Octobre 1979. Alors que Ozzy Osbourne a replongé dans ses addictions alcool et drogues, la bande de Tony iommi recherche (désespérément) le quatrième Sabb Four pour tenir le micro et enregistrer leur prochain album.
Fraîchement débarqué du Rainbow de Ritchie Blackmore, l’homme de la “mano cornuta”, l’incomparable Ronnie James Dio rencontre Tony et embarque dans l’aventure Heaven and Hell, sous la houlette du producteur Martin Birch (à la prod de Deep Purple, Whitesnake et Iron Maiden entre autres).
Le changement de chanteur et le savoir-faire du nouveau producteur vont bien sûr orienter le style de BS vers des compositions plus compactes et “grandiloquentes” dans lesquelles Ronnie montre l’étendue de sa palette vocale sur les huit morceaux qui composent ce HAH…
Dès l’entame de “Neon Knights” on sent la volonté d’en découdre, le riff affûté sur un tempo rapide, un Ronnie très à l’aise au volant de cette cylindrée avec ce solo final, le tout en 3’53.
“Children of the Sea” sera l”archétype du style Dio : une intro acoustique suivie d’un riff lourd (forcément !) des chœurs type grégorien pendant le pont et le solo, le break acoustique et le final.
Sur “Lady Evil” on sent les influences de Rainbow, (Lady of the Lake en mode up-tempo) le riff est allégé mais Tony se déchaîne en soli, la patate est toujours là !
Voilà que la fin de la face A se pointe et là c’est le coup de massue, la baffe dans la gueule : la montagne” Heaven and Hell “que va escalader notre cordée fantastique. Le riff légendaire de Tony laisse la place à la basse implacable de Geezer Butler martelant ce rythme comme une incantation dans les mots de Ronnie “Sing me a song, you’re a singer” comme s’il se parlait à lui-même, paroles où l’ésotérisme et les métaphores vont se succéder tout au long des 6’57 de cet hymne incontournable, assorti de deux solos, une accélération de la basse à vous dézinguer les doigts (je le sais, je l’ai joué sur scène !) et un final acoustique type médiéval… Sur toutes les scènes du monde où le groupe se produira et plus tard sous une formation rebaptisée Heaven and Hell, ce titre sera à chaque fois une grande messe où la communion avec le public sera totale…
On ne baisse pas la garde et la face B démarre avec un “Wishing Well” bien campé sur ses appuis où l’on sent Tony libéré,alternant les phrasés avec sa SG soutenue par une section rythmique galopante… jusqu’à la superbe intro synthé/guitare de “Die Young” (mon préféré avec HaH!) avant l’irruption du riff et du chant habité de Ronnie ..le break guitare avec le synthé en fond sonore “pluie magique” est de toute beauté et les solis déchaînés emportent tout sur leurs passages… ce titre sortira en single ainsi que Neon Knights et Lady Evil (mais pas HaH, bizarrement ?).
Les deux derniers morceaux ne sont pas en reste avec un “Walk Away”mid-tempo plutôt “rock” suivi de” Lonely is the World” fausse balade au rythme lent où transparaît toute l’humanité de Ronnie” if you’ve got nowhere to go,take my hand,it’s the only road i know” et tout le feeling dans le jeu de Tony qui clôture en beauté ces 39’58 de pur bonheur…
L’aventure Black Sabbath avec Ronnie durera le temps d’un autre album studio (excellent Mob Rules) et d’un Live Evil mémorable….
On pourrait en dire bien davantage sur ce monument, qui pour moi, siège au Panthéon du Hard-rock, ces modestes lignes auront, je l’espère, donné envie à ceux qui l’aurait loupé ou tout simplement pas connu de l’écouter et je n’en doute pas, de passer un joli moment hors du temps…
De tout façon je crois que si nous lancions un débat sur :”qui la inventé ” ce serait interminable.
Il y a quelques moi,Geezer Butler a ressortit des photos de lui l’utilisant en 1971,soit avant Dio.
