Le révérend est de retour ! Le “vrai” révérend ! Celui qui balance un album plein de rage, de souffrance, d’envie de destruction et de provocation ! Avec l’album “One assassination under god (chapter 1). Je n’ai pas peur de le dire, il n’a pas été aussi bon depuis… The golden age of grotesque, sorti en 2003 ! Oui, j’ose dire ça. Il a eu une période de creux puis était revenu en meilleure forme avec The pale emperor, mais là, on revient aux sources. D’ailleurs, quand on découvre la DA de l’album dans le premier clip, y’a littéralement tout de “l’imagerie Manson” ! Il a ressorti tous les éléments qui ont fait son succès : le côté religion, son chapeau étrange qu’il mettait sur scène pour chanter Kinderfeld il me semble, sa lentille, ses tableaux… Pour un vieux de 40 piges comme moi qui a été bercé avec POAAF, Antichrist, et j’en passe, c’est le bonheur !

Après ces dernières années très difficiles pour lui au niveau judiciaire et médiatique, il a décidé de frapper fort pour son retour avec “One assassination under god (chapter 1)”. Dès le premier single, “As sick as the secrets within”, on a senti que ça allait être du lourd. Un riff de guitare envoûtant en boucle, une batterie qui martèle, le début m’a donné des frissons. Puis Manson commence à chanter et là, quelle voix ! Ca a du lui faire du bien de se calmer niveau drogues et abus en tout genre. Là, que ce soit dans les aigus ou les graves, il est là et c’est splendide. Puis arrive le refrain, que je trouve exceptionnel, entêtant. Petit moment un peu “moderne” avec quelques notes de synthé dans l’air du temps et il repart de façon lancinante. Niveau paroles, lorsqu’il sort “You’re only as sick as the secrets within” on ne peut s’empêcher de penser qu’il est profondément marqué par des secrets inavoués et des traumatismes. Adolescence ? Problèmes récents ? Peut-être. Cette chanson semble décrire sa lutte intérieure, confronté à ses propres démons, tout en étant pris dans une spirale de dépendance et de destruction. La psychologie, la rébellion contre les normes sociales et les luttes intérieures, ça c’est du Marilyn Manson retrouvé ! Et dans le clip, y’a vraiment ce côté renaissance tout du long quand il est dans une sorte de cocon étrange. 1er single et clip : validés à 1000% !

Arrive ensuite le deuxième donc, “Raise the red flag”. Va-t-il conclure l’essai ou “As sick” n’était qu’un feu de paille (comme pu l’être SAY10 sur Heaven upside down ou “Hey, cruel world” sur Born villain) ? Non, il transforme l’essai clairement ! Après le côté malsain du 1er single, là ça sonne plus moderne mais on sent quand même la patte MM. On retrouve comme toujours des passages qui envoient et d’autres plus lancinants. Et toujours ce synthé bien placé, mais pas abusif. Parfait ! Le “I don’t give a fuck if you say you’re sorry, I won’t accept your surrender” montrent une détermination à ne pas pardonner, à ne pas accepter de soumission. Encore un message caché ? Maybe… Surtout qu’ensuite il parle clairement de vengeance et de manipulation… et surtout de vérité remise en question… Difficile de ne pas y voir une réponse à ces problèmes récents. Niveau clip, lui qui pendant longtemps se mettait seul en avant, ses musiciens rarement dans la lumière, là, ça change : on y voit son nouveau “groupe” constamment et ça fait plaisir de voir que Tyler Bates et Gil Sharone sont toujours présents ! Quant à Reba Meyers elle apporte un beau vent de fraicheur dans le groupe et elle est quand même la première femme à intégrer officiellement MM ! Est-ce fait exprès juste après avoir eu des problèmes avec des femmes ? Ou est-ce une coïncidence ? J’en sais rien, mais elle rayonne en tous cas. Piggy D. complète bien le tableau et on voit que le Révérend s’est entouré de très bons !

