire mieux que les autres. Mais l’industrie musicale, c’est un terrain glissant. Si tu n’y fais pas attention, tu peux tomber et te faire très mal. Ou si tu montes trop vite, tu peux avoir le vertige et chuter. C’est comme marcher sur une corde : tu ne peux pas courir, mais en allant doucement, pas à pas, tu avances. Nous, on prend des petits pas. On ne se jette pas sur toutes les opportunités, mais on évolue, on prend confiance en nous chaque année.”
Son frère Mario ajoutait : “Je suis très heureux de ce qu’on a accompli avec cette musique complexe, sombre et mystique. Avec Magma, c’est peut-être la première fois qu’on est tous 100% satisfaits de l’album. Joe était producteur, tout le groupe a participé du début à la fin. On a su garder notre charme, notre personnalité. Et ça nous donne confiance pour la suite.”
Magma : la douleur transformée en lumière
Au-delà de son succès critique, Magma est aussi un album profondément marqué par la perte de leur mère, Patricia Rosa Duplantier, décédée en 2015. C’est cette douleur intime, mêlée à l’amour et au deuil, qui imprègne chaque note du disque. Joe expliquait alors : “On a fait cet album avec tristesse et douleur, mais c’est une pure expression de ce qu’on ressentait. Il y a du chagrin, mais aussi de la joie. Même si on a perdu notre mère, on ne l’a pas vraiment perdue. Elle nous a façonnés. Son esprit est encore avec nous.”
Mario décrivait le choix du titre Magma comme symbolique : “L’hospitalisation de notre mère a été le moment le plus difficile. Les souvenirs et la peur de l’avenir se confondaient. Toutes ces émotions bouillonnaient en nous. Le magma, c’est ça… Quelque chose qu’on ne peut pas toucher et qui finit par exploser.”
Une ascension discrète, mais solide
Près de dix ans plus tard, Gojira n’a cessé de gravir les échelons, à son rythme. Le groupe vient de remporter un Grammy Award pour sa performance sur Mea Culpa (Ah! Ça ira!), devenant ainsi le premier groupe de metal français à obtenir cette distinction. Un accomplissement historique qui récompense des années de travail patient et de convictions artistiques assumées.
Et la route continue : après une série de concerts au Canada en septembre avec Korn et Loathe, Gojira sera de retour en France pour une tournée de fin d’année qui s’annonce colossale.
Les dates françaises de Gojira
- 29 juillet – Carcassonne, FR – Festival de Carcassonne
- 27 novembre – Reims, FR – Reims Arena
- 28 novembre – Lille, FR – Zénith de Lille
- 30 novembre – Paris, FR – Accor Arena
- 1er décembre – Rouen, FR – Zénith de Rouen
- 2 décembre – Saint-Herblain, FR – Zénith Nantes Métropole
- 4 décembre – Toulouse, FR – Zénith de Toulouse
- 5 décembre – Clermont-Ferrand, FR – Zénith de Clermont-Ferrand
- 6 décembre – Marseille, FR – Dôme de Marseille
- 8 décembre – Nice, FR – Palais Nikaïa
- 9 décembre – Bordeaux, FR – Arkea Arena
- 10 décembre – Lyon, FR – LDLC Arena
- 12 décembre – Strasbourg, FR – Zénith de Strasbourg
Entre humilité, résilience et puissance scénique, Gojira continue de tracer sa route, fidèle à ses valeurs, et porté par un public toujours plus nombreux.
