Pour ce grand rassemblement, que les fans attendaient fébrilement, Queens Of The Stone Age a fait les choses en grand.
La soirée, organisée par Radical Production en étroite collaboration avec le label Beggars, est sur le point de démarrer avec le premier groupe Deep Tan, lorsque nous sommes informés d’un léger retard dans l’arrivée des accréditations. Dommage ! Nous n’entendrons que quelques bribes du dernier morceau, pas de quoi se faire une opinion.
Texte et photos par Tetralens (tetralens.com)
The Chats
Pendant la préparation de la scène pour le groupe suivant, The Chats, je remarque que les gradins de l’Accor Arena ne sont pas très remplis.
The Chats, c’est un trio de jeunes gens fringants et pleins d’entrain, à l’allure peu soignée, qui posent leur nonchalance, mais surtout leur “shed Rock” décapant pour créer la surprise sur cette scène trop grande pour eux.
Bonne surprise, donc, pour ce groupe australien (Queensland), dont le chanteur et bassiste Eamon Sandwith affiche une belle présence, dans un ensemble empreint de complicité avec le volubile guitariste Josh Hardy et le batteur Matt Boggis.
Une expression Punk Rock presque garage qui nous donne l’impression d’être plongé dans une fête des années 70. Ce style semble contaminer la scène australienne pour le plus grand plaisir de nos oreilles.
Setlist :
- Nambored
- Billy Backwash’s Day
- Dead on Site
- 6L GTR
- Ross River
- Emperor of the Beach
- Out on the Street
- Casualty
- Nazi March
- Panic Attack
- Ticket Inspector
- Struck by Lightning
- Identity Theft
- Smoko
- Better Than You
- Pub Feed
Queens Of The Stone Age
Le grand moment arrive, le groupe californien, mené par Josh Homme, monte sur scène dans la pénombre. La frénésie dans le public me fait tourner la tête en arrière, et constater une salle comble (presque à guichet fermé ce soir).
Les musiciens entament la performance avec Regular John, l’une de leurs chansons les plus populaires, dans une nappe de lumière bleue. La puissante batterie de Jon Theodore est parfaitement complétée par le dynamique bassiste Michael Shuman, également présent sur la droite de la scène.
On enchaîne avec un autre grand succès du groupe, No One Knows (extrait de l’acclamé Song for the Deaf de 2022), où le calme Dean Fertita, en retrait, assure les claviers.
Josh Homme, en sa qualité de chanteur et guitariste, s’illustre par son charisme en tant que “performer”. Créé sur les cendres de Kyuss, le groupe a connu de nombreux changements dans sa composition, mais Josh en reste le pilier et le fondateur, étant sorti visiblement plus fort de son combat contre le cancer en 2022. Il est également le principal auteur-compositeur.
Au fil du set, on retrouve les variations et les points d’ancrage de la signature stoner/Hard Rock de Queens Of The Stone Age à travers les morceaux, couvrant un large éventail de leur discographie.
Tout au long de la performance, la mise en scène est de la plus haute qualité, avec des expressions variées articulées sur une structure scénique formant un triangle autour des musiciens. Soit avec des effets de lumière ambrée, esquissant un faisceau en forme de feu de camp, soit des halos bleus et rouges, soit des spectres verts.
Le groupe fait régulièrement des pauses pour s’adresser à la foule ; “Let me see all the people out there, hello to the top, hello to the side, and to the other side”.
Sur Made to Parade, extrait du dernier album In Times New Roman…, Troy Van Leeuwen nous régale de déhanchés maîtrisées, tandis que la voix nonchalante de Josh Homme distille une histoire teintée de nostalgie.
À certains moments, l’identification des instruments est un peu noyée dans une restitution sonore un peu brouillonne.
Josh se lance dans une présentation de chacun des musiciens, louant leur talent. Bien sûr, son propre talent s’entend aussi sur certains morceaux, comme Carnavoyeur, où l’on perçoit des consonances à la Bowie.
Le concert se poursuit, dans une excellente ambiance au sein du public, qui semble composé d’une grande variété de personnes, y compris quelques individus qui gigotent hors du rythme au fond de la salle.
The Way You Used to Do (Villains, 2017) distille un vent résolument rock’n’roll avec son riff en boucle accrocheur, et Bercy danse dans tous les sens, sagement certes, mais ça fait plaisir à voir.
Better Living Through Chemistry, avec son intro prenant la forme d’un solo de percussions, est une ode à la musicalité orientale magnifiquement mise en scène, avec des effets de lumière verte et violette qui semblent dessiner une rose des sables en arrière-plan. Un titre envoûtant qui se déploie dans des saturations psychédéliques.
Make It Wit Chu, à en juger par la réaction de la foule, est sans doute l’un des titres les plus appréciés du groupe, avec ses sonorités sensuelles, et ses chœurs qui rehaussent le rythme, le tout sur fond de halo rose glamour. Un moment mémorable : Josh, par jeu de scène ou par provocation, exécute un solo de guitare avec une cigarette au bec, faisant par la même occasion un clin d’œil aux Rolling Stones.
Little Sister est la suite logique, avec un enthousiasme renouvelé dans les gradins, et peut-être même quelques slams timides à l’avant.
C’est l’heure du rappel, où les musiciens réapparaissent avec quatre autres titres dans leur besace, dont God Is in the Radio, qu’ils dédient à Mark Lanegan, l’ex-chanteur du groupe tragiquement disparu en 2022, et Go With the Flow, qui est sans doute mon morceau préféré du groupe.
Song for the Dead clôt le concert, avec une belle expression de sonorités psychédéliques, mettant en valeur le clavier et une batterie nette, puissante et acerbe.
Un très bel événement.
Setlist :
- Regular John
- No One Knows
- Smooth Sailing
- My God Is the Sun
- Emotion Sickness
- I Sat by the Ocean
- Battery Acid
- Made to Parade
- Carnavoyeur
- The Way You Used to Do
- Better Living Through Chemistry
- The Lost Art of Keeping a Secret
- Negative Space
- Make It Wit Chu (avec un clin d’œil aux Rolling Stones)
- Little Sister
Encore :
- Obscenery
- God Is in the Radio (dédié a Mark Lanegan)
- Go With the Flow
- A Song for the Dead
À propos de Tetralens
Cet article a été rédigé par Tetralens, qui est également la propriétaire de toutes les photos que vous avez vues ci-dessus.
Tetralens est une photographe basée à Paris. Si vous souhaitez discuter avec elle de son travail et/ou collaborer avec elle, vous trouverez toutes ses informations ci-dessous !
TETRAlens rassemble toutes les expressions de mon travail photographique, récent ou datant de plusieurs années. J’y présente principalement un extrait de mes captures de concerts live, essentiellement issus de la scène Metal et Rock, ainsi qu’un petit aperçu de mes autres sujets photographiques, tels que les paysages, les détails et l’architecture. D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu capturer à travers mon objectif ce que mes yeux voulaient immortaliser : le tranchant d’une lumière, la force d’un instant, la douceur d’un regard, l’énergie d’un moment, ces choses qui rendent le monde plus beau. Depuis mon plus jeune âge, cette passion m’a suivi dans mon quotidien ou dans mes voyages, mes yeux regardant constamment la nature, les villes et les gens comme une source d’inspiration pour nourrir mon expression artistique. Le canal le plus emblématique étant la musique live, les événements à travers lesquels l’humain est un vecteur des vibrations les plus positives.