Kali Uchis a récemment suscité la controverse en accusant à tort le groupe Sleep Token d’avoir recours à des pratiques de “blackface”, avant de revenir sur ses propos : un malentendu révélateur du succès fulgurant du groupe britannique et des confusions que son esthétique peut engendrer.
Une polémique déclenchée sur les réseaux sociaux
Tout est parti d’un post Instagram où Kali Uchis célébrait sa 4e place au classement Billboard Artist 100. En floutant le nom et la photo de Sleep Token, qui occupait alors la première place, la chanteuse a attiré l’attention des internautes. L’un d’eux l’a interpellée : “Imagine être tellement mesquine que tu censures le groupe n°1 dans ta story. Sleep Token est meilleur.”
Uchis a répliqué : “Pour être honnête, je ne me sentais pas à l’aise de publier la photo de quelqu’un en blackface, ce n’est pas plus profond que ça, chéri.” Ce commentaire a immédiatement suscité de vives réactions, d’autant plus qu’elle ne semblait pas gênée par la présence sur la même image de Morgan Wallen, pourtant filmé en train de proférer une insulte raciste en 2021.
Face aux critiques, elle a ensuite tenté de nuancer : “Je ne connais en réalité ni l’un ni l’autre. J’ai juste vu une photo qui m’a mise mal à l’aise, alors je l’ai cachée.”
Une incompréhension liée à l’esthétique du groupe
Le maquillage de Vessel, chanteur de Sleep Token, n’a pourtant aucun lien avec la “blackface”. Il s’agit d’un maquillage de type corpse paint, hérité de l’imagerie du black metal, utilisé pour renforcer l’aspect mystérieux du groupe et non pour imiter ou caricaturer une culture.
Sleep Token, dont l’album Even In Arcadia a connu un succès retentissant (n°1 au Billboard 200, au Royaume-Uni et en Australie), cultive une identité anonyme et théâtrale qui déroute souvent les non-initiés. Comme l’a récemment observé le chanteur américain Hardy : “Je commence à voir le même genre de haine dirigée contre eux que celle que Creed ou Nickelback ont connue. Et ça m’énerve.”
Le groupe n’a jamais communiqué sur l’identité de ses membres et met délibérément l’accent sur la musique. Une démarche artistique qui, loin de vouloir provoquer, contribue à créer une aura énigmatique parfois mal comprise en dehors de la sphère metal.
Un emballement révélateur du climat culturel actuel
L’incident, rapidement clos, illustre combien certains choix esthétiques peuvent être mal interprétés, surtout lorsqu’ils échappent aux codes visuels dominants. Dans un contexte où l’apparence est souvent surinterprétée, Sleep Token apparaît comme une exception… qui dérange parfois.
Ironie du sort : cette polémique pourrait bien avoir renforcé la visibilité du groupe, alors que sa tournée nord-américaine affiche complet et que sa notoriété continue de grimper.