Cela faisait des mois que l’impatience grandissait chez les fans en prévision de l’événement – non, du double événement – organisé sous la houlette de Live Nation ; Metallica venant nous offrir deux nuits d’exception au Stade de France, avec des premières parties différentes.
Après un imprévu dû à l’état de santé d’Ivan Moody, Five Finger Death Punch n’a finalement pas pu être présent pour la première date du mercredi 17 mai, et c’est Epica qui a enchanté le public aux côtés d’Ice Nine Kills pour réchauffer le public parisien (et français) ce soir-là.
Une soirée où Metallica a ravi ses fidèles, avec une ferveur redoublée depuis la sortie de 72 Seasons, mais où la jauge était loin d’être pleine visiblement.
Texte et photos par Tetralens (tetralens.com)
Mammoth WVH
Nous voici le vendredi 19 mai, un temps digne d’un mois d’août en Espagne, une positivité contagieuse a envahi le parvis du Stade de France, où des artistes français comme Sun Brutal Pop et Disconnected jouent avant le show lui-même.
Les longues files d’attente joyeuses sont désaltérées grâce à la distribution d’eau en canette – oui c’est bizarre, et cela donne l’étrange impression de boire une bière de seconde zone sans les effets secondaires.
J’entre dans l’arène, escorté de près avec les autres photographes jusqu’à l’emplacement dédié devant la console son, loin de la scène. La configuration des installations du mythique groupe de Thrash Metal américain appelé le “snake pit”, est un anneau circulaire, au milieu duquel l’espace vide permet d’accueillir un “carré VIP” au plus près de l’action.
Dans un stade à moitié plein, Mammoth WVH entre en scène pour nous offrir un set relativement court mais toujours empreint de son Rock alternatif finement écrit, et joué par des musiciens très talentueux. Wolfgang Van Halen lui-même est un guitariste ingénieux et un chanteur vraiment talentueux. Je les avais découverts avec grand plaisir fin 2022 en première partie d’Alter Bridge. Ce soir malheureusement, le lieu n’est pas en adéquation avec leur décor de scène très dépouillé et malgré leur grand talent et un son très propre, ils semblent “flotter” dans un volume aussi important.
Architects
Après un petit tour dans la fosse où je croise beaucoup d’amis et de têtes connues, je retourne à ma place pour assister à la performance d’Architects, que je n’ai jamais vu en live.
Les gradins se sont un peu plus remplis, mais la fosse est loin d’être dense et est largement praticable jusqu’à 4 mètres de la scène.
Sur Black Lungs, Sam et les autres musiciens compensent la taille de la salle par une formidable mobilité. Je suis ravie de voir le résultat en live de Discourse Is Dead, l’un de mes titres préférés du groupe britannique qui fait désormais très sérieusement partie du paysage des figures majeures du Metal.
J’ai l’occasion d’aller dans la fosse après les trois premiers titres (période pendant laquelle les photographes peuvent prendre des clichés, en général, lors des concerts) et ô quel bonheur de pouvoir headbanger au milieu de la foule sur le génial Deep Fake (sorti en août 2022) ! Je suis néanmoins surprise de voir une majorité de gens très, très sages dans la fosse, alors que ce Metalcore borderline Deathcore délivré avec tant d’énergie et de sincérité décoiffe vraiment.
Une très belle performance qui se clôture sur l’emblématique Animals pour le plus grand plaisir de beaucoup d’entre nous !
Setlist :
- Black Lungs
- Nihilist
- Discourse Is Dead
- tear gas
- deep fake
- a new moral low ground
- Doomsday
- Mortal After All
- Impermanence
- Meteor
- when we were young
- Animals
Metallica
Les gradins se sont drastiquement remplis et la foule attend fébrilement le show de Metallica en faisant la ola huit ou neuf fois, et chante en coeur sur AC/DC puis, ça y est : l’intro, The Ecstasy of Gold, retentit, et on sait que le quatuor se prépare, que James Hetfield est probablement en train de fumer un cigare, et que le concert va bientôt commencer à prendre vie…
Lars Ulrich fait son entrée et prend place à la batterie jaune flashy (au couleur de 72 Seasons), sous les ovations du public. C’est sur Creeping Death que Metallica a décidé de commencer cette soirée. Kirk Hammet est très mobile et assez carré dans son jeu. Il brille dans sa veste à paillettes argentées, tandis que Robert Trujillo est plus posé et se trouve dans le partage, soit près de la batterie, soit près du public. James Hetfield, avec sa voix puissante et son assurance, arpente la scène pendant la performance.
