À mon arrivée, légèrement tardive, un gros son s’échappe déjà de l’arrière du O’Sullivans, d’où les doubles portes battantes séparent le pub du Backstage by the Mill.
Le groupe Led By Lanterns a déjà commencé sa performance et la salle est plongée dans l’obscurité, à l’exception des timides lumières de scène.
Texte et photos par Tetralens (tetralens.com)
Led By Lanterns
La puissance et le timbre du chanteur me sautent aux oreilles, et apparemment touchent tout le public !
Le set se caractérise par une rythmique solide, des mélodies accrocheuses, le tout enveloppé dans un son efficace et puissant ; une identité déjà marquée pour ce petit groupe de Birmingham (UK) qui a sorti son tout premier EP en 2018, Ashes.
Bien que classé dans la catégorie Rock, ce que j’entends sur scène, c’est plutôt un style Nu Metal rehaussé par la voix riche en nuances de Sean.
L’écoute de leur dernier album, y compris le très accrocheur Criminal, est assez perturbante… Les arrangements de l’album sont bons, mais presque trop propres, légèrement trop pop à mon goût. Alors que la performance live de Led by Lanterns sonne beaucoup plus lourde ! Une bonne surprise !
Au plaisir de les revoir en France. Il sera peut-être possible de les retrouver fin 2022 selon Mark, le batteur… à suivre.
Led By Lanterns – Disconnected :
Our Hollow, Our Home
Je dois avouer que c’est Our Hollow, Our Home que j’attendais surtout de voir en live ce soir… vu mon goût prononcé pour les breakdowns, et les mélanges de voix saturées et de passages en voix claire.
Our Hollow, Our Home est bien dans la mouvance de la nouvelle scène Metalcore britannique, avec des screams hauts perchés qui alternent avec un chant clair bien posé et mélodique (ici partagé entre Connor Hallisey et Tobias Young), et malgré tout, le groupe trouve sa place dans le genre, quelque part entre Heart Of A Coward et Any Given Day.
Le groupe de Southampton a été formé entre 2012 et 2013 et compte déjà trois albums à son actif, Hartsick en 2016, In Moment // In Memory en 2018, et un troisième sorti fin mai 2021, Burn In The Flood.
Le tout est présenté dans un son saturé, qui donne envie à tout le public de bouger, même si c’est un peu brouillon et/ou pas forcément bien restitué en live. Il n’en reste pas moins que c’est une belle performance.
Quoi qu’il en soit, ce sont des showmen incontestables, et leur aisance sur scène, acquise en ayant tourné en Angleterre très tôt dans l’histoire du groupe, se ressent très vite. Mention spéciale à Connor, qui avec ses faux airs d’Anthony Diliberto (Resolve) fait participer le public sans arrêt.
En ce qui concerne les versions studio, la musique du groupe démontre un équilibre très bien maîtrisé, qui donne vie à des morceaux pleins d’énergie ou à des lignes mélodiques plus calmes, comme sur le très beau Blood.
On espère que le cheminement de ces cinq musiciens auprès du public continuera sur cette lancée.
Our Hollow, Our Home – Shatterdome :
Normandie
Créé en 2013, ce groupe de rock alternatif originaire d’Örebro, en Suède, quelque part entre Stockholm et Göteborg, qui fait de plus en plus d’émules, a choisi son nom sur une suggestion à laquelle ils ont adhéré, d’abord pour sa sonorité, puis pour la signification qui tombait à pic, évoquant les “hommes du Nord”.
Philip Strand, frontman et chanteur, accompagné de ses collègues de l’époque (oui, Normandie a connu beaucoup de changements dans ses membres), évoquent des influences musicales françaises telles que Gojira (même si on ne l’entend pas vraiment), Phoenix ou encore Betraying The Martyrs.
Après avoir sorti un premier EP très peu de temps après la formation du groupe (on parle de quelques jours apparemment !) ; Normandie sort un premier album autoproduit en 2016, Inguz, qui, devant un accueil très positif, poursuit sa progression. Entre temps signés sur Easy Life Records, ils sortent un deuxième opus en 2018, White Flag qui marque un tournant dans la conquête de nombreux fans, notamment en Angleterre, ou ils bénéficient du soutien de plusieurs médias, dont Kerrang.
Ils se produisent sur scène, en tête d’affiche ou en première partie de groupes comme Crossfaith, et acquièrent encore plus de visibilité et de notoriété lors d’apparitions à des festivals comme le Download (UK) en 2017 et le Reading en 2018.
Suite à la sortie de son troisième album, Dark and Beautiful Secrets, au premier trimestre 2021 (toujours sur Easy Life Records), Normandie repart en tournée en 2022 et après un passage dans cette même salle en 2017, fait un saut à Paris au Backstage by the Mill ce 10 mai (seule date en France).
Suite à l’écoute de quelques titres emblématiques, j’ai quelques difficultés à trouver la fibre rock par exemple sur Babylon, tant le mix incorpore des éléments électro pop, mais je me souviens alors que la Suède est très douée pour ce genre de mélanges d’électro pop et de rock solide… et en cherchant un peu mieux, je trouve les instruments plus affirmés sur des titres comme Holy Water, Fight, The Storm ou Collide, qui s’écoutent facilement. J’ai un petit faible pour leur premier album, plus puissant que les autres.
En live, j’avais un peu peur du contraste avec les deux groupes précédents au son plus lourd. Mes doutes ne sont visiblement pas partagés puisque la salle est en effervescence avant l’arrivée sur scène du collectif nordique, avec peut-être même quelques cris hystériques ici et là…
La performance en direct est beaucoup plus agréable que les versions en studio. Ici, les arrangements électro Pop Rock lisses laissent place à une belle performance rock de la part des musiciens. L’énergie délivrée et la connexion avec le public m’ont permis de constater que Philip Strand, dont la voix me rappelle celle d’Olly Alexander (Years & Years), et ses camarades de groupe savent comment appréhender un public et jouer une performance de qualité.
Normandie est parti pour poursuivre sa conquête, avec, on l’espère, un son plus proche de celui des débuts, mais ce n’est que mon avis, et nul doute qu’ils auront une armée de fans fidèles dans leur parcours à venir.
Normandie – White Flag (Live Session) :
À propos de Tetralens
Cet article a été rédigé par Tetralens, qui est également la propriétaire de toutes les photos que vous avez vues ci-dessus.
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TETRAlens rassemble toutes les expressions de mon travail photographique, récent ou datant de plusieurs années. J’y présente principalement un extrait de mes captures de concerts live, essentiellement issus de la scène Metal et Rock, ainsi qu’un petit aperçu de mes autres sujets photographiques, tels que les paysages, les détails et l’architecture. D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu capturer à travers mon objectif ce que mes yeux voulaient immortaliser : le tranchant d’une lumière, la force d’un instant, la douceur d’un regard, l’énergie d’un moment, ces choses qui rendent le monde plus beau. Depuis mon plus jeune âge, cette passion m’a suivi dans mon quotidien ou dans mes voyages, mes yeux regardant constamment la nature, les villes et les gens comme une source d’inspiration pour nourrir mon expression artistique. Le canal le plus emblématique étant la musique live, les événements à travers lesquels l’humain est un vecteur des vibrations les plus positives.
