Betraying The Martyrs sur la pandémie et le départ du chanteur Aaron Matts : "En toute honnêteté, on ne savait même pas si on allait continuer"

à 17 h 45 min
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Hellfest 2022 : Retour sur la deuxième partie de la XVe édition du festival dantesque et anthologique
© Tetralens

À l’occasion du récent show de Betraying The Martyrs au Hellfest, les membres du groupe de Metalcore français ont accordé une interview à Tetralens pour MetalZone.

Les musiciens ont parlé du festival, de leur nouvelle musique, de leur ancien chanteur Aaron Matts (qui est maintenant dans Ten56), et bien plus encore.

Le dernier EP de Betraying The Martyrs, Silver Lining, est sorti le 24 juin.

Texte et photos par Tetralens (tetralens.com)

Comment vous sentez-vous à l’issue de ce concert au Hellfest après tant de temps ?

C’est incroyable. C’est toujours un grand honneur de jouer au Hellfest, mais là, surtout après une pause de deux ans comme ça, c’est incroyable. Honnêtement, on pouvait le sentir dans l’énergie que les gens nous donnaient. Nous n’avons jamais vu autant de gens faire du crowd surfing comme ça. Nous avons fait plus de 950 concerts, et nous n’avons jamais vu de “wall of death” se former comme ça sans rien demander. C’était vraiment incroyable, on pouvait sentir que les gens voulaient en découdre. Et ils nous ont donné à mort.

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Je me souviens de l’Omega Sound Fest il n’y a pas si longtemps. Combien de fois avez-vous joué avec Rui Martins maintenant ? 

C’était notre quatrième concert avec Rui, à cause de la pandémie et tout ça. C’était le quatrième concert [de sa vie], et c’était le plus gros de sa vie, du coup. Il était un peu stressé, mais je pense qu’il s’en est bien sorti, hein [rires]. C’était bien !

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Le courant a l’air de vraiment bien passer avec Rui. Avez-vous dû faire quelques ajustements ? 

Oui, il y en a eu, forcément. Ce n’est pas le même personnage. Ils [Rui et l’ancien chanteur Aaron Matts] ont tous les deux leurs propres atouts. C’est vrai que Rui a pris plus de place dans le chant, parce qu’il a presque remplacé Victor [Guillet, claviers et chant] aussi. Il a quasiment remplacé deux chanteurs d’un coup et il a fallu créer cet espace là, mais il gère parfaitement.

Il est très facile à vivre, il est vraiment adorable. C’est facile de travailler avec lui, et il a pris le rythme très rapidement. Que ce soit en tournée, ou même en studio, il n’avait pas tant d’expérience que ça, mais le fait que ce soit quelqu’un qui fasse beaucoup de vidéos sur YouTube, des reprises d’autres groupes, etc, il avait déjà un très bon niveau vocal.

Il couvre un large panel avec sa voix, que ce soit au niveau du chant ou des growls. 

Oui, il peut tout faire, c’est ce qui est incroyable avec ce gars.

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Malgré la sortie de l’EP Silver Lining, les fans peuvent-ils s’attendre à plus de musique dans les mois à venir ? 

Nous venons de sortir Silver Lining hier – un EP de cinq titres – mais nous avons évidemment des projets pour l’année prochaine. Pour l’instant, nous ne sommes pas à fond dedans, mais nous espérons que peut-être l’été prochain, quelque chose sortira. Ce serait cool.

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Avec toutes les galères que vous avez traversées ces dernières années, diriez-vous que cela a nourri la création de ce nouvel EP ? 

Beaucoup, oui. Ça a été compliqué. Nous avions déjà commencé à écrire avant la pandémie. Mais avec le départ d’Aaron, nous avons dû essayer de retrouver une dynamique. C’est vrai que tous ces événements nous ont beaucoup inspirés.

Le départ d’Aaron a été un gros choc, on ne va pas se mentir. Perdre un frontman est toujours compliqué, et nous étions avec lui depuis le début. En toute honnêteté, on ne savait même pas si on allait continuer, et puis on s’est vraiment posé la question, et on s’est rendu compte que c’est [la musique] qui nous anime, qui “drive” nos vies – depuis plus de 10 ans pour certains d’entre nous. Et nous nous sommes dit que nous ne pouvions pas nous arrêter là.

