Avec leur look tout droit sorti d’un ancien polar américain des années 70, leurs visages aux rouflaquettes exubérantes, les joues gonflées sous les tignasses hirsutes, ils sont pas vraiment choucards nos compères des Georgia Thunderbolts : à vrai dire, quand on les voit sur scène, ça sent le jean usagé et le blouson à franges, les santiags mexicaines, Les Paul et SG en bandoulière, on est en plein revival des groupes de Southern Rock de l’époque des Lynyrd et autres Molly Hatchet…

Ce jeune groupe qui a l’air d’avoir écumé tous les clubs de Géorgie et roulé sa bosse un peu partout chez l’oncle Sam, a bien assimilé les recettes de ses illustres prédécesseurs et arrive à délivrer un hard-rock vintage mais puissant, teinté de country-rock très punchy.

Leur premier album “Can We Get a Witness” (bientôt suivi d’un second en 2023) sorti en 2021 réunit toutes les facettes de leur talent : de l’entame “Take it slow”, sorte de mini road-movie au volant d’une mustang sur la route de Mexico avec une belle blonde sur le siège passager en passant par la reprise vitaminée des Allman Brothers “Midnight Rider”, pas de doute, on se balade dans le Sud où le temps dure longtemps, selon Nino Ferrer…

Si du côté des Gibson, on a affaire à une belle paire de gratteux, Tolbert et Couzourt (non, ce n’est pas le nom d’une entreprise de transporteurs) classiques mais bien efficaces, et en front line un chanteur, Tj Lyle, qui en impose avec un organe dans la grande tradition des chanteurs “hurleurs” : sur “Half Glass Woman”, il balance un hurlement xxl à s’en faire péter la glotte, juste après le solo, un de ces cris qui emporte tout et qui doit faire son effet en concert, j’ai en mémoire le cri de Roger Daltrey des Who sur le final de “Won’t Get Fooled Again” que le public attend comme un instant de communion..

Nos géorgiens ont un talent indéniable pour dégoter des mélodies aussi fraiches et inspirées que leurs illustres aînés : des mid-tempo très harmoniques tels “Be Good to Yourself” en passant par les country-rock “Looking for an Old Friend” ou bien encore “So You Wanna Change the World”.

Dans la veine Blues catchy et harmonica embarqué, le titre éponyme est l’ADN du groupe : riff bien gras et rythme bien lourd, tout ce qu’on aime avec cette voix, tantôt calme, tantôt explosive “Can I Get a Witness ?”comme une demande d’approbation : oui on est témoin, c’est toute cette musique là qu’on aime (et elle vient du Blues en plus !).

Un petit clin d’œil à Blackfoot avec un “Spirit of a Working Man” plutôt musclé et un “Dancing with the Devil “aux accents de Lynyrd avant un final, mi-blues, mi-ballade au rythme lancinant (parfois le batteur hésite ?!) sur lequel les guitares et le chanteur se libèrent… “Set me Free”

Nos Georgia Thunderbolts ne révolutionnent pas le genre, c’était pas le but, et même si l’ombre des grands groupes de Southern plane sur leurs compositions, ils n’en demeurent pas moins Inspirés, avec des mélodies accrocheuses et un chant qui envoie du bois…

Au final, c’est assez réconfortant de voir que de jeunes groupes ont conservé cet esprit “Rock Sudiste”, comme une tradition qu’on croyait en voie de disparition mais finalement encore vivace…

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