Et puis sort le dernier single avant l’album. Pas obligé car après les deux premiers, perso, je suis déjà convaincu. Mais bon, on prend ! Sort donc “Sacrilegious”, avec sa vision sombre et irrévérencieuse du christianisme. JC est défiguré, réduit à une image de mort et de décomposition, ce qui peut être interprété selon moi comme une critique de la façon dont la religion est parfois vidée de sa signification profonde et réduite à des symboles vides. La métaphore de fin sur un retour dévastateur termine parfaitement ses paroles. Niveau musique maintenant, on va dire que c’est plus “vendeur” et “grand public” que “As sick” qui était bien malsain afin de récupérer sa base de fans fidèles. Mais ça sonne un peu comme certains morceaux de The golden age of grotesque. Et puis le clip est vraiment sympa.

Et là, contrairement à Slipknot récemment par exemple où ils avaient balancés trois premiers singles excellents puis quand l’album était arrivé, le reste était apparu nettement moins bon, quand “One assassination under god (chapter 1)” sort, il reste des pépites à découvrir et ça fait grandement plaisir ! Et ça commence avec la chanson éponyme, OAUG donc. Les premières secondes, bien malsaines comme on aime, donnent la chair de poule. Idem quand Manson commence à chanter. Ca sent bon tout ça ! Et effectivement, cette chanson est très bonne, alternant entre voix planante et gros riff de guitare accompagné d’autres riffs plus lugubres, c’est une vraie introduction, aux petits oignons ! Le refrain reste en tête et c’est gage de qualité pour moi. Niveau paroles, ce quatrième single et clip, c’est encore une fois du MM tout craché : il dénonce le manque de courage des gens spectateurs de la violence, la déshumanisation, et bien sûr critique du système et de notre société de consommation. Notre monde est mené par le “spectacle”, qui est plus important que la réalité. A noter que le clip de OAUG est juste incroyable ! Magnifique ! Mais avec Manson, on a l’habitude, c’est toujours très travaillé.

Puis enchaine les premières notes de No funeral without applause. Les frissons reviennent. Oui, le Révérend est bien de retour en grande forme ! Le refrain rentre directement dans notre cerveau et y reste un bon moment, “All that’s lost and all that’s forgotten, forgotteeeeen”. Incroyable ! Là on parle d’auto-destruction, de souffrance, de douleur… Wow, moi qui pensait qu’il avait tout donné avec ces trois premiers singles, non non, j’en suis à ma deuxième chanson, deux inédites, et les deux sont formidables !

Et ça va rester insane : Nod if you understand commence avec son riff de guitare, sa batterie qui marque le tempo et puis cette première phrase “I need destruction”… Ouiiiiiiiiii, on attendait un tel album depuis longtemps Brian !!! Là tu nous régales ! La chanson ensuite, à partir d’une minute, a même quelques accents d’Antichrist. Elle est bien rythmée et la fin… mamma mia !!! Les dernières secondes nous en mettent plein les oreilles ! Splendide ! Désillusion, colère et désespoir, les paroles sont dans le thème de l’album, y’a pas ! Rejet des valeurs traditionnelles, de la moralité et de la rédemption : le Révérend veut nous plonger dans le chaos et la… destruction ! En même temps, il l’avait dit dès sa première phrase !

Ensuite, le hit “As sick as the secrets within”, le banger de l’album, suivi de Sacrilegious, dont on a déjà parlé. Puis arrive Death is not a costume. Les premières secondes, on se croirait retourné à Smells like children ! Mais ça ne dure pas très longtemps, les “véritables” instruments arrivent, ça fait hocher la tête. Cette chanson se fond bien dans l’album, elle est très bien, mais moins que les autres, faut être honnête. Mais elle se rattrape sur la fin ! Niveau paroles, on reste dans le thème avec une lutte entre l’ombre et la lumière, et un tourment formé par des démons intérieurs. Les paroles de l’album sont globalement très sombres.