Nous avons vraiment profité de cet élan, avec Rui, pour nous réinventer, écrire des chansons, réarranger des parties. Nous sommes allés nous enfermer dans une sorte de ferme en Bretagne où il n’y avait même pas internet, juste pour nous concentrer sur l’écriture. Les nouvelles chansons sont un peu plus sombres par certains aspects. Le fait que les deux dernières années aient été difficiles a probablement joué un rôle. Nous avions des choses à dire [rires].

Nous avons pris le temps d’expérimenter un peu. C’est la première fois sur un disque, avec si peu de chansons, que nous avons autant d’accordages différents. On s’est vraiment pris la tête avec beaucoup de choses. On s’est fait plaisir, on ne s’est pas mis de barrières.

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Tout le monde est impliqué dans le processus de composition ? 

Oui, cela a toujours été le cas depuis le début. Pour nous, un groupe est vraiment une entité, dans ce cas avec six personnes, et nous essayons d’impliquer tout le monde autant que possible.

C’est fort, surtout avec six personnes. 

Oui. Ce n’est pas toujours simple [rires]. Être dans un groupe de six personnes, c’est complexe en termes de relations. Vous pouvez donc imaginer les problèmes que cela représente. Mais nous nous connaissons depuis assez longtemps pour pouvoir réagir en fonction.

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Comment décririez-vous votre processus de composition ? 

Il n’y a pas vraiment de règles. Cela dépend de la chanson. Parfois, c’est juste un motif de batterie, d’autres fois c’est une idée de texte qui nous fait penser à une mélodie. Parfois, certains des gars proposent un morceau complet, et nous le prenons et l’arrangeons. C’est vraiment au feeling. On essaie de garder un peu de spontanéité, pour que ça ait un sens.

C’est génial. En plus, de l’extérieur, on dirait vraiment que vous et Aaron êtes restés en bons termes. C’est agréable à voir. 

Carrément, on le croise assez souvent. Nous sommes restés en bons termes avec lui, il n’y a pas de problème. Il voulait juste faire quelque chose de différent, et maintenant nous sentons qu’il s’épanouit vraiment dans son [nouveau] groupe [Ten56]. C’est une direction totalement différente, qui n’a pas grand-chose à voir avec BTM, donc si tout le monde est heureux dans des mondes différents, c’est super. Chacun est à sa place.

D’ailleurs, nous allons jouer sur la même scène cette année au UK Tech Fest. Ça va être cool !

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Pour conclure, quelques mots sur le Hellfest ? 

Franchement, il faut y aller au moins une fois dans sa vie. C’est quelque chose à voir. On a de la chance d’avoir ça en France, c’est immense, pas seulement à l’échelle européenne mais mondiale. Il y a plus de 400 000 festivaliers sur les deux semaines, c’est incroyable. Les gars, ils ont construit un site exprès. Je ne pense pas qu’il y ait un autre festival où le site reste comme ça toute l’année. Si vous en avez l’occasion, allez-y, foncez !

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À propos de Tetralens

Cette interview a été réalisée par Tetralens, qui est également la propriétaire de toutes les photos que vous avez vues ci-dessus.

Tetralens est une photographe basée à Paris. Si vous souhaitez discuter avec elle de son travail et/ou collaborer avec elle, vous trouverez toutes ses informations ci-dessous !

TETRAlens rassemble toutes les expressions de mon travail photographique, récent ou datant de plusieurs années. J’y présente principalement un extrait de mes captures de concerts live, essentiellement issus de la scène Metal et Rock, ainsi qu’un petit aperçu de mes autres sujets photographiques, tels que les paysages, les détails et l’architecture. D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu capturer à travers mon objectif ce que mes yeux voulaient immortaliser : le tranchant d’une lumière, la force d’un instant, la douceur d’un regard, l’énergie d’un moment, ces choses qui rendent le monde plus beau. Depuis mon plus jeune âge, cette passion m’a suivi dans mon quotidien ou dans mes voyages, mes yeux regardant constamment la nature, les villes et les gens comme une source d’inspiration pour nourrir mon expression artistique. Le canal le plus emblématique étant la musique live, les événements à travers lesquels l’humain est un vecteur des vibrations les plus positives.