Notre cher Ronnie l’utilisa pendant qu’il était au sein de Sabbath pour marquer le passage d’Ozzy au sien, le passage de ✌️à 🤘.
Pour tous les fans de Dio en solo mais aussi pour ses participations dans Rainbow et Black Sabbath, un live intitulé “Business in Hell” de 1994 vient de sortir : on y retrouve aussi bien Heaven and Hell que Man on the Silver Mountain ou Holy Diver et bien d’autres…. coïncidence un quadruple CD Luxe de Holy Diver est sorti récemment, en attendant la traduction française de la biographie de Ronnie “Rainbow in the dark”, ça sent l’offensive commerciale…
Cette période montre une avancée d’évolution ( qui au niveau de la technicité plus radicale avait déjà été exposé dans Sabotage ainsi que les sous estimés mais pourtant déglinglo et créatifs Technical Esctasy et Never Say Die ) dans ce mais encore une fois une intelligence de composition incroyable, toujours mémorable.
Je ne sais pas si c’est le background italien de certains membres du groupe ( qui en 1980, après le départ de Bill , seront au nombre de 3) mais il est vrai qu’il ya un coté plus héroique, médiéval tout en restant sombre et que le blues est toujours de mise ( Lady Evil , Lonely is the World …).
C’est effectivement plus compact et plus ” moderne ” avec plus d’attaque et de tranchant Agressif ( Le grain de Ronnie, sa texture épaisse en voix pleine qui fait sonner des notes plutôt aigues voir très hautes en quelque chose gorgé d’harmoniques graves et donc en apparence accessible d’octave jusqu’à ce qu’on essaye de le faire où on se dit ” Ho ho .
Mais aussi le son des riffs, un coté plus racé et une approche plus claquée sur la rythmique).
Ça peut paraitre parfois plus épuré et moins free que la période Ozzy, mais le background Swing old school du groupe est toujours présent mais arrangé de façon très subtil.
En tant que batteur moi même , couplé à la basse , avec certains breaks, placements , appels , les accentuations au seins des riffs et soli de Tony Iommi , en dessous la surface , tout comme Mob Rules , qui est un album très complexe, tu te dis ” Les enfoirés….”.
C’est la toute la brillance du groupe .
Je ne voudrais pas jouer sur les mots, mais l’usage de Ronnie était Il Malocchio pour repousser les mauvais esprits, qui se fait vers le bas à une hauteur médiane .
La Cornuta se fait au dessus de la tête, cela signifie ” Cocu “.
Exact
Merci pour ton commentaire, pour ce qui concerne la fameuse “mano cornuta”, on peut lire :
“Ronnie initiera ce signe de la mano cornuta en 1979 lors d’un concert. En vérité c’est sa grand-mère italienne qui utilisait ce signe pour éloigner le mauvais sort de son cher petit-fils. Dio le reprendra comme un signe de ralliement , d’approbation , d”amour” ,un geste metallisant et fédérateur “( source blog French-metal.com). Je n’ai pas vraiment d’avis sur la question, une chose est sûre : si ce pas Ronnie qui l’a inventée, c’est bien lui qui l’a popularisé…
Il fait partie de ces albums parfait des années 80′ , rien à jeter , prod excellente, renouveau de Black Sabbath qui ne s’endort pas sur ses lauriers. Et bien sûr la voix du Heavy par excellence DIO. Heaven and hell sûrement ma chanson préférée de BS,et pourtant c’est dire si j’aime les autres .
Cette album selon moi a révolutionné l’époque du heavy Métal. C’est l’un des meilleurs de BS. Je l’écoute au moins une fois par année depuis 40 ans et je lasse jamais
Merci pour ton commentaire Pete0969, ce HaH fait partie de ces albums indémodables et donc intemporels que j’écoute toujours avec plaisir moi aussi…
Salut Kingeddie. Très bonne chronique. Je connais l’album mais juste de nom et je sais que c’est un des albums à écouter avant de mourir. Ta chronique m’a donné envie de l’écouter. Donc je l’écouterai.
Merci beaucoup pour ton appréciation, c’était le but de donner envie, donc cette review n’aura pas été inutile…