Portrait of an American Family

Marilyn Manson
Portrait of an American Family

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Le premier album officiel de Marilyn Manson… Les prémices de quelque chose de grand qui va arriver. Pas encore totalement abouti mais on sent que ça peut devenir énorme. C’est Portrait of an american family, qui m’a mis une véritable claque à l’époque. Suite logique aux Spooky kids, il est un mélange de vieilles chansons réarrangées et d’inédites.

Même si désormais la liaison MM-Trent Reznor est coupée définitivement, le leader de Nine Inch Nails a permis, en reprenant le flambeau de la prod, a ce que ce projet aboutisse. Et on va sentir sa patte tout du long, ça, c’est certain. Enregistré dans pas mal de studios différents, notamment dans la maison où Sharon Tate et ses amis ont été tué… par… Charles Manson (tiens tiens), il parle principalement des US de l’enfance de Manson, qui selon lui était d’une violence inouïe malgré ce que l’on peut en dire.

Le Prelude met directement dans l’ambiance : ce sera bizarre, glauque, dérangeant… Enchaine ensuite Cake and sodomy, qui est dans la même veine, avec cris de jouissance pour commencer suivis par un “I am the god of fuck” désormais devenu mythique du Révérend. Des références à Charlie et la chocolaterie et à Un dernier tango à Paris, c’est pas tous les jours qu’on entend ça dans du metal. Et puis ça dénonce, les paroles envoient : Brian Warner a des choses à dire sur l’Amérique. Et rarement du bien. Et il est déjà dans son rôle dès sa première vraie chanson officielle. Ces deux choses là vont le suivre tout au long de sa carrière.

Lunchbox arrive, avec son riff de guitare reconnaissable entre mille, sa batterie originale (Sara Lee Lucas et Manson, une grande histoire de désamour, ce dernier n’aimant pas la manière de jouer du premier, lui faisant ressentir à chaque instant et le poussant finalement à se casser en foutant le feu sur scène à sa batterie), et son thème encore une fois sur l’Amérique, avec sa loi interdisant les fameuses boites à gouter en métal qui seraient “dangereuses”.

Suivent Organ Grinder et Cyclops (avec un passage de Poltergeist 2 au ralenti et déformé), deux très bonnes chansons, pas à la hauteur des hits de cet album mais qui font clairement le café. Certains riffs de Daisy Berkowitz (paix à son âme) sont vraiment sympas. Pas des bangers mais le niveau reste élevé. A noter qu’un deuxième membre de l’époque est décédé aussi : Gidget Gein. Pour le reste, ça se rapproche du groupe qui connaitra son apogée plus tard avec Twiggy Ramirez et Madonna Wayne Gacy.

Ensuite un quatuor de “high level” arrive : Dope hat avec encore du Charlie et la chocolaterie (le clip est incroyable en passant) et son ambiance très halloweenesque, Get your gunn qui est LA chanson de l’album pour les fans et qui parle de l’assassinat d’un médecin par un militant anti-avortement (on peut aussi entendre après le 3ème couplet le bruit d’une foule et un coup de feu, celui du suicide du politique Budd Dwyer en public), Wrapped in plastic qui est ma song préférée de l’album je l’avoue qui a encore une référence artistique avec Twin peaks et Dogma avec son excellent “You cannot sedate all the things you hate”.

Manson dénonce, Manson est déjanté, Manson met des références de partout, bref, ce disque, moins abouti que les autres, surtout niveau production (normal pour un 1er me direz vous), envoie malgré tout de par son engagement, son son unique et ses paroles travaillées avec tellement de sous-entendus, de choses à deviner entre les lignes…

Arrivent les Organ Grinder et Cyclops de fin, avec Sweet tooth et Snake eyes and sissies. Sympas mais bon, dispensables pour résumer. Pas celles que l’on retiendra le plus je pense.

Et on termine fort avec My monkey (qui déborde de phrases du tueur Charles Manson), chanson complètement déjantée (oui oui, encore plus que le reste, c’est possible) qui a donné lieu à des moments assez anthologiques en live et Misery machine qui met pas mal en avant la guitare avec ses improvisations délirantes qui n’en sont évidemment pas (au passage, encore une référence culturelle avec Scooby-Doo évidemment).

Sur ce skeud, le Révérend y a mis toute sa folie et pour un premier album, qui date quand même de 1994, avec des moyens de production beaucoup moins forts que maintenant, bah ça donne bien le ton de ce que va être la suite en fait. Ca pose les bases on va dire, et il y a un vent de fraicheur surtout qui fait du bien, avec un metal décomplexé qui ose pas mal de choses, qui se fait plaisir et qui du coup nous en procure beaucoup. Il est loin d’être parfait au niveau de la prod, mais on sent que Manson et Reznor, avec l’appui de Berkowitz, y ont mis toute leur folie (à noter que Chris Vrenna, qui rejoindra MM en 2004 en tant que batteur puis claviériste était déjà présent sur Portrait en 1994 où il s’était occupé des percussions).

Petite anecdote pour finir : Marilyn Manson, qui fera la première partie de NIN (pouvait-il en être autrement ?), en 1994, reproduira sur scène le décor de la pochette de l’album.

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