Bring Me The Horizon est aujourd’hui l’un des groupes les plus influents de la scène Rock, mais son ascension vers le sommet n’a pas été sans obstacles. En célébrant les 20 ans de leur premier EP, This Is What The Edge Of Your Seat Was Made For (2004), leur chanteur Oli Sykes est revenu sur les nombreux défis rencontrés par le groupe lors de ses débuts. Dans une interview récente pour Metal Hammer, menée par Niall Doherty, Sykes a partagé des réflexions sincères sur le chemin tumultueux parcouru par la formation de Sheffield.
Des débuts difficiles et un rejet massif
Si aujourd’hui Bring Me The Horizon fait vibrer des foules massives lors de festivals comme le Download et le Hellfest, cela n’a pas toujours été le cas. Oli Sykes se souvient de leur première performance à Reading : “Quand on a joué à Reading [festival britannique] pour la première fois, on s’est pris tout ce qui était possible au visage. Le public nous détestait tous.”
Le groupe, qui se produisait alors sur la scène principale, a été accueilli par une avalanche d’objets : téléphones portables, sciure, “sauce kebab”, le tout accompagné de huées massives. Malgré ces attaques, Sykes et ses camarades n’ont pas laissé la haine les atteindre : “On était habitués, ce n’était pas nouveau. On a fait de notre mieux, on a rendu les coups, on s’en fichait. Mais ce n’est pas agréable pour tes parents de voir ça. Il faut juste encaisser et continuer.”
Ces débuts difficiles n’ont pas été vécus comme un échec pour Sykes. Bien au contraire, ils ont servi de carburant pour le groupe. Ils ont persévéré, déterminés à prouver qu’ils avaient leur place dans le paysage musical britannique.
Une ascension progressive vers la reconnaissance
Malgré l’hostilité initiale, Bring Me The Horizon n’a jamais été un succès du jour au lendemain. Selon Sykes, la progression a été lente, mais régulière : “Ce n’était pas un succès immédiat, ça a été une montée progressive jusqu’à ce qu’on soit là où on est aujourd’hui. On a tout apprécié, on a tout expérimenté à chaque étape.”
Cette montée en puissance leur a permis d’éviter la jalousie envers les groupes qui explosaient plus rapidement : “Tous les groupes qui étaient plus grands que nous, on les a lentement surpassés au fil des ans.”
Le véritable tournant pour BMTH est survenu avec la sortie de son quatrième album, Sempiternal, qui a élargi leur son en intégrant des éléments électro et pop à leur base Metalcore. Le public a rapidement embrassé cette nouvelle direction, et lors de leur retour à Reading et Leeds, l’accueil a été radicalement différent.
“Quelques années après ce désastre initial, on est retournés à Reading et la foule est devenue absolument folle pour nous. Je ne pense pas qu’il y ait un autre groupe qui ait fait ce qu’on a fait”, se souvient Sykes. Il ajoute qu’il est rare qu’un groupe détesté à ce point parvienne à inverser la tendance.
Un groupe qui apprend de ses erreurs
L’un des facteurs clés de cette transformation, selon Sykes, a été la capacité du groupe à accepter les critiques et à apprendre de celles-ci : “On a toujours pris en compte ce que les gens disaient, si ça avait du sens. On n’a jamais dit : ‘Tout le monde a tort, on est géniaux !’. En un sens, ils nous ont aidés.”
Cette approche a permis à Bring Me The Horizon de se réinventer constamment et d’évoluer. Ils sont aujourd’hui célébrés comme un groupe de rock/Metal britannique de premier plan. Cependant, Sykes reste lucide : “Bien sûr, il y a encore des gens qui n’aiment pas notre groupe… mais on est heureux d’avoir inversé la tendance. On veut être un groupe dont la Grande-Bretagne est fière, pas juste un groupe qui est célèbre mais que personne n’aime vraiment.”
Toujours à la pointe de la scène rock moderne
Avec la sortie de leur dernier album, Post Human: Nex Gen, plus tôt cette année, les membres de Bring Me The Horizon continuent de tracer leur propre voie. Le groupe prouve une fois de plus qu’il n’a pas peur d’expérimenter et de repousser les limites de ce que le rock moderne peut être.