“Some things never change”* que chantait Supertramp en son temps ; *”Certaines choses ne changent jamais” est exactement la réflexion qui vient à l’esprit quand on écoute Status Quo et en même temps dès les premiers accords et le premier coup de batterie, on est instantanément plongé dans le passé, surtout ce fameux passage, celui qui te fait quitter l’enfance et les variétés françaises pour entrer dans le monde invisible du Rock et de ses guitares électriques…

A l’époque (1976), Status Quo était le premier groupe de Rock “accessible”, celui que ton pote te conseille sur ces mots “Tu vas voir ça envoie mais c’est pas trop violent !”. Et c’est vrai que lorsque débarque “Caroline” (premier titre qui me fait “découvrir” le Rock !), c’est entraînant avec ce refrain basique qui va s’imprimer à jamais dans mon cerveau, ça balance sévère avec ses fameux accords qu’on va rejouer toute sa vie parce que c’est ça le Rock ! Oh j’en vois déjà qui se disent “Mais qu’est-ce qu’il vient nous brouter avec ces vétérans du boogie ?”. Ah oui, parce qu’à l’époque on appelait ça du “boogie rock”, fallait pas mélanger avec les AC/DC et autres ténors de la scène Hard-Rock !

L’ADN de nos septuagénaires, c’est cet amour du Rock, leur carburant, c’est leur incroyable énergie, je crois même que c’est ce qui les caractérise le mieux !

Impossible de rester immobile quand on entend Status Quo, il suffit de regarder une piste de danse quand vous envoyez “Whatever You Want” : effet garanti ! (C’est un ancien DJ qui vous le certifie !)

Je crois que sur 50 ans de carrière, tout a été dit ou écrit sur ce groupe increvable, le départ de certains, la mort de Lancaster (basse) et de Parfitt (guitare/chant), sur la science du riff qui tue, le sens aigu de la mélodie – car ne vous y trompez pas, on a affaire à une redoutable paire de mélodistes – et cet amour inconditionnel de la scène, viscéral et intact depuis plus d’un demi-siècle ! (Putain, mais ce groupe doit avoir mon âge à une corde de guitare près !)

S’il est des groupes qui ont bâti leur carrière et leur réputation sur scène il est évident que c’est Status Quo qui en est le plus grand représentant ! Si littéralement la signification du nom du groupe est le maintien en l’état, voire un certain refus d’évolution, la bande à Francis Rossi (dernier survivant des origines) est le parfait exemple de la régularité, de l’intégrité musicale, d’un jusqu’au boutisme assumé : ici on joue du Rock, on fait pas dans le sentiment, on donne tout ce qu’on a, toujours, jusqu’à l’épuisement, jusqu’à la fin, jusqu’à ce que les amplis crient grâce !!! Pas besoin d’effets spéciaux, ni de scène extravagante, rien que de la sueur et de l’énergie, à fond toujours…

Dans les années 70/80, on disait que si tu n’avais pas vu les Status Quo en concert, alors tu ne savais pas ce qu’était un concert de Rock et qu’ils étaient capables de “fatiguer” plusieurs milliers de personnes en plein air comme en salle et je crois que c’est toujours vrai, même à l’aube du 21eme siècle !

Au fur et à mesure que j’écoute cet album, je tape du pied et me prends à rêver de sortir la Strat pour gratter les quatre accords essentiels happé par le souffle des amplis Vox…

Pour les jeunes générations, ce nom évoque vaguement quelque chose, notamment le titre “In the Army Now”, paradoxe puisque c’est une reprise, très loin du style SQ mais en dehors du tube, pas grand chose de plus alors que les autres “hits” ne manquent pas : de “Rain” en passant par “Don’t Drive My Car”, “Hold You Back” “Down, Down” et les incontournables “Living On The Island”, “Roll Over Lay Down”, “Caroline” et les diamants “Whatever You Want” et le fantastique medley “What’s Your Proposing”/”Rockin’ All Over The World” (reprise), en tout depuis leur création pas moins de 60 titres classés dans les hit-parades anglais, excusez du peu !

C’est donc avec ce “Live in Amsterdam” de 2010, sorti cet été sous l’appellation “Official Archives serie Vol 1” que je m’éclate dans un mobil-home de ce camping noyé sous la pluie tellement moins chaud que le concert que j’écoute ! Ambiance de feu garantie pour un public surchauffé, qui chante, qui fait la fête du Rock et quand y’en a plus… ben, y’en a encore ! La machine n’attend qu’une étincelle pour repartir de plus belle, le public le sait, il en redemande, il est ici car il n’y a aucun autre endroit au monde où le Rock porte si bien son nom… C’est beau quand la musique est un partage d’amour et de joie.

Ils ont eu en plus la bonne idée de retravailler les bandes pour obtenir un son en béton et croyez-moi, ça vaut bien tous les hardeux de la terre…

J’aurais pu évoquer n’importe lequel des albums live du groupe, chacun est le témoignage d’un morceau de leur vie, de l’Histoire du Rock, de l’histoire du monde, de notre histoire personnelle, et la captation d’un concert est le meilleur moyen pour bien comprendre l’esprit de ce groupe, pour les malheureux qui ne le connaitraient pas encore.

Intemporels, éternels, gravés dans le marbre à tout jamais, presque des légendes vivantes comme ces artistes que tu n’arrives pas à imaginer autrement qu’en photo et pourtant tellement humains, tellement humbles, toujours sur la route, à bouffer du kilomètre pour arriver au concert suivant et remonter sur scène…

Je crois que si toutes ces années j’ai tellement aimé le Hard-Rock, je le dois à Status Quo et sa formidable énergie, celle qui te remue les tripes, celle qui te fait secouer la tête et surtout qui m’a ouvert la voie vers toute cette musique que j’aime (elle vient de là, elle vient du boogie !) qui attendait fébrilement que je la découvre, au fond de mon bled perdu.

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