C’est généreux, très carré, et énergique, n’en déplaise aux mauvaises langues qui voudraient qu’ils se retirent parce qu’ils ont atteint la soixantaine. Non, les musiciens jouent avec brio une setlist très bien composée avec Cyanide et 72 Seasons pour apporter un peu de nouveauté. Et le public, un peu éteint pendant le premier groupe et pas encore totalement présent pendant le deuxième, se laisse porter par la musique, la soirée, le moment.
Que ce soit depuis les gradins ou la fosse, on prend plaisir à voir le show prendre tout son sens en terme de lumières au fur et à mesure que le jour décline, et que les titres s’enchaînent, Welcome Home, et, ô comble du bonheur, You Must Burn ! Très bonne surprise également de voir The Call Of Ktulu sur scène, et le tout dans cette atmosphère de communion palpable.
Le rythme est très bien tenu avec quelques moments de calme comme le très émouvant The Unforgiven, dont la mélodie se répand dans le stade, et au-delà on le sait, portée par les raies de lumière bleutée et les milliers de lampes du public. Moth Into Flame apporte dans la foulée une dose de peps bienvenue après ce moment singulier.
Kirk Hammet manque de se faire arracher sa guitare par un fan dans le snake pit, et James Hetfield est toujours aussi percutant et au sommet de son art sur le plan vocal. Lars Ulrich se lance ensuite dans un solo de batterie endiablé, avant Whisky In The Jar.
Je suis particulièrement émue par la performance de One dont la mise en scène rend ce beau titre encore plus grandiose. Puis, dans une ambiance extatique, le groupe entame l’incontournable Enter Sandman, qui clôture cette soirée en apothéose.
Après une affluence mitigée mercredi, cette deuxième date de Metallica est une réussite sur toute la ligne : 10 000 à 12 000 personnes de plus, des premières parties de qualité (Mammoth WVH et Architects), et le géant du metal qui enflamme le Stade de France.
Voyez-vous, je dis souvent que j’admire leur carrière mais que je ne suis pas la plus grande fan de Metallica, mais je me suis aperçue que j’appréciais de nombreux titres de leur monumentale discographie, et que le célèbre quatuor méritait amplement la ferveur qui gravite autour d’eux. Un show d’anthologie.
Setlist :
- It’s a Long Way to the Top (If You Wanna Rock ‘n’ Roll) (AC/DC)
- The Ecstasy of Gold (Ennio Morricone)
- Creeping Death
- Harvester of Sorrow
- Cyanide
- King Nothing
- 72 Seasons
- If Darkness Had a Son
- Welcome Home (Sanitarium)
- You Must Burn!
- The Call of Ktulu
- The Unforgiven
- Wherever I May Roam
- Moth Into Flame
- Battery
- Whiskey in the Jar (reprise)
- One
- Enter Sandman
À propos de Tetralens
Cet article a été rédigé par Tetralens, qui est également la propriétaire de toutes les photos que vous avez vues ci-dessus.
Tetralens est une photographe basée à Paris. Si vous souhaitez discuter avec elle de son travail et/ou collaborer avec elle, vous trouverez toutes ses informations ci-dessous !
TETRAlens rassemble toutes les expressions de mon travail photographique, récent ou datant de plusieurs années. J’y présente principalement un extrait de mes captures de concerts live, essentiellement issus de la scène Metal et Rock, ainsi qu’un petit aperçu de mes autres sujets photographiques, tels que les paysages, les détails et l’architecture. D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu capturer à travers mon objectif ce que mes yeux voulaient immortaliser : le tranchant d’une lumière, la force d’un instant, la douceur d’un regard, l’énergie d’un moment, ces choses qui rendent le monde plus beau. Depuis mon plus jeune âge, cette passion m’a suivi dans mon quotidien ou dans mes voyages, mes yeux regardant constamment la nature, les villes et les gens comme une source d’inspiration pour nourrir mon expression artistique. Le canal le plus emblématique étant la musique live, les événements à travers lesquels l’humain est un vecteur des vibrations les plus positives.