Suit Meet me in purgatory et son intro incroyable ! Je ne l’aimais pas au début, et puis après une dizaine d’écoutes, le refrain me revenait souvent en tête et j’ai commencé à l’apprécier. Et comme sur tout l’album, la basse est bien présente, il laisse plus de liberté aux guitaristes qu’à une certaine époque (hein John ?), c’est top ! La batterie n’est pas transcendante, elle fait le travail, mais elle a quelques occasions de briller. Donc vraiment, l’ensemble musical de cet album est ultra cohérent. On sent que Tyler Bates a clairement mis sa patte. Et il n’est pas seulement guitariste : la basse sur l’album n’est pas jouée par Piggy D. qui est arrivé pour la tournée mais par Tyler également, qui s’occupe aussi de l’espèce de arpeggione qui ajoute ce petit côté malsain et des synthés ! Mr Bates est le bras droit de MM, clairement. Gil Sharone a également participé, mais c’est le deuxième et dernier du groupe qui tourne actuellement. Piggy D. donc ainsi que Reba ne sont pas crédités. Tant qu’à parler des participants, mention spéciale à Lola Colette et Maxwell Urasky qui ont bossé sur “As sick”, d’où cette atmosphère incroyable qui s’en dégage. Et pour revenir à “Meet me in purgatory”, les paroles parlent de sacrifice, de pardon et de mort. Du classique chez Manson !

Enchaine Raise the red flag dont on a parlé au début, le deuxième single que nous avons pu écouter après le retour musical du God of fuck. Et enfin, enfin, la pépite de l’album (sous-cotée pour l’instant niveau stats sur Spotify mais j’imagine que c’est lié à sa place de dernière chanson) arrive : Sacrifice of the mass ! Le Coma black de 2024 ! Oui oui, j’ai pas peur de le dire ! L’intro est juste à pleurer, c’est magnifique, et après avoir retrouvé un Manson agressif avec une musique qui envoie, là on a notre bonbon, notre petite chanson calme, comme Man that you fear à la grande époque ! Cette chanson, Sacrifice of the mass, est rentrée, dès ma première écoute, dans mon top 20 de mes chansons préférées all time du Révérend ! L’ambiance, sa voix (quand elle part dans les aigus, à deux doigts d’avoir un orgasme), des frissons, franchement ! Sublime ! La dernière minute, ça s’énerve un peu puis ça retombe très vite, pour revenir dans un mood “nostalgie”. Je suis fan absolu de cette chanson ! Quant aux thèmes abordés : regret et rédemption manquée ! Ca colle parfaitement avec la musique. Manson remet en question ses choix et ses relations passées. Cela clôt l’album magistralement !

Mon petit tour d’horizon des chansons une par une confirme ce que je disais dès le début : il n’a pas été aussi bon depuis The golden age of grotesque ! Quelle claque ! We are chaos était sympa, y’avait aucune chanson à jeter mais aucune (à part Half-way & one-step forward) n’était au dessus du lot véritablement. Et ça s’était vu niveau stats Spotify : même Heaven upside down, avec ces une chanson sur deux d’excellentes et ces une chanson sur deux vraiment bofs, faisait mieux (porté par Kill4me, qui pour moi était sympa mais tellement éloigné de l’univers dark de Manson). Et c’était pareil pour We are chaos : sympa mais trop éloigné de son univers… Là, avec One assassination under god, on le retrouve enfin cet univers qui nous a tant manqué ! Y’a du malsain, ça envoie, ça dénonce, ça hurle par moments, ça claque une voix splendide à d’autres… Du grand art ! Est-ce du à ce qu’il a vécu judiciairement et médiatiquement ? Je ne sais pas. Mais ce que je sais, c’est que Marilyn Manson revient trèèèèèèèèèès fort et que je suis fou de son nouvel album (et en plus “chapter 1”, ce qui laisse augurer de belles choses pour la suite). L’ambiance générale est extraordinaire et tout est bien fait, bien calibré, bien choisi pour parfaitement s’enchainer.

Vous l’aurez compris : je suis conquis ! Que ce soit niveau ambiance, niveau paroles, niveau passages énervés et passages magnifiques, niveau voix, niveau production (bravo au touche-à-tout Tyler Bates et à Robert Carranza, vraiment un super taf), je n’ai rien à redire, j’ai retrouvé un Manson que j’aime et qui n’a pas l’air de vieillir (dans ces clips, on croirait le Manson d’il y a vingt ans ! Merci le maquillage j’imagine). En tous cas, il sait rester dans son univers ET rester dans l’air du temps, évoluer, et ça, c’est splendide ! Et je ne suis apparemment pas le seul à aimer, vu les stats qu’il a fait avec ses singles sur YouTube et Spotify et son classement dans les charts (2ème des UK rock & metal albums, 3ème des Swedish hard rock albums, 4ème des German albums…).

Un retour triomphale pour moi et un album à écouter d’urgence !!!

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